Chapitre 23 : I don't care about what they can think about you

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Harry

Ma voiture s'engage dans la petite rue, dans laquelle Mia vit. La ruelle éclairée par la douce lumière du soleil levant, est tellement calme que le seul bruit audible est celui du moteur de mon véhicule. L'air est froid et sec, le vent est fort et je peux voir les branches des arbres s'ébranler et s'agiter. 

La journée d'hier s'est passée lentement. Très lentement. Je me suis demandé pourquoi le bureau de ma mère était verrouillée pile le jour où Louis et moi avions décidé de fouiller le dossier de Mia. Je ne peux m'empêcher de me dire que c'était un signe. Que si ce foutu cabinet était verrouillé, c'était pour une raison. 

J'arrête ma voiture devant les portes du portail qui dissimulent la maison de Mia. Je coupe le moteur de mon véhicule et décide d'attendre qu'elle vienne par elle-même. Je suis en avance de cinq bonnes minutes de toute manière. 

Louis a été fou lorsque nous avons découvert que les portes étaient closes et que l'endroit était donc impossible d'accès. Il s'est énervé et m'a demandé d'aller chercher les clefs. Mais je n'avais pas les clefs. En fait, j'ignorais même leur existence. Comme je n'ai jamais essayé de m'introduire dans le bureau de ma mère sans autorisation je n'ai jamais su que ces portes restaient closes. Ou du moins, la plupart du temps. 

Mais tout compte fait, je suis bien content que nous n'ayons pas pu ouvrir cette porte. Je ne suis pas prêt à violer l'intimité de Mia en fouillant son dossier et encore moins à apprendre ce qui se trouve l'a dedans. La réalité est sûrement pire que je veux bien l'imaginer et si c'est le cas je ne pourrais pas cacher à Mia que je sais la vérité. J'en serais incapable. 

Je tape de frustration sur mon volant, essayant d'évacuer cette sensation étouffante qui emprisonne mes poumons. Comment fait-elle pour paraÎtre si forte au lycée? Si je ne m'étais pas intéressé à elle d'un peu plus près, je n'aurais jamais vu qu'elle souffre. Je n'aurais jamais vu la douleur qui l'habite jour et nuit. J'aurais été tout simplement comme les autres. Un égoïste, qui ne se préoccupe de rien d'autre que sa réussite, qui se fout de tout et de tout le monde sauf de lui-même. C'est ce que j'aurais été, un putain d'égoïste. 

La porte du portail s'ouvre soudainement sur Mia. Elle se faufile entre l'ouverture minime qu'elle a créait entre les deux portes avant de les refermer. Son regard bleu rencontre le mien. Ses yeux sont glaciaux et injectés de sang, me paralysant sur place. Son teint est pâle, ses lèvres habituellement roses à souhait sont blêmes. Des cernes violets colorent le dessous de ses yeux sans vie. Elle semble malade tant elle parait misérable. Un frisson me parcoure. Ça doit être une rechute. 

Elle approche de ma voiture avant d'ouvrir la portière et de se faufiler dans l'auto. 

-Salut, souffle-t-elle. 

-Comment vas-tu?

Elle attrape la ceinture de sécurité entre ses doigts et la boucle. Elle pose son sac à ses pieds avant de s'avachir son siège. Elle laisse échapper un soupire, comme-ci elle était exténuée. 

-Je vais bien, répondit-elle sûrement. 

Free MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant