Partie IX

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Une fois à la porte refermée derrière toi, tu m'attrapes fermement par la taille et m'obliges à te faire face. « Es-tu sûre de toi ? » me demandes-tu d'une voix calme. Accrochée à ton cou, je sais bien que je suis en train de me brûler les ailes à nouveau mais je n'y peux rien, tout est réuni pour me faire replonger. Tes bras autour de moi, ta voix profonde, ton odeur envoûtante... Je n'ai vraiment aucune volonté quand il s'agit de toi. Je finis par te répondre que je suis sûre de moi et m'autorise à libérer la passion que je contenais en un baiser fougueux. En un battement de cil, nous étions nus, laissant l'eau brûlante courir sur notre peau. Nos lèvres étaient encore scellées et nos larmes s'entremêlaient. 

Je crois que je n'ai jamais été aussi heureuse et malheureuse à la fois. Une fois notre douche prise, nous nous sommes installés dans mon lit, en silence, tout geste se faisant mécaniquement. Nos corps semblaient s'emboîter parfaitement, comme s'ils étaient faits pour vivre collés l'un à l'autre. Ce soir, pas de discussion ni de bisous, juste nous deux, enlacés et endormis.

Le lendemain matin mes yeux s'ouvrirent brusquement, j'avais dû rêver tout ce qui s'était passé. Un coup d'œil sur le côté gauche de mon lit me rassura de la réalité des évènements de la veille. L'empreinte laissée par ton corps était encore profonde et ton odeur encore présente. J'attrapai l'oreiller et le humai.

Tu sens si bon. Je me sentais apaisée, dans un état de félicité exacerbée que je ne saurais décrire même avec tous les mots du dictionnaire. Je t'aime et j'ai envie de le crier.

Tellement absorbée par mes pensées, je n'avais pas remarqué que tu étais de retour dans la pièce. « Je sens si bon que ça ? » me lança-tu d'un air moqueur. J'ôtai l'oreiller de mon visage et le sourire qui illuminait ton visage me réchauffa le cœur.

Si seulement tu pouvais savoir. Si seulement j'osais te dire tout haut ce que je ressens. Mais je ne suis pas douée pour les discours, surtout quand il s'agit d'exprimer mes sentiments. J'ai eu une vie qui m'a obligée à construire une barrière autour de mes émotions. Si quelqu'un veut savoir ma vérité, qu'il lise mes mots plutôt que d'écouter mes paroles. Ou qu'il regarde mes actes. Mais tu le sais. 

Très tôt dans notre relation tu avais compris que ce n'était pas mon fort, et comme tu le disais souvent : « Pourquoi s'embarrasser de mots quand les yeux livrent la vérité avec justesse ? » Et mes yeux, eux, savent te confier mes secrets. Par l'éclat qui les enflamme à chaque fois qu'ils se posent sur toi ou quand ils fuient pour t'éviter de voir les larmes qui les habitent quand tu me quittes. De plus, tu sais si bien être à l'écoute que comprendre mes silences ne t'a jamais posé le moindre problème.

« A quoi penses-tu ma douce ? » me questionnes-tu. Pour la deuxième fois, ta voix me sort de ma torpeur et mon cœur fait un bond en entendant le doux surnom que tu m'as toujours attribué. Je me tourne vers toi et t'entoure de mes bras, la tête posée contre ton torse. Notre bulle s'était reformée et rien d'autre n'avait d'importance. Tout doucement, je caresse ton torse en fredonnant Georgia on my mind, notre chanson préférée. Ainsi, le piège de la passion se referma sur moi. Je n'ai plus la moindre envie de m'éloigner de toi.

Le reste de la journée se déroula sur ce même petit nuage magique. Entre fous rires, baisers, cajoleries et chansons. Un samedi comme nous en avons vécu par dizaine, mais celui-là avait un goût particulier. Un goût de renouveau. Une saveur d'amour assumé pleinement, débridé et délicieux. Il était désormais impensable que je me sépare de toi, notre histoire méritait d'être vécue autant que possible. De toute façon « La meilleure façon de résister à la tentation c'est d'y céder » non ?! Alors cédons, laissons-nous le droit d'explorer les lieux inconnus vers lesquels l'union de nos deux êtres nous pousse. Advienne que pourra.

Je décide de laisser mon corps t'exprimer toutes ces nouvelles résolutions et je surprise de la ferveur avec laquelle je me livre à toi. Je ne pensais pas qu'il me restait encore des choses à t'offrir. Pourtant, voilà que de nouvelles parcelles de moi entrent sous ton charme. Je viens d'embarquer à bord d'un train lancé à toute vitesse sur les rails du plaisir.

Ce que j'aurai aimé que tu sachesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant