Mardi

71 6 0
                                    

La journée du mardi se déroula comme la précédente mais pas du tout comme la suivante.

Mercredi

Maxine arriva comme à son habitude à 9h. Léontine s'était levée seule.
-" vous êtes matinale aujourd'hui,  tout va bien? S'inquiéta Maxine
-" je ne savais plus dormir. Je ne sais pas ce qu'il se passe...je serai superstitieuse, je te dirais que c'est la fin.
Maxine se prit cette remarque de plein fouet. Léontine avait donc conscience, elle aussi,  que quelque chose d'étrange se préparait.
-" aujourd'hui je souhaiterais faire le point dans mes papiers. Tu veux bien m'aider?
-" oui bien sûr. Ne pensez-vous pas qu'il serait prudent d'appeler votre fille et votre petite fille?
-" tu es lucide ma petite Maxine. Tu sais aussi ce qui est en train de se produire. Tu as raison, je vais les appeler.
Maxine lui donna le téléphone en essuyant une larme qui coulait sur sa joue.
-" ne t'inquiètes pas,  à mon âge ça devait bien arriver. Je peux partir tranquille puisque apparemment tu ne seras pas sans travail après mon départ.
Elle composa le numéro de téléphone de sa fille.
Maxine s'éclipsa pour lui préparer le petit déjeuner. L'infirmière arriva avec un peu de retard et tandis qu'elle s'occupait de Léontine,  Maxine profita pour ranger le salon. Une fois prête,  Léontine mis de d'ordre dans ses papiers.  Vers 11h30, Odile 75 ans et Mylène 55 ans, respectivement la fille et la petite fille de Léontine arrivèrent.
Maxine prépara le repas pour elles trois.
Elles discutèrent à bâtons rompus persuadées que Léontine avait encore de beaux jours devant elle.
Vers13h, Léontine émis le souhait de faire une sieste.
Maxine l'aida à se coucher.
-" je me sens las tout d'un coup.
Maxine caressa son visage
-" dormez en paix, je m'acquiterai de la mission que vous m'avez confiée, comptez sur moi.
Léontine ferma les yeux et se laissa aller dans les bras de Morphée, sereine.
Maxine lui tint la main, comme pour la rassurer, jusqu'à ce qu'elle se soit endormie.
Elle quitta la chambre persuadée que c'était la dernière fois qu'elle la voyait vivante.
Elle alla en cuisine pour ranger et faire la vaisselle. Pendant ce temps,  Odile et Mylène regardaient la télévision tout en somnolant.
Vers 16h, heure à laquelle Léontine se levait, elle alla dans la chambre pour la réveiller. Elle trouva le corps sans vie de Léontine,  paisible. La persienne en moustiquaire laissait passer une douce lumière dans la chambre. Elle se dirigea vers le salon, en larmes.
-" excusez moi de vous déranger, j'ai appelé le médecin. Vous devriez aller auprès de votre mère et grand mère.
Elle comprirent le message et en attendant l'arrivée du médecin,  elles restèrent près de Léontine. Maxine,  quant à elle, posa sur la table les documents que lui avait donnés Léontine.
Le médecin constata le décès,  contacta la police pour officialiser l'événement. Maxine leur donna le dossier et ils le mirent sous scellées.
Il était 17h30 quant Maxine fut autorisée à partir. Ce soir-là,  c'est en traînant les pieds qu'elle prit la route. Elle passa à 19h devant la propriété de Charles Édouard De Corège. Une voiture entra dans l'allée au même moment.
-" Maxine,  cria Cindy, voulez-vous que je vous ramène?
Une fois n'est pas coutume,  elle souhaitais rentrer au plus vite. Elle accepta la proposition.
Dans la voiture qui l'emmenait chez elle, Maxine resta silencieuse.
-" c'est rare de vous voir à cette heure-ci, est-ce que tout va bien? Vous êtes bien silencieuse.
-" la dame chez qui je travaille s'est éteinte cet après-midi
-" j'en suis navrée. Si je peux vous aider à quoi que ce soit n'hésitez pas.
-" c'est gentil je vous remercie ceux sont sa fille et sa petite-fille qui s'en occupent. Pour ma part, j'ai accompli la mission qu'elle m'a confiée.
Des larmes perlèrent de nouveau sur ses joues.
-" ma pauvre enfant,  vous êtes totalement effondrée.
-" c'est la première personne chez qui j'ai travaillé. Elle a été trés gentille avec moi.
-" qu'est-ce que vous allez faire maintenant?
-" je vais rechercher un autre emploi...Madame Annie ne va pas me laisser beaucoup de répit
-"  sans vouloir vous forcer la main,  sachez que la proposition de mon père tient toujours. Je n'ai encore trouvé personne. Les deux associations que j'ai contactées manquent cruellement de personnel et ne peuvent intervenir qu'à partir de la fin du mois.
-" je dois avouer que cela m'arrangerait qu'il n'y ait pas trop de trou dans mes finances. Madame Annie ne me fera pas de cadeau sous prétexte que mon employeur est mort.
-" elle n'a donc pas changé depuis toutes ces années. Quel âge ça lui fait maintenant?
-" elle a 75 ans
-" je l'ai toujours connue ainsi,  sans pitié et près de ses sous. Quand son mari est décédé il y a 15 ans,  elle ne travaillait pas, elle a dû trouver quelque chose pour faire rentrer un peu d'argent car la famille de son mari a fait main basse sur sa fortune. Elle a dû se débrouiller avec ce qu'ils ont accepté de lui laisser. Elle n'a pas eu d'enfant. Comme la maison était un héritage de ses parents à elle, elle a décidé de louer les chambres dont elle ne se servait pas. Et ça marche.
-" je comprends mieux.
-" si vous voulez, passez demain vers 10h et on verra avec papa ce qu'il vous propose.
-" trés bien je vous remercie,  à demain alors.

Maxine descendit de la voiture, soulagée non seulement d'être rentrée plus rapidement mais aussi d'avoir trouvé un nouveau travail.

L'ange gardien (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant