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Je me m'habitue toujours pas à ce que Leslie en embrasse un autre que moi. Pourtant, je dois me rendre à l'évidence, je fais pire qu'elle avec beaucoup plus de filles.

Je sors une clope et l'allume grâce au briquet que me tend Cam. Je le porte ensuite à ma bouche et aspire une taffe en fermant les yeux. La nicotine m'aide à y voir plus clair. Je la sens s'infiltrer dans mes poumons puis remontant la trachée et ressortant par mes narines telle une vapeur de locomotive en marche.

"-Mec, je t'ai déjà répété cent fois que c'est cancérigène cette merde ! s'indigne Cameron.

-C'est gentil de te soucier de ma santé mais j'en ai rien à foutre."

Il s'assoit près de moi.

"-Oh, toi, quand tu fumes avec cette tête et ce ton insupportable, c'est que quelque chose te tracasse. Qu'est ce qu'il y a ?

-Mais rien ! Arrête !!!"

Il colle alors sa tempe droite contre la mienne pour voir qui je fixe ainsi. Lorsqu'il s'aperçoit que je regarde Leslie, il rit.

"-Ne me dis pas que c'est ta cible qui te rend comme ça ?!

-C'est bon tu me saoule !"

Je me lève pour finir ma cigarette ailleurs.

"-Matthews attends !"

Je l'ignore et continue d'avancer. Il me rattrape et m'avoue.

"-Je suis désolé. Si je savais que t'allais réagir ainsi que je jure que je ne t'aurais rien dis.

-Trop tard.

-Je suis désolé. . . J'ai pas envie qu'on soit fâchés.

-Ce qui est fait est fait."

Il emboîte mon pas, les mains dans les poches, perdu dans ses pensées.

"-Mais depuis quand tu t'énerves pour une meuf ?"

Je relève la tête de surprise, néanmoins j'essaye de ne rien laisser paraître. Je fais donc mine d'observer mes ongles, comme une fille, et daigne ne pas avoir entendu.

"-Fais pas genre et réponds moi."

Je soupire en levant les yeux au ciel.

"-T'es chiant !

-Merci !"

Je lui raconte donc mon histoire, plus dans les détails que je ne l'ai fais avec Tom.

"-Eh bah. . . on est pas dans la merde."

J'entends soudain un "bruit suspect". Je me tourne vers lui, les yeux écarquillés.

"-Littéralement, dis-je."

Je couvre ensuite mon nez de ma capuche en gueulant.

"-PUTAIN MEC T'ES DEGUELASSE !

-Je sais, merci beaucoup."

Malgré mon masque à gaz de fortune, je sens une odeur nauséabonde s'infiltrer dans ma cloison nasale.

"-Je suis vraiment désolé, mais je ne peux pas respirer ça."

Je m'éloigne rapidement de ce porc, en prenant une nouvelle bouffée de Malboro. Je me retrouve donc seul.

J'en profite pour mater les tourtereaux de là où je suis. Je dois avoir l'air d'un dépressif avec ma cigarette au bec, mes cernes et mon air de déterré. Une sorte de Guy de Maupassant mais de 17 piges.

Mme Babois nous a dit qu'il avait fini fou. Tous les élèves pensent que les artistes sont soit fous soit des fragiles, ce qui les fait mourir très tôt.

Cette fille (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant