École de magie Arcturus [2] [Terminé]

8-Argentin à pics crochuts

Point de vue Abigail :

-C'est bon, je déclare forfait! m'exclamai-je en tapotant le tatami comme pour lui témoigner mon abandon.

-Je te connais plus compétitive, allez, relève-toi!

-J'en peux plus! Ça fait deux heures, soufflai-je, toujours étendue au sol.

-Relève-toi! Tu crois que Aaron te donnera la faveur de te reposer!

Je serrai les dents, essayant de refouler l'épuisement qui me submerge. Une forte brise me releva et je me replaçai, pour la énième fois de la journée, en position d'attaque.

-On avait dit pas de pouvoir, seulement ton don pour le combat, me rappela mon mentor avec un léger sourire.

Je lui tirai la langue et il partit dans un fou rire. Profitant de son moment de déconcentration, je lui fis un croche-pied avant de me mettre à califourchon sur son torse. Je bloquai ses jambes à l'aide de mes pieds et lui envoyai un coup de poing en pleine figure.

Il arrêta aussitôt de rire. Sans prévenir, il saisit mon poing dans sa large main avant de me faire violemment basculer sous lui.

Je me débats du mieux que je peux, mais il bloque mes poignets en haut de ma tête.

-Lâches-moi, Edmond, grognai-je, soudainement troublée de notre proximité.

-Et pourquoi je devrais faire ça?

-Parce que... La période termine bientôt et je dois aller en cours d'Histoire de la magie!

Un sourire diabolique se dessina sur ses lèvres. Il ressera sa prise sur mes poignets.

-Très bien, murmura-t-il enfin avant de me libérer.

Je suis épuisée. Les entraînements sans Jules sont encore pire. Il me pousse tellement à bout!

-Je voudrais te parler, commença Edmond alors que je rangeais mes affaires.

Je me retournai pour lui faire face. Il est près... Très près même.

-Je comprends, souffla-t-il.

-Qu'est-ce que tu comprends? murmurai-je en tentant de mettre une distance raisonnable entre nos deux corps.

-Que tu ne veuilles pas continuer avec moi...

-Nous n'avions rien commencés, Edmond, marmonnai-je en lui tournant le dos pour finir mon sac.

-Rien commencé..., murmura-t-il.

Je ne réagis pas. Mes mains tremblent légèrement et même si mon sac est prêt depuis déjà un moment, je reste immobile, attendant une quelconque réaction de mon Professeur.

-Rien commencé! hurla-t-il finalement.

-Tu sais très bien que tout ça n'était qu'une erreur! m'exclamai-je.

-Une erreur!?

-Arrête de répéter tout ce que je dis! m'emportai-je.

-C'était une erreur lorsque tu faisais un pas pour m'embrasser!

-Tu y répondais!

-Je n'ai jamais dit que c'était une erreur, dans mon cas!

-Et bien,...

Je restai là, figée, n'ayant pas la moindre réplique pour lui clouer le bec. Pour une fois, ce n'est pas moi qui ait le dernier mot. Je sentis mes joues de teinter de rouge. Mon cerveau tourne à toute vitesse, passant en revue toute les possibilités qu'il me reste pour ne pas perdre le peu de fierté que j'ai encore en ma possession...