Paris, aujourd'hui...
Avec un petit soupir de reddition, Geneviève se laissa aller contre William. Une main sur sa nuque, le bras autour de sa taille, il la serra contre lui et approfondit son baiser.
Un peu plus tôt dans cette limousine qui les emportait vers ce palace parisien, elle avait su qu'il serait extrêmement difficile pour elle de lui résister... Même après près de trois ans.
Tout comme à l'époque, il rentrait tel un tourbillon dans sa vie...
Le suivre dans la suite de cet hôtel avait été une erreur, elle le savait. Mais elle voulait juste être encore un peu dans ses bras. Oui, juste encore un instant...
Mêlant fougueusement sa langue à la sienne, William resserra l'étreinte de ses bras autour de Geneviève et la lova tout contre lui.
Seigneur ! Il ne voulait plus jamais la lâcher, il ne voulait plus qu'elle s'éloigne de lui, pensait-il fiévreusement. Ces dernières années loin d'elle, il n'avait fait que survivre.
Oui, il devait la garder auprès de lui, et il était prêt à tout pour y parvenir.
Geneviève passa ses bras autour de la nuque robuste de William et se rehaussa sur la pointe des pieds. Cela faisait si longtemps. C'était comme rentrer à la maison après un long et pénible voyage. Elle avait tant rêvé de lui, de ses baisers, de ses mains caressant son corps...
Mais elle devait être raisonnable. Elle devait maintenant mettre fin à cette folie, à ce moment d'égarement. Il fallait tout de suite revenir à la réalité et retrouver ses esprits. Oui, au début, elle avait été heureuse avec lui, elle ne pouvait le nier. Cependant, leur relation s'était peu à peu transformée... Son bel amant avait soudainement changé. Et leur liaison était devenue nocive et aliénante. Même si pour William, il n'avait jamais été question de sentiments, cela ne l'avait pas empêchée, elle, de se croire amoureuse et d'en souffrir mille morts. Il était hors de question qu'elle revive cet enfer. Et c'était tout ce qui l'attendrait avec cet homme dénué de sentiments... pour elle, en tout cas !
Cette invitation à l'accompagner au mariage de son ami n'était pour William qu'un prétexte. Peut-être ne voulait-il pas plus que cela après tout ? Pourquoi ne pas accepter ?
Elle avait envie de lui, elle ne pouvait le nier. Quelques heures passées dans ses bras... Mais n'était-ce pas ainsi qu'elle avait réfléchi il y a trois ans ? Et où cela l'avait-il menée ? Leur désir était apparemment toujours aussi fort, et s'ils couchaient ensemble maintenant, tout comme par le passé, jamais ils ne pourraient se contenter d'un week-end... Et tout recommencerait, comme avant.
Fermement, Geneviève repoussa William.
Celui-ci desserra son étreinte, mais ne la lâcha pas.
— Que veux-tu de moi exactement ? demanda-t-elle sèchement.
— Toi, tout simplement, repartit-il doucement, en la dévorant du regard.
— Et tu as vraiment pensé que cette invitation à t'accompagner à ce mariage pourrait me convaincre de coucher avec toi ?
— L'alchimie sensuelle entre nous existe toujours. Tu ne peux le nier, Gena. Mais je ne désire pas seulement...
— Je n'arrive pas à croire que tu aies pu sincèrement penser que nous pourrions reprendre une relation, quelle qu'elle soit !
— Et pourtant depuis trois ans, je n'ai cessé d'y penser, dit-il doucement en plongeant son regard bleu outremer dans celui de Geneviève.
Elle s'écarta brusquement de lui, et sans le quitter des yeux comme si elle était sur ses gardes, elle fit deux pas en arrière. Le calme apparent de William, alors qu'elle-même se sentait bouleversée par tout un maelstrom de sentiments contradictoires, l'irrita.
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Un si long silence : Destins croisés 2
RomanceGeneviève croyait ne plus jamais revoir William. Quelques années auparavant, elle l'avait fui. Et suite à leur brève et douloureuse liaison, elle avait dû, pas à pas, se reconstruire. Mais William, toujours aussi séduisant et arrogant qu'autrefois...