Son esprit brumeux ne fit pas grand cas de prudence. Après coup, elle avait réalisé que monter dans une voiture commandée par un des plus grand malfaiteur actuel du pays n'était pas la meilleure idée qu'elle n'ai jamais eu.
Elle s'allongea dans le taxi, la vue trouble. L'alcool lui montait à la tête.
La voiture tournait brusquement. Les taxis de nuit n'étaient pas connus pour leur douceur, en même temps.« Plus doucement s'il-vous-plaît. Je ne veux pas vomir dans votre voiture. »
Le chauffeur maugréa brièvement sous sa casquette, mais ralenti. L'argument avait fait mouche.
Sergio. Drôle de nom. Peut-être un mensonge. Peut-être pas. Elle le croyait, personnellement. C'était malin, de lui donner son nom en privée. Il s'assurait qu'elle ne puisse pas l'utiliser dans un cadre légal sans se compromettre elle même. Petit malin.
Elle tenta de taper un message, mais les petites lettres devant ses yeux refusaient de rester en place. Foutu technologie.
« - Vous êtes arrivée, Madame.
Merci »Raquel composa à grande peine un message simple sur l'écran, une main sur la portière. " Merci, Sergio ". Envoie en cour. Envoyé.
Elle ouvrit le battant de la voiture, et mit un pied hors de l'habitacle.Le téléphone du chauffage vibra.
Elle se figea.Le Professeur était dans cette voiture, le putain de professeur était dans cette voiture, le putain de Professeur était dans cette voiture.
Elle se maîtrisa, et fit mine de chercher dans les poches de sa veste.
« - Je dois avoir un billet de cinq, pour le pourboire.
- Inspectrice, vous êtes saoule, devant la maison où dort votre famille, en pleine nuit, seule. Ne sortez pas votre arme.La main qui tenait la crosse de son revolver ne se détendit pas, mais elle ne continua pas son mouvement. Elle avait mille questions à poser : mais il avait raison. Elle n'était pas en état de se battre. Ou plutôt : pas en état de gagner. Si elle voyait son visage. Si juste, elle voyait son visage. Elle amorça un mouvement imperceptible vers sa droite.
-Si vous vous retournez Inspectrice, je suis navré de vous annoncer que je ne pourrais plus vous laisser rentrer chez vous.
Elle se figea.
- Je ne peux pas vous laisser partir.
- Mais vous n'avez pas les moyens de me contraindre à rester.
- Je suis armée.
- Moi aussi.
- C'était imprudent.
- Je sais. Mais je m'habitue enfin à vous en temps qu'interlocuteur de la police, et je ne veux pas en changer.
- J'ai l'impression que nous sommes dans une impasse
- Bien sûr que non, Inspectrice.
Elle pouvait le faire. Viser l'épaule, puis se jeter à terre. Elle avait un meilleur angle que lui.
Au moment où elle serra la crosse de son arme, décidée, la lumière du séjour s'alluma.
Merde merde merde. Maman, ce n'est pas le moment.- Raquel. Fermez la portière. Laissez les mains le long du corps. Et rentrez chez vous.
Elle ferma les paupières un instant, les dents serrées. Puis claqua la portière.
- Bonne soirée, Inspectrice.
Elle ne répondit rien. La voiture démarra en trombe. Elle se retourna et sortit son arme, le viseur sur le pneu arrière gauche.
Tu peux tirer, tu peux tirer, tu peux tirer. Alors pourquoi tu ne tires pas ? Aller aller aller ! Elle resta en position une seconde encore, puis rangea son arme en une exclamation rageuse.
Merde ! Merde, merde, merde !!!
Elle se prit la tête dans les mains. Elle venait de laisser filer le Professeur.
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De vous à moi
Fanfiction[ Bonjour, Cette histoire se déroule durant l'affaire de la fabrique, le jour après sa toute première rencontre avec le professeur, sous le nom de Salva. Dans cette version, je part du postulat qu'il ne l'a rencontré QU'UNE FOIS au bar. Cela aurait...