Textos #2

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« Bonsoir Inspectrice. »

-« Bonsoir. »

« Vous n'allez pas l'air de bonne humeur. Mauvaise journée ? »

-« Si vous comptez aborder le travail ici, ce n'est pas la peine. »

« Allons. Je voulais juste vous alléger. Ce qui se passe dans votre tente, c'est le jeu. Rien de personnel. »

-« Vous n'en pensez pas un mot. »

« Comment vous détendre ? »

-« Je suis de nature inquiète. »

« Vraiment ? Vous qui avez toujours l'air si sereine. »

-« Certes. »

« Je ne vous oblige pas à continuer cette conversation si elle vous déplaît. »

-« Je ne sais juste pas quoi dire qui ne serve pas contre moi. »

« Cette conversation est entre vous et moi, je vous l'assure. »

-« Pourtant une fois de plus, je n'ai que votre parole comme garantie. »

« Ça ne vous suffit pas ? »

-« Non. »

« Alors arrêtez de me répondre. »

-« Ça ira. »

« Avez vous parlez de moi à votre ami inspectrice ? »

-« Oui. »

« Vous mentez. N'est-ce-pas ?»

-« Oui. Comment ? »

« Vous vous sentez trop coupable de parler avec moi pour en avoir discuté avec quelqu'un. »

-« Il y a de ça. »

« Inspectrice. Soyons lucide. Je n'ai pas d'intérêt à vous faire virer. Et si je voulais vous faire du chantage - Et je ne le veux aucunement - Je passerais par votre famille plutôt que par votre réputation. »

« Inspectrice ? »

-« Votre argument fait mouche. »

« Vous commencez à comprendre que je veux simplement vous connaître ? »

-« Je commence à comprendre que je n'ai pas à craindre un chantage effectivement.»

« C'est déjà ça. Un pas à la fois. Si je vous donnais rendez-vous, vous viendriez ? »

-« Probablement oui. »

« Armée jusqu'au dent je suppose. »

-« Je ne peux pas le nier. »

« Légitime de votre part. J'attendrais la fin de ce braquage alors. »

-« Ironique. »

« Quoi donc ? »

-« Que vous disiez CE braquage. »

« MON braquage, c'est mieux ? »

-« Donc c'est bien votre idée ? »

« Vous n'arrêtez jamais. Certain dirait curieuse. »

-« Et d'autre dirait obsessionnel. »

« On me dit la même chose. »

-« Ça n'est pas étonnant. Vous avez de petites obsessions ? »

« J'en ai. »

-« Vous avez très bien comprit que la question sous entendue était « Lesquelles ». »

« Oui, mais j'aime bien vous faire demander. »

-« Attention, ça ressemble à du flirt. »

« Sans doutes. Vous êtes charmante, j'ai envie de vous charmer. Je fais des origamis. Une sorte de tic. »

-« Quel genre ? »

« Des oiseaux souvent. »

-« Vous en faites en ce moment ? »

« Oui. Je vous en ferais un si vous voulez.»

-« Volontiers. »

« Inspectrice. Que c'est-il passé lorsque vous avez fuit la tente ? »

-«Et bien de toute évidence, je n'y étais plus. »

« Inspectrice. Je jouez pas à l'idiote, ça ne vous va pas. »

-« Alors ne jouez pas à l'idiot. Vous avez déjà une idée de ce qui c'est passé. »

« Je vois. »

-« Et que voyez vous? »

« Que j'ai une certaine tendance à vous sous estimer. »

-« Vous avez une certaine tendance à sous estimer tout le monde. C'est flirter avec la condescendance que vous faites.»

« C'est que voyez vous, Inspectrice. Je suis sensiblement plus intelligent que la moyenne. Je suis habitué à tout expliquer plusieurs fois. »

-« Ne le faites pas avec moi, je finirais par me vexer. »

« Vous comprenez bien assez vite. Et vous détournez -remarquablement bien - le sujet. »

-« Donnez moi vos théories, je les validerais. »

« Votre ex-mari ? »

-« Oui. »

« Qu'à-il fait ? »

-« Je ne crois pas que vous ayez besoin de plus de détails. C'est un problème, voilà tout. »

« Je vois. »

-« Pas trop déçu ? »

« Non. Vous êtes passionnantes. »

-« Je vous retourne le compliment. »

«C'est une conversation d'un grand intérêt  Inspectrice, vraiment. Mais j'ai un appel à passer.  Vous ne m'en voudrez pas ? »

-« Dois-je m'attendre à un coup de fils ? »

« Allons. Si je vous dis tout. Où est le frisson du mystère ? Nous reprendrons. »

-« J'y compte bien. »

De vous à moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant