21

128 11 0
                                    

Une semaine.

Une semaine que je n'ai pas revu Leslie. Elle ne veut plus me donner de cours, faute de jalousie envers son copain. Je le comprends, et c'est pour ça que j'en suis à ma troisième copine. Je n'ai même pas eu la force de lui rendre son foutu journal ! Au lieu de ça, j'ai préféré demander comme un con où étaient les toilettes !

J'essaye de travailler tout seul du mieux possible, mais c'est beaucoup plus dur que lorsqu'elle était là.

Le réveil me tire de mon sommeil.

"Ne la laisse pas tomber,

Elle est si fragile

Etre une femme libérée

Tu sais, c'est pas si facile. . ."

Ne faites pas genre, on la connaît tous. Je me lève péniblement et m'habille avant de descendre prendre mon petit déjeuner.

"-Salut bro'.

-Hey sist'."

Je m'assieds en face d'elle et me sers des céréales avant de rajouter le lait.

"-T'as une sale tête."

Je la regarde de travers avant de manger une cuillère de Cruesli.

"-Je sais. . . Mais je n'arrive pas à me la sortir de la tête."

J'ai parlé de Leslie à Emilie, elle m'a conseillé de ne rien faire, de la laisser respirer. Selon ma soeur, c'était elle qui devait revenir vers moi. Technique "Je te fuis, tu me suis".

Je crois surtout qu'elle n'en sait absolument rien et que c'est juste une putain de réplique tirée d'une comédie.

"-Tu devrais arrêter avec Enzo.

-Je sais, tu me l'as dis au moins. . ."

Elle fait mine de compter sur ses doigts.

"-Trop de fois.

-Mon ex a été dévastée à cause de lui.

-Alors, premièrement : laquelle ? Deuxièmement : tu as fait exactement la même chose, alors si j'étais toi, je la fermerais.

-Certes, mais elle était tout à fait au courant que notre relation était passagère, qu'elle n'existait juste pour que l'on passe tous les deux à autre chose.

-Interprète ça comme tu veux, je ne change pas d'avis."

Je me place alors derrière elle et embrasse sa joue.

"-C'était juste un petit conseil de ton grand frère préféré.

-Tu es un peu le seul.

-Pas faux, mais raison de plus pour prendre soin de ma seule petite soeurette que j'aime de tout mon coeur."

Je prends mon sac et le sien par la même occasion.

"-On part ensemble ?

-Yes !"

En sortant, j'entends une voix m'interpeler.

"-Théo !"

Croyant que c'était ma copine du moment, je crois qu'elle s'appelle Sabrina, je me retourne en cinglant.

"-Oh casse-t. .  . Leslie ?

-Je suis venue m'excuser."

Emilie arrive et nous regarde l'un après l'autre, sans comprendre.

"-Salut, engage mon ancienne prof.

-Salut ! Alors c'est toi Leslie ?

-Euh, je ne sais pas si c'est une bonne chose mais je vais prendre le risque de répondre, oui."

Elles rient avant de se faire la bise.

"-Bon bah je vais y aller, je crois que vous avez des choses à vous dire."

Ma sista s'éloigne et nous laisse seuls.

Une silence gêné s'installe entre nous. Elle décide alors de prendre la parole.

"-Je suis désolée d'avoir choisi Kyle à toi. Je me suis rendue compte qu'il ne prenait des cours que pour passer du temps avec moi et pouvoir t'éloigner. Le problème, c'est que toi tu en avais vraiment besoin, tu n'étais pas du tout intéressé, du moins que par le travail."

Je me retiens de rire. Si elle savait !

"-Donc je suis venue te proposer de nouveaux cours, aux mêmes horaires. J'ai décalé ceux de Kyle pour qu'il nous laisse tranquilles. Tu veux bien me redonner, disons, une chance ?"

Je souris tendrement.

"-Evidemment ! Comment je vais parler espagnol sinon ? Autant te dire que j'en ai ras-le-bol d'entendre ma soeur parler allemand toute la journée en mode : Ich bin Emilie ! ou je ne sais pas quoi encore.

-Non. . .

-Si si, à la Hitler là, ça me saoule.

-Non c'est pas ça mais, ma soeur aussi a pris allemand. Et, perso, je dois me coltiner des séries germaniques et je peux te garantir que ça ne vaut pas celles américaines.

-Tu m'étonnes !"

Nous regagnons le lycée. Une rouquine - hein ?! - arrive en trombe et me saute au cou.

"-J'ai essayé de t'appeler hier toute la soirée mais tu n'as pas répondu !

-Oh, c'est dommage. Je ne devais plus avoir de batterie."

Je mens comme je respire. Mais bon, elle est tellement stupide qu'elle m'embrasse en disant.

"-Je te pardonne, pour cette fois."

Mais qu'est ce que je fous avec elle sérieux ?

Je la laisse tomber pour rejoindre ma classe. Rien de tel qu'un bon cours de français pour se remettre les idées en place.

Attendez, quoi ? Jamais l'ancien Matthews n'aurait dit ça. Il ne faut plus que cela se reproduise.

La prof rentre et nous annonce une bonne nouvelle. Ou pas.

"-J'ai vos rédactions. Je les ai corrigées hier et j'ai été agréablement surprise. Certains élèves m'ont même beaucoup étonné."

Je ne sais pas si je suis en train de m'inventer un film, mais il m'a semblé qu'elle me regardait en disant cela. Elle tourne ensuite son dos pour commencer une nouvelle séance, je cite : Dire l'amour.

Ah ben, je crois que mon ange gardien a désespéré en voyant ma vie et m'a envoyé une aide.

Quel con ! Il ne s'est même pas rendu compte que j'avais rejoins le game avec Leslie. . .

Mais je ne vais pas me plaindre : ça m'intéresse ! Je pourrai ainsi me déclarer auprès d'elle avec classe, comme un gentleman.

Ses prunelles brunes ne cessent de quitter Mme Babois durant tout le cours. Lorsque la cloche sonne, la prof vient à ma rencontre une nouvelle fois, avec ma copie.

"-Mr Matthews, j'aimerais vous parlez, juste une minute."

J'acquiesce et elle continue.

"-Votre rédaction m'a. . . surprise. Elle est, presque, parfaite.

-Merci.

-Mais je voulais juste savoir pourquoi vous n'avez pas fait d'efforts avant. Vous en êtes capable : en voilà la preuve ! Vous avez quelque chose.

-Mais quoi ?!

-Vous avez une plume d'auteur, vous devez l'exploiter."

Cette fille (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant