J'avais remercié les gardes qui étaient donc partis.
J'avais ouvert la porte et Marc m'avait fixée avec un regard penaud.
J'avais attrapé notre couverture et, par sécurité, je l'avais accrochée sur la porte.
Je m'étais ensuite retournée, j'avais fixé Marc quelques secondes pendant lesquelles j'avais pu voir qu'il pleurait. Son visage était rouge et ses yeux gonflés. Il n'avait pas osé me fixer, il avait baissé la tête.
Sans plus attendre j'avais couru vers lui et je l'avais pris dans mes bras.
- Pardon, pardon, n'avais-je cessé de répéter.
J'avais à mon tour lâché des larmes. Elles n'avaient pas arrêté de couler et je n'avais pu les en empêcher, de toute manière je ne voulais pas les retenir.
Elles étaient mélangées entre tellement de sentiments. Il y avait de la culpabilité pour avoir recalé Marc, de la tristesse pour l'avoir abandonné durant six semaines mais surtout de la joie et du soulagement de le prendre de nouveau dans mes bras. J'avais l'impression que ça avait fait une éternité.
- Je suis désolée, pardonne-moi j'avais pas le choix.
Il m'avait serrée de toutes ses forces tout en continuant de pleurer lui aussi.
Je ne voulais plus le lâcher, mais il avait bien fallu.
Il s'était reculé pour me voir et avait caressé ma joue gauche.
- J'ai eu peur, j'ai cru que tu m'en voulais encore.
- Bien-sûr que non. Ce que je t'ai dit avant de partir était vrai. Je t'ai pardonné, je ne t'en veux plus et j'ai trop souffert pour t'en vouloir encore. Mais je devais faire semblant, je suis tellement désolée.
- Arrête de t'excuser, tu es pardonnée aussi.
Nous avions passé encore de longues minutes à nous embrasser puis nous nous étions assis sur le lit pour discuter.
- Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?
J'avais baissé la tête et des larmes étaient réapparues.
- M'oblige pas à en parler s'il te plait.
- Quoi ? Pourquoi ?
Il était en colère mais aussi inquiet. Je le lisais à travers sa voix.
- Ils m'ont infligé des douleurs auxquelles je ne veux plus penser.
- Comment ça ?
- Marc, s'il te plait.
- Excuse-moi, mais je veux comprendre. Quand tu es partie tu m'as dit que c'était un programme psychologique.
- Oui, parce que c'est son nom. Mais ce n'est pas pour notre bien qu'ils font ça mais pour le leur. Ils m'ont traitée de terroriste, ça voulait tout dire. Et ce qu'ils m'ont infligé ce n'était pas pour que j'aille mieux mais pour que je devienne soumise et que je me plie à leur volonté.
- Quelle volonté ?
- Ils veulent que je travaille pour eux.
- Tu as dit non, j'espère !
- Tu crois que je serais là si j'avais refusé ?
Il avait réfléchi à ce que ça voulait dire, peut-être même avait-il réfléchi à ce qu'ils avaient bien pu me faire.
- Ils ont du te faire beaucoup de mal pour que tu acceptes.
Un simple regard de ma part avait suffi pour qu'il ait sa réponse.
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Gouvernement Dirigé
Ciencia FicciónLe monde a terriblement changé. Des lois, un centre, un dirigeant et du changement. La société n'est plus celle qu'elle était. Plus personne ici n'est libre de faire ou de dire ce qu'il veut. « Enfile tes bottes et marche droit ». Cinq générations...