Chapitre 12: Danger inconnu

1.1K 57 10
                                    

Joseph Bines avait pris le poney de traie, une charrette et un cheval, durant la nuit; et avait récupéré tout ce qu'il pouvait du braquage. Il y avait assez d'or et de joyaux, mais la majorité du butin manquait tout de même. Quelqu'un était revenu pour la prendre. Il suspectait qu'il s'agissait d'un des cavaliers. La chute à cheval que les deux hommes avaient subi les avait affaiblis et même blessés, mais il y avait de grandes chances pour qu'ils soient encore en vie. Des gens lambda pouvaient aussi avoir pris le butin, mais c'était plus probable qu'il s'agissait des deux cavaliers.

Il prit ce qu'il avait pu sauver et cacha tout cela dans le bois, en-dessous de petits arbres très feuillus. Il reviendrait ici dès qu'il se sera occupé de Anne, qu'il en aura fini avec elle. Il était conscient que les deux hommes pouvaient le dénoncer et parlent de l'accident. Mais personne à part Anne savait qu'il était ici cette nuit-là. Plus vite il ferait ce qu'il avait à faire, et plus vite il pourra échapper à l'arrestation.

Il retourna à la ferme et se cacha derrière la grange, dans les bois, puis longea la cour arrière. Il voulait attendre que Anne se réveille pour lui parler, ou bien trouver une manière d'entrer au cas où personne ne la laissait seule.

...

Gilbert descendit les marches de l'escalier pour aller dans la cour extérieure. Diana prenait son petit déjeuner et l'orage commençait à gronder. Il n'y avait personne dehors, ce qui le ravit. Il avait besoin de prendre l'air et d'être seul. Il était contrarié, et n'était pas habitué à l'être. D'habitude, il arrivait à rester calme et garder contrôle sur lui-même, mettant ses émotions de côtés. La dernière fois qu'il avait ressenti quelque chose d'aussi fort était lorsqu'il avait perdu son père. Anne lui faisait toujours sentir des choses - de l'excitation, de la confusion, de l'admiration - et maintenant, elle l'irritait.

Il donna un coup de pied -dans le vide- et prit une grande inspiration. Pourquoi fallait-il que ce soit ainsi? Il voulait simplement qu'ils soient amis. Pendant son long voyage, il avait pensé à elle et imaginé pleins de scénarios différents pour leurs retrouvailles, mais au final, aucun d'eux ne s'était réalisé. A la place, il l'avait retrouvée lui hurlant dessus en lui disant de la laisser tranquille. Il avait espéré qu'ils laissent leur passé derrière eux et qu'ils n'y pensent plus. Mais elle y pensait clairement à chaque fois qu'elle lui disait qu'elle ne lui pardonnerait jamais ce jour où il lui avait tiré sa natte.

Il aurait mieux fait de garder ses distances avec Anne. Gilbert pouvait le voir, malgré son admiration grandissante pour elle, qu'elle ne faisait que de le mépriser. Il longea en vitesse la cour, perdu dans ses pensées depuis maintenant un petit moment.

Mais il entendit soudainement un craquement de brindilles et fronça les sourcils. Ca ne pouvait être les Tilderly, ni Diana, alors qui était là, derrière la grange? Il se rapprocha donc de celle-ci, avec prudence. Il se rappela ce que M. Tilderly avait dit à propos de Anne qui avait été poignardée. Son agresseur était-il venu jusqu'ici?

"Qui est là?" cria Gilbert. "Je sais que vous êtes ici. Montrez-vous."

...

Aussitôt que Gilbert avait quitté la maison, Joseph se tenait prêt. Il grimpa sur la même poutre que plus tôt pour venir à la fenêtre de la chambre improvisée de Anne. Il regarda à travers et la trouva, toujours allongée dans son lit. Elle était seule. Joseph essaya d'enfoncer le verrou, et la fenêtre s'ouvrit alors facilement. Il s'introduit sans bruit.

Il avança doucement sur le sol, faisant attention à ne pas faire craquer le parquet et alerter quelqu'un de sa présence. Il pouvait sentir son cœur battre tant il était excité. Il se pencha au-dessus de Anne. Elle avait l'air de dormir, un froncement de sourcils affiché sur son visage pendant qu'elle dormait.

Home to Avonlea (trad. française)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant