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Marc avait marché d'un pas rapide et énervé quand soudain il s'était arrêté.

J'étais derrière lui et je ne voyais rien, alors je m'étais décalée d'un pas pour mieux voir. Des dizaines de jeunes marchaient partout dans le hall cherchant leur chemin et se dispersant dans le bâtiment. Et au milieu de toute cette foule il y avait moi, figée ne sachant pas quoi faire, Marc devant moi, figé lui aussi mais il fixait un point bien précis. Et en face il y avait une jeune fille. Elle était vraiment belle, mais son visage n'était pas vraiment radieux, lui. Ses yeux étaient rouges, à moitié remplis d'eau et une petit larme s'était écoulée le long de sa joue pour rejoindre sa bouche légèrement ouverte.

- Marc ... Avait-elle murmuré.

Marc avait fait un premier pas et la jeune fille s'était mise à courir pour lui sauter dans les bras.

Les mains de mon mari étaient devenues blanches, tant il serrait le corps de cette fille. Je m'étais souvenue de la seule fois où il avait serré quelqu'un aussi fort et ça avait été moi, quand j'étais revenue après mes six semaines de psychologie. Sa réaction avait été la même, à serrer un petit corps innocent comme s'il voulait ne jamais s'en séparer. Les deux personnes face à moi n'arrêtaient pas de renifler et j'avais compris qu'ils pleuraient.

Marc s'était reculé et avait pris le visage de la personne face à lui entre ses mains. Les cheveux étaient collés à son visage par ses larmes et les deux n'avaient pu cesser de se fixer.

- Tu as tellement grandi. Avait murmuré Marc.

La jeune fille avait souri et de nouveaux sanglots avaient éclaté.

- Tu m'as tellement manquée.

- Toi aussi si tu savais.

Après de longues minutes d'embrassades et de sanglots, Marc s'était retourné vers moi et avait souri. Je m'étais doucement approchée de peur de les déranger.

- Aria je te présente Lucie, ma sœur. Lucie, voici Aria, ma femme.

- Ta femme ?

- Je vais tout t'expliquer, mais on devrait se poser ailleurs.

Lucie et moi avions acquiescé et nous avions décidé d'aller tous les trois dans le jardin.

- Il n'y a personne ici, on peut y discuter tranquillement.

Nous nous étions assis tous les trois au sol et je n'avais pas pu m'empêcher d'observer Lucie. Elle ressemblait énormément à Marc, les traits étaient les mêmes.

- Je suis ravie de te rencontrer Aria.

- Moi aussi. Marc m'a beaucoup parlé de toi.

Elle avait souri et avait paru gênée.

- Lucie, raconte-moi tout s'il te plait.

Lucie avait soupiré et avait eu un moment d'hésitation avant d'acquiescer.

- Après ton départ, ça a été compliqué à la maison, un vrai deuil. Papa et maman ont eu beaucoup de mal et moi aussi. En plus, Cassandre n'arrêtait pas de poser mille questions.

- Elle a pris treize ans la semaine dernière.

- On a fêté son anniversaire, mais elle n'était pas aussi heureuse que d'habitude. Plus les jours passent, plus elle comprend ce qu'il se passe. Elle est complètement renfermée sur elle-même, elle fait des millions de recherches sur le Centre, tout le temps enfermée dans sa chambre et c'est à peine si elle va à l'école.

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