Chapitre 4

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S'arrêtant à quelques pas de Geneviève, William la considéra un instant. Assise sur ce banc dans une attitude mi-décontractée et mi-provocante, elle avait croisé ses magnifiques jambes, dénudant ainsi partiellement sa cuisse galbée...

Fallait-il donc que cette fille soit toujours en représentation ? Les femmes étaient-elles donc toutes plus fausses les unes que les autres ? pensa-t-il sombrement alors que l'image d'Alissa dansait devant ces yeux. Il repensa aux minauderies de Geneviève avec ce jeune homme, un peu plus tôt dans la soirée. Sans doute cette petite pimbêche avait-elle pris rendez-vous avec son amant. Peut-être avaient-ils rendez-vous ici même, et était-elle en train de l'attendre ?

Mais que lui importaient les projets de cette fille ? se rabroua-t-il. Et d'ailleurs, lui-même, que faisait-il là ?

Maintenant qu'il se retrouvait devant elle, il se rendait soudainement compte qu'en fait, inconsciemment, il était parti à sa recherche.

Décidément, elle déclenchait des sentiments vraiment contradictoires en lui...

Il était étonné de l'attirance qu'il éprouvait pour elle, en même temps qu'elle l'exaspérait. Premièrement, ce genre de petite écervelée, superficielle et aguicheuse, ne l'avait jamais attiré... auparavant. Deuxièmement, il ne mélangeait jamais affaires et sexe. Et Geneviève était la belle-fille de de Laperousse... Donc, envisager une relation quelle qu'elle soit avec elle ne serait certainement pas l'une de ses meilleures idées.

Il eut un léger sourire ironique. Pourtant, pas plus tard que la semaine dernière, il avait cru avoir une idée lumineuse en recommençant à bêtement espérer. Il se rappelait comme il avait été heureux tel un adolescent...

— Vous passez une bonne soirée, Monsieur Wenworth ? insista Geneviève, comme il ne répondait pas.

Relevant légèrement le menton, elle plaqua un sourire sur son visage.

— Vous me cherchiez, peut-être ? continua-t-elle sur un ton d'autant plus hautain qu'il ne daignait toujours pas lui répondre.

Cette petite allumeuse n'était en fait qu'une enfant gâtée et pourrie, qui avait l'habitude d'avoir tout le monde à ses pieds à faire ses quatre volontés, se dit William, acide. Sans doute jusqu'à maintenant pas un homme ne lui avait dit non.

Il s'avança soudain vers elle. La mettant debout presque sans ménagement, il l'attira contre lui. Stupéfaite, Geneviève releva la tête pour le fixer de ses pupilles écarquillées.

— En fin de compte, je crois que oui, princess, murmura-t-il, en lui enserra alors le visage entre ses paumes.

Et Geneviève vit briller dans son regard une lueur incandescente. Sa bouche ferme et douce à la fois se posa implacablement sur ses lèvres tremblantes. Il força doucement l'entrée de sa bouche pour la goûter. Geneviève fut tout de suite comme enivrée par son goût suave et mentholé. La langue de William, sûre et ferme, douce et tendre à la fois, chercha et trouva la sienne avant de l'entraîner dans un ballet divin et envoûtant. Et, l'odeur musquée et citronnée qui émanait de lui acheva de l'étourdir. Comme pour ne pas perdre l'équilibre, elle s'accrocha à ses épaules musclées.

Les mains de William se déplacèrent. Et, tandis qu'une plongeait dans la masse de ses boucles pour emprisonner sa nuque, l'autre appliquée au creux de ses reins l'obligea à se coller contre son grand corps vigoureux. La faisant frémir entre ses bras, une explosion de sensations se déchaîna immédiatement en elle. Et mue par une force irrépressible, elle répondit à son baiser avec une ferveur dont elle ne se serait jamais crue capable. Sentir la virilité de William gonfler contre son intimité attisa son désir. Un creux douloureux se forma au creux de son ventre. C'était comme si un vide appelait à être comblé. Ses seins se durcirent brusquement. Et, pour la deuxième fois de la soirée, une troublante moiteur se créa entre ses cuisses. Jamais auparavant, elle n'avait éprouvé un désir si urgent, presque violent.

Un si long silence : Destins croisés 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant