40

107 10 4
                                    

Elle répond d'une voix tremblante.

"-Oui ?"

Une voix masculine explose dans la pièce.

"-Putain t'es sérieuse ?! Maintenant tout le monde croit que c'est moi qui t'aie filé le Sida !

-Et alors ?

-Ah toi ça te plait bien hein ! Maintenant que tu as bien foutu la merde partout tu vas vite arrêter ces ragots sinon je vais te casser la gueule. Compris ?"

Mais quel. . . Rrrrrrr. Je lui arrache le téléphone et hurle.

"-MAIS LAISSE LA TRANQUILLE BORDEL !

-Ah Matthews je. . .

-Toi ta gueule. Pour commencer dis à tout le monde qu'elle est atteinte d'une leucémie qui, d'après mes connaissances. . .

-Très limitées.

-Ta gueule. D'après mes connaissances n'est pas une MST.

-Comment je vais leur faire gober ça ?

-De la même façon dont tu as fait croire à tout le monde que Leslie est une pute. Tu as deux jours."

Je raccroche, haletant d'avoir parlé sans respirer. Elle me fixe d'un regard vide d'émotion. Je tends une main pour lui caresser le visage, elle ne bronche pas. Je glisse ma main derrière sa tête et rencontre son crâne nu. Elle en rougit.

"-Arrête de me dévisager comme ça. Tu me rends mal à l'aise.

-Alors arrête d'être magnifique."

Contrairement à son habitude de baisser les yeux à chaque compliment, elle esquisse un sourire lumineux et dépose un court bisou sur mes lèvres.

"-Alors, ai-je gaspillé ma nouvelle chance ?

-Non, je le conçois. Mais c'est juste parce que Freddie m'a redonné le sourire, c'est tout."

Je tapote son nez en rétorquant.

"-J'ai l'impression qu'il s'allonge. . .

-Nooooon, je ne vois pas ce que tu veux dire.

-Mouais mouais. . ."

Je continue de faire glisser mes doigts sur ses joues, lorsque je me rends compte qu'elle n'a plus de cils ni de sourcils. J'examine alors son arcade nue.

"-C'était soit ça, soit je mourrais. J'ai préféré la deuxième solution mais, la nuit, les infirmiers m'attaquaient par surprise. Ce n'est qu'avant-hier que les mèches ont commencé à partir.

-Voulais-tu sincèrement mourir ?"

Elle soupire puis s'assied sur son lit, je m'agenouille en face d'elle. En me voyant ainsi elle dit :

"-Tu vas attraper une crampe comme ça."

Elle se décale et tapote la place près d'elle. Je prends place et elle commence sa réponse.

"-Tu ne me parlais plus, mes parents s'en foutaient, ma soeur. . ."

Ses lèvres tremblent.

"-Elle. . . Elle. . ."

Voyant qu'elle n'y arriverait pas, elle me désigne le minuscule meuble contiguë à son matelas fin. Il n'y avait qu'un seul tiroir.

"-Dedans."

Je l'ouvre. Il est vide. Ou presque. Un morceau de papier tout au fond attire mon attention. Je le sors et y lis "Tu mérites pas de vivre". J'en reste bouche bée. Néanmoins, j'ose demander.

Cette fille (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant