Chapitre 11

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Bien qu'ils sortent assez fréquemment, William ne présenta pas Geneviève à ses amis. Ce n'était pas parce que c'était elle. Non, c'était ainsi. Il ne présentait jamais ses maîtresses à ses amis.

En fait, depuis Alissa, il n'avait jamais partagé sa vie avec une autre femme. Il ne l'avait même jamais envisagé... Toutes ses relations n'avaient jusqu'alors été que des aventures purement sexuelles avec des partenaires sur la même longueur d'onde que lui. Il n'avait donc jamais vu l'utilité de les impliquer dans sa vie. Et jusqu'à ce que Geneviève déboule dans son existence, cette façon de vivre lui allait parfaitement.

Cependant, une fois encore, Geneviève bouleversa son mode de vie.

Car un soir, rentrant à l'appartement après avoir dîné dans leur restaurant habituel, ils rencontrèrent Bruce et sa femme, Moïra, dans l'ascenseur. William était bien conscient que cette rencontre était inévitable, puisque le couple occupait le penthouse juste au niveau inférieur du sien, et utilisait bien évidemment l'ascenseur privé. Cependant, il fut malgré tout quelque peu contrarié d'être obligé de leur présenter Geneviève, et encore plus lorsque Moïra les invita venir dîner chez eux un soir...

Bruce, s'il fut surpris, n'en laissa pourtant rien paraître, et au contraire, se montra chaleureux avec Geneviève. Car, surpris, il aurait pu l'être, puisque connaissant parfaitement son ami et associé de longue date, il savait que jamais celui-ci n'emmenait ses conquêtes chez lui... Et il était également étonné qu'il ne lui ait pas parlé d'elle...

— Non, pas comme ça, Gena. Attends, tourne le bras. Tends bien les bras, expliqua William en l'aidant à redresser les bras.

C'était le week-end et ils avaient pu s'arracher du lit de Geneviève... un long moment après que William l'y eut rejoint à l'aube. Et William avait invité Geneviève à l'accompagner dans la salle de sport. Elle avait donc enfilé un tee-shirt et son pantalon de jogging et l'y avait suivi.

Allongée sur le banc de musculation, les pieds posés au sol, Geneviève, les bras tendus au-dessus d'elle à la verticale, tenait des haltères. William avait choisi, pour elle, les plus petites de son impressionnante collection.

La salle de sport qu'il avait aménagé était équipée des appareils les plus sophistiqués. À part le banc de musculation simple, sur lequel se trouvait la jeune femme, il y avait, entre autres, un tapis de course, un appareil d'entraînement multiposte et autre barre de traction... Sans compter les nombreux disques de fonte...

Geneviève venait très rarement dans cette pièce. Mais une fois de plus, elle s'était laissée convaincre par William.

— Bien, Gena, poursuivit-il. Maintenant, tu tends tes bras vers l'arrière tout en inspirant...

Geneviève exécuta scrupuleusement ses instructions.

— Oui, c'est bien... Arrête-toi au niveau de tes oreilles... Avec cet exercice, tu travailles pratiquement tout le haut du corps. Attention, tu plies les coudes... Bien. À présent, remonte en expirant à fond... Plus vite. Quand tu remontes les bras, tu dois le faire rapidement en expirant...

— Et combien de mouvements je dois faire ? demanda Geneviève après avoir ramené ses bras dans la position initiale.

— Une trentaine par série, répondit William avec un sourire parce qu'il subodorait déjà sa réaction.

Il ne s'était pas trompé. Geneviève laissa retomber ses bras le long de son corps, en exagérant comiquement l'expression déconfite qui se lisait sur son visage.

Un si long silence : Destins croisés 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant