Partie 3 Chapitre 13

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« Il n'y a rien de plus complet qu'un couple qui traverse le temps et qui accepte que la tendresse envahisse la passion. » Marc Levy




Paris, aujourd'hui...

Geneviève reposa sa tasse de thé vert. Il n'était pas assez sucré. Elle retint un soupir d'exaspération. Dans quelques minutes, elle devrait se rendre chez la coiffeuse, puis chez l'esthéticienne.

Elle considéra l'homme assis en face à elle.

Que croyait-il obtenir en l'obligeant à partager sa vie pendant vingt et un jours ? Était-il devenu fou ? s'interrogea-t-elle pour la énième fois.

Depuis la veille, elle allait de surprise en surprise... Ou pour être exacte, d'irritation en exaspération. Elle n'arrivait pas vraiment à reconnaître cette « nouvelle version » de William.

Assis face à elle, il mangeait une assiette d'œufs brouillés avec un appétit non dissimulé.

En ça au moins, il n'avait pas changé ! pensa-t-elle sarcastiquement.

Comme s'il se sentait observé, William leva les yeux et plongea son regard bleu hypnotique dans celui de Geneviève.

Bravache, elle soutint son regard un court instant, avant de le toiser vertement. Avec des gestes mesurés et précis, le visage aussi impassible que si elle portait un masque, elle cassa ensuite un carré de sucre et l'ajouta à son thé. Tranquillement, elle le touilla, puis, prenant sa tasse avec elle, elle se leva et se planta devant la baie vitrée.

Les toits parisiens et la Tour Eiffel, au loin, offraient une vue superbe. Elle laissa errer son regard sur cette ville qu'elle avait appris à aimer depuis trois ans qu'elle y vivait. Et les images des évènements de la veille surgirent...

Après qu'elle eut retrouvé son sang-froid, William lui avait froidement expliqué ce qu'il attendait d'elle.

— Je ne te demande rien d'autre que d'accepter de partager trois semaines de ta vie avec moi, avait-il répété.

— Mais qu'est-ce que cela t'apportera ? Je ne vois pas où tu veux en arriver, avait-elle plaidé, espérant encore vaguement le faire changer d'avis.

— Je te l'ai dit, je veux nous donner une nouvelle chance.

— Et après ces trois semaines, lors desquelles, je tiens à te le préciser, tu n'obtiendras rien de moi, promets-tu de me laisser définitivement en paix ?

— Si c'est ce que tu souhaites vraiment à ce moment-là, tu n'entendras plus jamais parler de moi. Mais je suis sûr qu'il n'en sera pas ainsi, avait-il affirmé en tendant la main pour lui replacer une mèche de cheveux derrière l'oreille.

— Je ne me ferais pas trop d'illusions si j'étais toi, avait-elle alors répliqué en s'écartant de lui. Que crois-tu obtenir en me faisant du chantage ? Surtout après tout ce qui s'est passé entre nous?

— Je sais que je t'ai fait du mal, Gena. Crois-moi, en aucune façon ce n'était intentionnel. Mais c'est vrai, j'ai été égoïste à l'époque, et je l'ai finalement, chèrement payé. Je t'aime Gena, et je n'ai pas l'intention de te laisser sortir de ma vie sans me battre.

— Tu ne m'aimes pas. Il n'y a jamais eu d'amour entre nous, William. Il n'y avait qu'une forte alchimie sexuelle, c'est tout. Mais cette passion est très vite devenue destructrice. Et ce que tu fais maintenant relève de l'orgueil mal placé, ou de l'obsession... ni plus ni moins. En tout cas, c'est malsain.

Un si long silence : Destins croisés 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant