Un mois s'est écoulé depuis le fameux soir. Un mois que je fais l'autruche, me cachant derrière une montagne de boulot et en me terrant dans ma maison. Extérieurement, j'affiche le même sourire éclatant que tous me connaissent. Mais au fond de moi je suis tellement brisée que j'ignore s'il sera possible un jour que tous les morceaux puissent être recollés. J'ai bien évidemment bloqué tout moyen de communication qu'il pouvait exister entre nous, ce qui ne t'a pas empêché pendant la première semaine de venir à de nombreuses reprises chez moi pour tenter de me parler. Mais la peur d'entendre ce que tu aurais peut-être à me dire a eu raison de moi et j'ai réussi à éviter chaque face à face. De toute façon, comme je l'ai dit, tu n'as essayé que pendant la première semaine. Aujourd'hui, lasse de me sentir aussi misérable j'ai décidé de sortir de mon état semi-végétatif et de recommencer à vivre. Ce soir, je sors. Bar et billard avec des amis, c'est exactement le type de soirée qu'il me faut afin de me réhabituer à faire ce genre de sorties sympa avec d'autres gens que toi. J'espère naïvement que les moments que je vais passer ce soir remplaceront les souvenirs des fois où on y a été tous les deux.
Après le travail, je rentre chez moi, prends une douche et commence à me préparer. Quand j'ouvre ma boîte à bijoux, la bague que tu m'as offerte un mois plus tôt tombe et roule à mes pieds. Je la ramasse et mon cœur se serre comme toujours quand je la contemple. Elle est magnifique, étincelante grâce aux petits diamants qui forment un cœur et entourent une magnifique améthyste. Je suis toujours étonnée que tu te sois souvenu que c'est ma pierre préférée, je ne te l'ai dit qu'une fois un soir au téléphone quand on venait de se rencontrer. Je décide de la porter ce soir pour la première fois. Machinalement, je la fais glisser le long de mon annulaire gauche qu'elle épouse parfaitement. Un coup d'œil jeté à mon téléphone m'indique que je risque d'être en retard si jamais je ne m'active pas. Je choisis une tenue en mode automatique et ce n'est qu'en franchissant la porte de chez moi que je réalise que j'ai uniquement sélectionné des choses que tu aimais me voir porter. Mon jean noir avec motifs, mon débardeur en soie jaune qui, je te cite, rend parfaitement hommage à ma couleur de peau et des baskets que nous avions été acheter ensemble. Un look simple mais efficace comme tu aimais me répéter. Je décide de ne pas laisser ma soirée être gâchée par des flash-back de toi, de nous.
Sur la route, ma playlist joyeuse me permet de me changer les idées. Enfin partiellement, car étant tous deux de profonds amoureux de la musique nous avons bien évidemment partagé de nombreux moments intimes, intenses et complices sur bon nombre de chansons. Cependant, les bavardages incessants d'une amie que j'ai été récupérer me maintiennent dans la réalité. Elle me raconte sa énième rupture avec son petit ami qu'elle fréquente depuis le lycée et que jamais elle ne quittera. Et puis soudain, électrochoc. Elle prononce ton prénom, me demande de tes nouvelles et me sort un « Ça fait longtemps qu'on ne l'a pas vu hein. Vous vous cachiez où ? » Mon cœur a failli lâcher, j'ai eu du mal à me concentrer sur la route mais par une force insoupçonnée, je réussi à lui répondre normalement que tu allais bien, je pense, et que nous ne nous sommes pas vu depuis un petit moment mais que je n'ai pas très envie de donner plus de détails. Elle n'insiste pas plus que ça, et je me focalise sur le reste de route qu'il me reste. Quand je me gare dans le parking du bar, un semblant de joie de vivre me permet d'afficher un sourire.
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Ce que j'aurai aimé que tu saches
Romantizm"Le coeur d'une femme est une partie des cieux, mais aussi, comme le firmament il change nuit et jour" Entre espoirs et désillusions, le coeur d'une jeune femme navigue ayant pour boussole l'amour et la honte. La passion et l'adultère se livrent un...