Menteur

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[ Je change un peu le timing de la série et l'ordre des événements. Ce chapitre se déroule juste après que le Professeur et l'inspectrice se soient croisé dans la fourrière. ]
[ - : RAQUEL
« PROFESSEUR ]
Elle comprend, elle comprend. Toujours trop tard.
Ses mains contre le grillages brûlaient. Le soleil lui frappait la nuque. Et elle sentait l'odeur de pot d'échappement d'une moto fraîchement démarrée.

Elle sortit son téléphone, fébrile.
Les mots ne venaient pas. Elle le rangea. Entre rage et excitation. Il s'était mit en danger. Il s'était trompé. Il n'était pas invincible, pas omnipotent.

-« La tente. Maintenant. »

Elle hurla le dernier mot, la voix pleine d'allégresse. Ils partirent de la fourrière sirène hurlante.

———-

Trempé de sueur, d'urine. Sale. Sanglant. Et cette heure qui ne cessait d'avancer encore et encore.
Il l'avait vu. De loin. La télévision rendait assez fidèlement son physique et sa posture. Cheveux long, nez droit.
Son allure par contre, était bien différente de ce à quoi il s'était attendu. Loin d'être voûtée par le chagrin comme il le pensait ; elle dirigeait les hommes et les femmes de son équipe. Sans une hésitation. Après la voix brisée du téléphone d'hier, ce roque de confiance le plongeait dans la confusion.

Il sortit son portable et pianota. Gagner du temps.

« Désolé qu'on se soient manqués, Inspectrice. Mais j'envisage notre première rencontre bien différemment. »

———-

Raquel était en effervescence.
La voiture coincée dans les bouchons ne changeait rien à sa détermination. L'heure passait. Ils se rapprochaient.
Elle l'avait vu. La silhouette, la taille, le timbre.
Son téléphone vibra.
Elle eu un sourire.

-C'est vrai que vous m'aviez promit un café.

« Il viendra inspectrice. »

- Je sais. Je l'attend.

« Vous n'étiez pas loin. »

- Vous non plus. Elle dois être importante cette voiture.

« Inspectrice. On ne parle pas de travails ici. Gardez-ça pour la tente. »

- Si vous vouliez un échange cordiale hors de ma fonction, vous ne m'appelleriez pas "Inspectrice".

« Vous ne voulez pas que je vous appelle Raquel. C'est votre faute. »

- Vous me nommerez par mon prénom quand je vous nommerais par le vôtre.

« Qui si je vous le donne va vous lancer dans une recherche effrénée qui nous remettra dans un cadre professionnel. »

- Nous voilà dans une impasse.

Leur échange cessa là. Il s'assit dans l'entrepôt, elle attacha ses cheveux sous la tente aux odeurs pestilentielles. Et ils décrochèrent leurs téléphones professionnels.

—————-

« Votre ami va mieux ? »

- Non.

« J'en suis profondément désolé. »

- Je n'en doute pas une seconde.

« Vous avez l'air si amère. »

- Je me passerais de votre psychanalyse.

« C'est un combat que vous ne pouvez pas gagner Inspectrice. »

Ces mots avaient quelques choses de désespérés. Il voulait la prévenir, voulait réellement qu'elle se prépare. Elle allait perdre. Pas par manque d'intelligence. Bien sûr que non. Mais par manque de temps. Il avait eu des années pour ça.

De vous à moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant