École de magie Arcturus [2] [Terminé]

10-Un balais ensorcelé

J'entend des voix. Celle de la Directrice, et une autre beaucoup plus grave... Edmond.

Je gardai les yeux fermés, espérant comprendre ce que les deux Surnaturels disent sans me faire remarquer.

-C'est inadmissible! s'exclama Edmond.

-Professeur Evans, parlez moins fort! La petite est juste là, souffla la Shagart d'un ton calme, mais ferme.

-Il faut trouver le ou les coupables le plus tôt possible! Il s'agit sans nul doute d'un des champions, poursuivit le Sorcier revenu des morts en baissant d'un ton.

-Je suis tout à fait d'accord, Edmond. Nous trouverons d'abord qui a ensorcelé ce balais. Sans oublier que l'Argentin n'a pas le pouvoir de se rendre invisible... Celui ou celle qui a jeté un sort pareil a fait usage de la magie noire.

-Je sais ce qu'est la magie noire, Madame la Directrice, grinça Edmond.

Il y eu un long moment de silence entre les deux adultes, comme s'ils manquaient d'arguments.

-Vous croyez..., hésita la Directrice.

-Non, ce ne peut pas être lui, affirma Edmond.

-Comment pouvez-vous en être si sûr?

-Je l'ai vu de mes propres yeux... Il est trop faible, croyez-moi, décréta mon mentor d'un ton catégorique.

Voyant que je n'allais pas tirer davantage d'informations, je papillonnai élégamment des cils pour simuler un réveil en douceur. Prenant mes meilleurs talents d'actrice, je fis mine d'être déboussolée.

-Qu'est-ce qui s'est passé? demandai-je.

-Quelqu'un t'a fait un sale tour. On a ensorcelé le balais de l'épreuve et un puissant sort de disillusion a rendu invisible l'Argentin à pics crochuts, grogna Edmond en s'approchant du lit.

Ses cheveux noirs de jais partent dans tous les sens et des cernes bleutés se dessinent sous ses yeux d'un bleu électrique. Je me demande s'il fait lui aussi des cauchemars... Depuis mon retour de l'Au-delà, dès que je ferme les yeux, des images atroces se dessinent dans mon esprit.

-Abigail?!

Je fronçai les sourcils avant de sentir mes joues s'empourprer. J'ai dû le regarder trop longtemps...

-Elle n'est pas encore pleinement consciente. Laissons-la se reposer, murmura la Directrice avec un petit sourire.

-Sans façon! Depuis combien de temps suis-je ici?

-Les cours ont déjà débuté, Abigail. Reposez-vous, ordonna la Directrice avec un sourire maternel.

Je balayai sa remarque d'un geste de la main, mais une vive douleur à l'épaule interrompit mon geste. Je baissai mes iris dorés sur mon bras, enveloppé d'une longue écharpe de bandage.