« Vous m'ouvririez, si je frappais chez vous ? »
« Et avant que vous posiez la question, oui, je relisais nos échanges. »- Bien sûr.
« Vous les relisez ? »
- Ces messages ? Oui. Ça m'arrive.
« Je pourrais venir armé. »
- Je n'ai pas dit le contraire.
« Ou pour vous faire du chantage. »
- Ça n'est pas votre genre.
« Ah non ? »
- Non. Le chantage ne vous irait pas. Et vous n'auriez pas besoin de venir pour m'en faire.
« C'est vrai. »
- Vous y avez pensé ?
« À vous en faire ? »
- Non, à mon ton autoritaire au lit. Bien sûr, à m'en faire.
« J'ai l'impression de parler à quatre versions de Vous différentes. »
« Et non. Je ne vous en ferais pas. Mais oui : je l'ai envisagé. »
- Et ?
« Et c'était une variable trop imprévisible. »
- Et vous n'aimez pas l'imprévisible.
« Non. Pas tellement. Je déteste ça. »
- Moi aussi vous savez, j'ai l'impression de parler à des versions de vous tout à fait différentes.
« Vraiment ? Développez, Inspectrice. »
- Donnez une version de moi, je donne une version de vous. Ça vous convient ?
« Très bien. Ça me semble juste. Allez-y, je vous en pris. »
- D'accord. Vous étiez vulgaire et provocateur au téléphone. Pour tester mes limites.
« Vous étiez calme et froide, pour me les brouiller. »
- Puis vous étiez arrangeant et doux, la caresse après la gifle.
« Et vous étiez emphatique et ferme, main de fer dans un gant de velours. »
- Ce qui n'a servit à rien, puisque vous avez fait volte face en m'écrivant ici comme j'imagine que vous l'aviez prévue.
« Ce que vous avez habilement utilisé pour me forcer à sortir de mon rôle sous peine de perdre cet échange. »
- Échange que vous me faites payer en étant infect sous le tente.
« Mais que vous continuez parce que vous n'avez rien d'autre. »
- Comme vous le vouliez, je suppose.
« En partie. »
- En partie ?
« Disons que. C'est mitigé. »
- Très spirituel, Professeur.
« Vous n'aviez pas répondu, l'autre fois. Mitigé. Pourquoi ? »
- Vous aviez raison. Je ne sais pas si je suis une bonne mère, et une bonne inspectrice en même temps. L'un me fait négliger l'autre.
« Mais vous continuez. »
- J'ai voulut arrêter. J'ai démissionné.
« Je l'ignorais. »
- Comme quoi, il y a encore des choses que vous ignorez.
« Je vous sens amère. »
- De vous savoir me connaître sans la réciproque ? Un peu. Admettons que vous gagniez.
« Je gagnerais. »
- Nous verrons cela. Mais admettons que ça soit le cas. Vous arrêterez cet échange. Et je n'entendrais plus jamais parler de vous. Je ne saurais jamais votre nom, jamais votre plan, jamais qui vous étiez. Je mourrais sans doutes sans même savoir votre foutu tête.
Elle regretta la touche envoie à la seconde où elle la pressa. Un «Merde» lui échappa. Mais elle était épuisée, tenait à la cigarette et aux cafés. Et elle avait l'impression d'apprivoiser un lion, pauvre dresseuse dans son costume à paillette.
« Faisons un deal Inspectrice. »
Le message là fit sursauter.
- Un deal. Vos deals me déplaisent, en général.
« Celui là vous plaira. Si je gagne, je vous promet que vous me verrez. Donc, si un jour on vous kidnappe, dites vous que c'est pour un rendez-vous prudent. »
- Un rendez-vous ?
« Oui. Je vous ai promit un café, je vous le servirais moi même. Et vous repartiez chez vous sans le moindre mal, et sans aucun moyen de retrouver ma trace. »
- Et si vous perdez ?
« Si je perds, je veux que vous veniez me voir à la seconde où je serais arrêté. Et je veux que vous m'offriez un café. »
« Inspectrice ? »Il y eu une dizaine de minutes vides. Et il regretta à moitié cette offre. Mais il allait la ridiculiser devant la nation entière. En un sens, il lui devait bien ça.
- D'accord. Je marche.
Et il ne sût pas dire si c'était une bonne, ou une mauvaise nouvelle.
( Merci milles fois. )
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De vous à moi
Fanfiction[ Bonjour, Cette histoire se déroule durant l'affaire de la fabrique, le jour après sa toute première rencontre avec le professeur, sous le nom de Salva. Dans cette version, je part du postulat qu'il ne l'a rencontré QU'UNE FOIS au bar. Cela aurait...