Partie I

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Je cherche des mots à mettre sur ce que je ressens, une manière d'exprimer ce flot de contradictions. Tout a été trop vite, le flirt, le passage à l'acte... Le sentiment de bien-être naturel que j'ai ressenti dès le départ en ta compagnie m'a peut-être fait me perdre. J'ai baissé ma garde, te pensant inoffensif et j'ai laissé tes sourires, tes mots et tes blagues m'atteindre plus qu'il ne le fallait. J'ai réalisé trop tard que j'avais débuté la partie avec des cartes en moins, ou plutôt que tu avais une manche d'avance sur moi. Alors j'ai joué, mais mal. Alors je me suis perdue. J'ai oublié de me surveiller et j'ai laissé les sentiments s'installer. GAME OVER. Comme si cela ne suffisait pas, au lieu d'être franche avec moi-même j'ai fait l'autruche ainsi j'ai de nouveau laissé mon cœur se faire torturer. Je suis sans doute masochiste.

Chaque moment passé avec toi me rend aussi heureuse que malheureuse. Ton odeur, que je reconnaîtrai entre mille me donne envie de m'accrocher indéfiniment à toi. Tes caresses me font frissonner comme une feuille sous une douce brise. Tes baisers ont le don de me faire oublier le monde extérieur. La moindre seconde dans tes bras est un instant parfait dans un monde à part, créé uniquement pour nous deux, et je me sens bien.

Pourtant, une fois nos corps détachés, je t'observe et mon cœur se tord de douleur. Les larmes montent souvent et la honte m'envahit. Continuer à fréquenter un homme déjà pris, qui ne sera jamais mien me met dans une colère noire envers moi-même. La tristesse s'ajoute à tous ces sentiments quand je réalise amèrement que je ne serai jamais plus qu'une parenthèse plaisante.

Pourtant, je vais continuer à te sourire, à te caresser et à t'embrasser sans te dire à quel point j'aimerais être ton point d'ancrage permanent.

Tu vas me sourire, faire quelques blagues, sans se rendre compte que te rendre tes sourires devient carrément le parcours du combattant pour moi. Puis, je vais t'ouvrir la porte, un dernier bisou, un dernier câlin et te voilà hors de ma portée. Le sourire que ta dernière blague aura laissé sur mes lèvres disparaîtra au moment où je mettrai le pied dans ma chambre bien évidemment pleine de ta présence.

Une fois seule, allongée dans mon lit imprégné de ton odeur, je vais repasser en boucle ces petits moments d'intimité que nous avons volé à la réalité. La douleur et la joie se disputent la première place et finissent par fusionner.

Je crois bien que la pire des addictions est l'être humain lui-même. Il n'existe de sevrage que le temps, et même cela n'est pas infaillible. Comment expliquer sinon la profonde stupidité avec laquelle j'accepte de me faire briser le cœur à la moindre occasion ?

Pourtant je me promets sans cesse que ce sera la dernière fois, que plus jamais je ne laisserai tes mains s'attarder sur moi. Alors je te fuis, du moins j'essaie. Il suffit de 21 jours pour adopter une habitude. Ainsi tu es devenu mon premier message au réveil et le dernier avant de m'endormir. Je dois donc me faire violence pour perdre cette habitude aussi douce que dangereuse. Mais comme souvent avec toi, la connexion est si intense qu'au moment précis où je suis prête à céder tu me devances et ton nom s'affiche sur mon téléphone. J'essaie de résister. Je ne dois pas lire ce message, je dois te chasser de ma vie. Mais toujours, la curiosité se fait plus forte que tout le reste et je retombe dans ce cercle vicieux. Les petites attentions dont tu sais faire preuve, l'impression de dévotion totale que tu arriver à me donner engourdissent mes sens. Nous voilà repartis pour un nouveau round. 

Ce que j'aurai aimé que tu sachesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant