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Je pense que j'en avais trop lu. Ou peut être pas.

J'ai l'impression que j'en sais plus sur elle que ses amies. J'ai l'impression de trop la connaître. Je voulais revoir mon inconnue. Revoir les traits de son visage qui sont en train de s'effacer. J'adorerais pouvoir entendre le son de sa voix, avoir une discussion avec elle. Du moins, autre que "Je suis désolée".

"Barbie Girl" retentit. Tous les clients se tournent vers moi, mais je décroche fièrement sans aucune honte.

"-Beau gosse musclé encore célib' pour le moment j'écoute.

-Théo ?

-Maman ?!"

Merde, c'est trop la loose !

"-Mais qu'est ce que

-Où êtes-vous ?"

Je suis sûre que si je lui disais qu'Emilie est à une fête, elle nous punirait tous les deux jusqu'à la fin de notre vie. Je me contente de mentir, comme d'habitude.

"-On est chez Mc Do.

-Vous n'êtes pas sérieux ? Je me fais un sang d'encre pour vous et tu me dis que étiez juste au Fast Food ?!

-Pardon...

-En plus, tu sais que le Fast Food n'est pas conseillé pour la ligne de ta sur.

-Mam's

-Elle est à la limite du rouge !

-Ca va pas de traiter ta fille de grosse !

-Je ne l'ai pas dis

-Tu l'as insinué !

-Je vous veux dans une demi-heure à la maison au plus tard ! Demain j'ai une réunion et j'ai besoin de repos

-A toute !

-C'est ça !"

Je raccroche. Tous les visages sont encore tournés vers moi, cette fois d'un air sceptique.

"-Bah quoi ? Que le premier d'entre vous qui n'a jamais menti de sa vie se lève pour me foutre une claque !"

Personne ne répond et, mieux que ça, ils détournent le regard.

Je suis fier de moi. Pour une fois que je n'avais pas dormi en catéchèse pendant que la prof lisait ce passage de la Bible.

Je regarde l'heure sur mon écran allumé. 22 : 02.

J'avais passé deux heures à rêver comme un niais ?! Je sors des pièces pour régler ma commande puis sors. Je me promène, les mains dans les poches de mon jean noir moulant. Lorsque je me retrouve devant la maison, plus personne ne traîne dans le jardin.

Curieux

Je pousse la porte et rentre comme si j'étais chez ma mère. Des acclamations fusent. Je bouscule des gens pour mieux voir le spectacle.

Je reste de marbre.

Ma sur est debout sur la table principale, sûrement là où la famille mange, en train de se détacher les cheveux sensuellement.

Mais que fait-elle ? Ma sur n'agirait jamais ainsi sobre !

Lorsque je comprends qu'elle compte faire de même avec le reste, je me plante devant elle.

"-Emilie, descends."

Elle déboutonne un bouton de sa chemise.

"-Pourquoi ? Tu veux regarder de plus près ?"

Des sifflement retentissent. Je lui agrippe le bras et la force à remettre ses pieds à terre. Là, je l'entraîne dehors.

"-T'es malade !"

Cette fille (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant