«Je ne voudrais pas avoir l'air ennuyeux. »
Le Professeur se rendit compte de sa très légère erreur quelques secondes après l'envoie.
« Vous vous inquiétez de ce que je pense de vous Professeur ? » lui-répondit l'inspectrice. Il entendait sans peine la malice dans la voix. Ne criez pas victoire trop vite Inspectrice. Vous ne savez juste pas que vous avez déjà perdue.
Offusqué. Amusé. Il hésitait.
En fait. Il trouvait l'inspectrice ambigüe.
Charmante. Elle l'était avec lui au téléphone. Charmante sans être mielleuse, pleine d'esprit sans insolence. Il appréciait réellement leurs échanges. C'était une partie du plan qu'il aimait bien mettre en pratique.Il trouvait amusant - et oui, c'était condescendant - qu'elle essaie de reprendre parfois la main sur leur échange. Et rassurant en vérité. Mais régulièrement, il devait lui rappeler que c'était lui qui avait le bon bout de la corde.
Allons inspectrice. Qui êtes vous quand on vous pousse un peu ?
«Vous essayez de comprendre le pourquoi de ces questions. Et vous continuez d'y répondre parce que vous cherchez à voir où je veux en venir. »
Il enchaîna.
«Pourtant vous savez que c'est une question de distraction.»
« De déstabilisation. »
« Mais vous avez raison de chercher inspectrice. »
Encore.
« Pourquoi continuerais-je à vouloir faire diversion alors qu'il n'y a que nous deux ? »
« Les questions sont banales. »
« Je ne risque pas de me servir de vos réponses contre vous.»
«Ce doit être frustrant de se poser autant de questions.»
« Des questions banales qui plus-est. »
« C'est ce qui vous ennuie. »Il assena finalement un dernier message, sans même lui laisser le temps d'en placer une. Cette sensation. Il aimait ça. De manière un peu honteuse presque.
Le pouvoir.
Dans cette conversation, c'est lui qui avait le pouvoir.« Vous êtes plutôt lingerie ? »
Certes. Cette dernière question poussait un peu loin. Mais il ne pouvait pas s'en empêcher.Il prenait soin de ne pas apeller hors de ses heures, pour ne pas la faire se presser, et couper court à leurs échanges « personnels ».
La réponse arriva après une minute entière.
«Le métier me rend paranoïaque. Je me demande toujours ce que ces réponses pourraient me coûter. C'est une déformation professionnelle. Mais je me garde de poser des questions que vous vous contenteriez d'ignorer.»
Puis un deuxième, aussitôt.
«Lingerie, par habitude. »Oui, il l'aimait bien cette inspectrice. Elle n'était pas arrivé à son grade par hasard. Quand il la tournerait en ridicule devant la nation entière, il espérait qu'elle garde son poste malgré tout.
Bah. Il y veillerait. Il était riche. Serait riche.Il médita quelques seconde. Effectivement. Il fallait qu'il instaure un échange. Donner de lui était nécessaire, et c'était une phase du plan qu'il appréhendait moins maintenant qu'il avait son adversaire sous les yeux.
«Vous avez raison. Je ne suis pas très collaboratif.
Je vous laisse le droit à une seule question. Une seule à laquelle je répondrais aussi honnêtement que possible. Tant que cela ne met pas ma vie ou celle de mes coéquipiers en danger.»
Voila.
La bombe était lancé.Allez inspectrice. Montrez-moi ce que vous chercher en particulier. Dites moi qui vous êtes.
La question qui suivit lui fit froncer les sourcils d'incompréhension.
«Et vous ? Des préférences vestimentaires ?»
Alors là. Il resta une seconde ainsi, immobile dans son entrepôt noir, à attendre la suite. Mais rien ne vint. Il se demanda même si son message s'était bien envoyé.
Voilà qui le forçait à solliciter une réponse. Il n'aima pas ça.«C'est ça votre question ?»
La réponse lui arriva immédiatement, et il comprit qu'à sa manière, elle se fichait poliment de lui. C'était de la malice sans condescendance ; il accepta donc.
« Non, c'est une question pour moi. Je garde mon joker pour plus tard. »
Pas de merci, pas de reconnaissance. Elle plaçait cela comme un devoir d'honnêteté. Ou bien elle se posait dès questions sur son intégrité. Au choix.
Il répondit avec un sourire qu'il ne se vit pas. Il aurait dut faire attention à ces sourire la.«Si je vous réponds les chemises, est-ce que vous allez vous méfier de tout les hommes en chemises ?»
La réponse lui arriva vite.
«Je me méfie des hommes en générale. Tout le monde pourrait être vous. Ou tout le monde pourrait être un braqueur.»
Ah. Oui.
Il avait bien entendu étudié ça. La plainte pour violence conjugale.
Il se demanda si elle l'avait fait exprès, cette première phrase.
Pour l'attendrir ? Ça n'avait pas l'air d'être son genre.
Ou bien si c'était une inconscience dont elle ne s'était pas même rendue compte.
Il n'en eu jamais la certitude : mais ça l'était.Il eu un bref rire mental. Ne vous inquiétez pas Inspectrice. Nous nous sommes déjà croisés. J'ai beaucoup aimé notre rencontre d'ailleurs. Bien qu'un peu musclée.
Il répondit avec honnêteté - l'honnêteté mesurée rendait les choses vrais. -« J'aime bien les chemises. »
La réponse arriva immédiatement. Il se demanda si elle fumait avant de retourner dans la tente.
« C'est sobre. »Il sourit.
«Je fais dans la sobriété. »
Sauf dans ce braquage, se fit-il la réflexion en surveillant les caméras.Un nouveau message lui apparut.
« Savez-vous à quoi je ressemble ? »Cette question, et le quelques chose d'enfantin qu'elle portait. Encore une fois, il se demanda dans quelle mesure son adversaire mesurait ses paroles.
Une part d'elle était presque ridiculement prévisible ; mais dans la géographie de sa personne, de pans entiers lui étaient inexplorés, inaccessibles.
«Vous êtes partout à la télé, Inspectrice. »Encore une fois, la réponse fut immédiate.
« C'est vrai. Je ne m'y habitue pas. »
Il la vit presque lever les yeux.
La fréquence de ses réponses l'intriguait. Toutes ses petites curiosités avaient ce même besoin d'être assouvit.« Vous êtes en train de fumer ? »
«Oui.»
«Alors vous n'allez pas tarder à y aller. »
« Oui. »
« Alors, à tout de suite Inspectrice. Je vous laisse finir votre cigarette.
Il en précisa pas «avant de vous apeller ». Mais c'était très largement suggéré.« À tout de suite, Professeur. »
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De vous à moi
Fanfiction[ Bonjour, Cette histoire se déroule durant l'affaire de la fabrique, le jour après sa toute première rencontre avec le professeur, sous le nom de Salva. Dans cette version, je part du postulat qu'il ne l'a rencontré QU'UNE FOIS au bar. Cela aurait...