21.

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- Ne me touche pas !

- T'es sérieuse là ?

- Laisse-moi tranquille, j'ai dit !

J'avais hurlé si fort que ça ne m'aurait pas étonnée si le couple de la chambre d'à côté avait entendu. Je m'étais reculée doucement puis j'étais sortie de la chambre en courant.

J'avais bousculé toutes les personnes présentes dans le hall qui, évidemment, m'avaient regardée comme si j'étais une inconnue ou un monstre. Mais je m'en étais moquée et j'avais continué de courir jusqu'à un endroit où je n'étais pas allée depuis un long moment: le jardin.

J'étais sortie par la grande porte et j'avais marché dans un endroit décalé que j'avais trouvé au début de mon séjour ici quand je m'étais rendue compte que de plus en plus de gens venaient dans le jardin. Mais ce coin était désert et j'en étais ravie.

Il faisait chaud dehors malgré la soirée qui s'étendait doucement. Je m'étais énervée contre les arbres que j'avais croisé sur mon chemin et les larmes de colère avaient continué de couler telles les chutes du Niagara.

Puis après un court moment, la chaleur s'était mise à vraiment me taper sur le visage et je m'étais calmée, laissant les dernières larmes s'échapper de mes yeux discrètement. Je m'étais assise sur l'herbe encore chaude de la journée pour finalement laisser mon corps s'écraser entièrement.

Mon corps était bercé par le mouvement du vent et le son des oiseaux et petit à petit mes yeux s'étaient fermés, se laissant emporter eux aussi.

Quand mes yeux s'étaient ouverts de nouveau j'avais senti des bras entourer mon corps. Paniquée, je m'étais relevée d'un seul coup et j'avais vu deux gardes me fixer.

- Je peux savoir ce que vous étiez en train de faire ?!

- On voulait juste te porter jusqu'à l'infirmerie, on a cru que tu t'étais évanouie.

- Vous pouviez pas me réveiller avant ? Parce que ça parait suspect là.

- On a essayé de te réveiller, mais impossible, tu bougeais plus.

Je n'en revenais pas. Ils avaient peut-être dit vrai, mais j'avais eu vraiment peur. J'avais cru un instant qu'ils avaient d'autres idées en tête et je m'étais imaginée le pire en une seconde.

- On doit t'emmener voir Supra.

- Pourquoi ? J'ai rien fait de mal.

- Non mais le jardin est censé fermer et on t'a retrouvée allongée, ça peut être une tentative de suicide.

- Une tentative de suicide ? Rester allongée pour voir le coucher de soleil et s'endormir d'un coup, vous appelez ça une tentative de suicide ? Et comment j'aurais pu mourir ?

- Les règles sont les règles, nous oblige pas à utiliser la force.

- Toujours le même argument.

J'avais soupiré mais comme d'habitude j'avais fait ce qu'ils avaient demandé.

C'est donc comme ça que je m'étais finalement retrouvée dans le bureau de Supra aux environs de vingt heures.

- Comment tu te sens ?

- Vous comptez me poser cette question chaque fois que je suis ici ?

- Tu comptes venir souvent dans mon bureau ?

J'avais lancé un rire jaune, qui visiblement ne lui avait pas plu car il avait retiré son sourire de manipulateur sur son visage.

- Je ne demande rien moi. C'est vous et vos règles qui font que je suis ici.

- Mais elles ne sont pas ici pour rien.

- Je suis ici parce que je me suis endormie en regardant le coucher du soleil et que vous pensez que je veux me suicider. Idée plutôt farfelue étant donné que je ne connais personne qui s'est suicidée simplement en s'endormant.

- Nous mettons tout en place pour que vous vous sentiez tous bien ici et qu'aucun de vous ne finissent comme ton ancienne amie.

Il m'avait lancé ça sur un ton de défi, un ton méprisant qui ne m'avait pas plu du tout.

- Vous devriez alors vous remettre en cause. Elle était heureuse avant de venir ici et si elle s'est suicidée c'est parce qu'elle avait une raison bien précise, raison qui en pousseront d'autres. Maintenant je vais y aller.

- Reste ici Aria.

- Sinon quoi ? Vous allez me tuer ?

- Quelle idée ! Qui t'a mis ça dans la tête ? Tout ce que je veux c'est t'aider.

- Pourquoi ? Oh ! Mais oui ! C'est parce que mon couple est un élément précieux ! Bah vous savez quoi ? Il est vite parti en fumée votre si beau couple.

Il n'avait pas compris et avait plissé le front. Mais je m'en étais moquée et j'avais attendu qu'il parle.

- Je t'ai inscrite au programme psychologique.

- Je vous demande pardon ?

- Pour l'instant tu n'es qu'à la première étape, fais en sorte de ne pas passer à la deuxième.

- Et en quoi ça consiste ?

- Pour l'instant tu vas simplement discuter avec un psychologue. A partir de la deuxième étape, c'est un peu plus compliqué et poussé.

- Je ne parlerai pas à un psy.

- Tu n'as pas le choix.

Je l'avais fixé pendant un long moment et j'avais pu remarquer qu'il n'était plus très sûr de lui. J'avais compris que ça ne servait à rien de me battre avec lui, mais je ne comptais pas me laisser faire pour autant.

- D'accord. C'est quand le premier rendez-vous ?

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