La Bible, un recueil de mythes et de légendes ? -3-

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la Bible rapporte que sous le règne du roi Jéhoïakin les Babyloniens mirent le siège devant Jérusalem et le prirent. Cet événement est consigné dans la chronique babylonienne, une tablette en cunéiforme mise au jour par les archéologues. On y lit : "Le roi d'Akkad (Babylone) s'établit devant la ville de Yahudu (Juda) et au mois d'addar, le deuxième jour (...) il prit la ville."

Jéhoïakin fut emmené à Babylone et emprisonné. Mais par la suite, selon la Bible, on le fit sortir de prison et une ration de nourriture lui fut assignée.

2 Rois 24:8-15

Jojakin avait dix-huit ans lorsqu'il devint roi, et il régna trois mois à Jérusalem. Sa mère s'appelait Nehuschtha, fille d'Elnathan, de Jérusalem.

Il fit ce qui est mal aux yeux de l'Éternel, entièrement comme avait fait son père.En ce temps-là, les serviteurs de Nebucadnetsar, roi de Babylone, montèrent contre Jérusalem, et la ville fut assiégée.

Nebucadnetsar, roi de Babylone, arriva devant la ville pendant que ses serviteurs l'assiégeaient.Alors Jojakin, roi de Juda, se rendit auprès du roi de Babylone, avec sa mère, ses serviteurs, ses chefs et ses eunuques. Et le roi de Babylone le fit prisonnier, la huitième année de son règne.

Il tira de là tous les trésors de la maison de l'Éternel et les trésors de la maison du roi; et il brisa tous les ustensiles d'or que Salomon, roi d'Israël, avait faits dans le temple de l'Éternel, comme l'Éternel l'avait prononcé.

Il emmena en captivité tout Jérusalem, tous les chefs et tous les hommes vaillants, au nombre de dix mille exilés, avec tous les charpentiers et les serruriers: il ne resta que le peuple pauvre du pays.

2 Rois 25:27

La trente-septième année de la captivité de Jojakin, roi de Juda, le vingt-septième jour du douzième mois, Evil-Merodac, roi de Babylone, dans la première année de son règne, releva la tête de Jojakin, roi de Juda, et le tira de prison.

Ce détail est appuyé par des documents administratifs trouvés à Babylone, qui énumèrent les parts de nourriture attribués à Jéhoïakin, roi du pays de Yahudu.

Parlant des rapports qui existent entre l'archéologie et les récits historiques de la Bible, le professeur David Noel Freedman déclare :

"Dans l'ensemble, l'archéologie tend cependant à confirmer la valeur historique de la narration biblique. Dans ses grandes lignes, la chronologie qui s'étend de l'ère patriarcale jusqu'au nouveau testament correspond aux données fournies par l'archéologie."

Considérant les efforts déployés par la haute critique pour discréditer la Bible, il ajoute :

"Les tentatives des exégètes (=commentateurs) modernes de refaire l'histoire biblique - par exemple la thèse de Wellhausen qui ne voit dans l'ère patriarcale qu'un reflet de la monarchie divisée, ou celle de Noth et de ses partisans, qui rejettent l'historicité de Moïse, de l'exode - ces tentatives n'ont pas aussi bien résisté aux découvertes archéologiques que la narration biblique."

Pouvons-nous dire que l'archéologie rejoint systématiquement la Bible? Non.

La prise de Jéricho, par exemple, est source de débat (voir la partie 1 de ce thème). La chronologie biblique situe sa chute au début du 15ème siècle avant notre ère. Le professeur John Garstang (archéologue) estime, quant à lui, cet événement vers 1400 avant notre ère. Kathleen Kenyon (autre archéologue) conclue à une destruction majeure de la ville au 16 ème siècle avant notre ère.

La Bible est-elle fausse pour autant ? Il ne faut pas oublier que si l'archéologie éclaire le passé, ses lumières ne sont pas toujours des plus nettes. Les découvertes archéologiques ne sont hélas que fragmentaires et n'ont, par voie de conséquence, qu'une portée limitée. Cela est particulièrement vrai des premiers temps d'Israël, période sur laquelle l'archéologie ne fait pas toute la lumière. Et elle le peut d'autant moins à Jéricho, dont les vestiges sont fortement dégradés. Yohanan Aharoni explique : "Quand on aborde le domaine de l'interprétation historique ou historico-géographique, l'archéologue sort du domaine des sciences exactes et doit s'appuyer sur des jugements de valeur et des hypothèses pour dresser un tableau d'ensemble". Nous pouvons toutefois estimer que les archéologues ont aujourd'hui des raisons d'être plus sûrs de leurs dates que par le passé.

Notons qu'en 1981, le professeur John Bimson s'est à son tour penché sur la destruction de Jéricho. Il a soigneusement étudié les traces de l'incendie qui, selon Kathleen Kanyon, aurait ravagé la ville au milieu du 16ème siècle avant notre ère. D'après ses observations, cette destruction correspondrait au récit biblique de Josué. Mieux, le tableau général que l'archéologie brosse de Canaan cadre parfaitement avec la description que la Bible fait du pays au moment de son invasion par les Israélites.

Il ressort de ce qui précède que si l'archéologie peut se révéler très utile, elle est tout aussi faillible que n'importe quelle autre branche de l'activité humaine. Par conséquent, même si nous nous intéressons aux théories archéologiques, nous ne devrions jamais en faire des vérités absolues.

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Jean 13:35 "A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres."

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