Suite à la visite du directeur, toute la classe se préparait à recevoir la personne que le roi avait envoyée pour lui faire un rapport sur l'académie, même s'ils ne savaient pas vraiment ce qu'ils avaient à préparer. Au final, cela se traduisit par un silence gênant et une longue attente sans rien faire.
Lorsque la porte s'ouvrit enfin, Enzo salua la classe comme s'ils ne s'étaient pas vus ce jour-là et présenta la personne qui allait les observer. Brune, mince et élancée seules les rides naissantes sur son visage trahissaient son âge et lui donnaient un air quelque peu sévère.
— Et coincé.
Non, Scyllia n'aurait pas poussé sa réflexion jusque-là. De plus, elle était bien placée pour savoir que les apparences étaient parfois trompeuses et qu'il ne fallait pas se fier aux premières impressions.
— Mais regarde là ! Si elle n'est pas coincée, c'est peut-être le balai qui l'est dans son...
Stop ! L'image avait déjà traversé son esprit, il n'avait pas besoin d'en dire plus pour qu'elle comprenne.
— Et donc voici l'une des classes de troisième année, conclut Enzo.
— Toutes les classes comptent si peu d'élèves ? s'étonna-t-elle.
— Non. Celle-ci est un peu spéciale, mais ils suivent exactement les mêmes cours. J'ai juste pensé qu'avec leur petit effectif, ce serait plus simple pour vous de les questionner. Si vous le souhaitez, je vous montrerez une autre classe plus tard, mais vous vous rendrez compte que les méthodes sont les mêmes à quelques détails près.
— Directeur, je ne suis pas dupe. J'ai très bien compris que votre téléportation avait pour but de les prévenir de mon arrivée et que nous sommes venus à pied pour qu'ils aient le temps de se préparer. Voir une autre classe ne servirait à rien vu que vous aurez eu le temps de prévenir tout le monde pendant que je serais occupée avec cette classe.
— Diantre, vous m'avez démasqué ! J'espère juste que mes élèves ont eu assez de temps pour cacher toutes les traces du coup d'État que j'envisage de faire avec mon armée d'enfants mages surentraînés et à la soif de sang insatiable !
Devant la réaction très Enzoesque du directeur, Elisabeth se cacha le visage, morte de honte alors que les élèves se contenaient pour ne pas rire.
— Vous vous croyez drôle ? demanda-t-elle en arquant un sourcil.
Pour toute réponse, Enzo arbora une démarche militaire et se plaça au garde à vous devant la classe.
— Soldat ! J'attends de vous un comportement exemplaire ! Ne faiblissez pas devant l'ennemi, ne montrez aucune pitié et surtout n'oubliez pas, vive le grand Enzo, vive le libérateur ! s'exclama-t-il en levant son poing en l'air avant de se téléporter.
— Je suis... Sincèrement désolée, s'excusa la duchesse qui ne savait plus où se mettre. Il est gentil, mais totalement cinglé et invirable. Croyez-moi, j'ai essayé. Je ne sais cependant pas vraiment quoi faire. Dois-je continuer mon cours ou préférez-vous nous poser directement des questions ?
— Eh bien, tout d'abord, j'aimerais bien savoir ce qu'est cette chose qui se frotte contre moi ? Un animal n'a rien à faire dans une classe !
L'observatrice faisait référence à Brumi qui avait manifestement décidé que sa sieste était finie et qu'il était l'heure de faire des câlins à une parfaite inconnue. Se frottant contre ses jambes, la boule de poil ronronnait et piétinait sur place.
— Zoé, reprends Brumi s'il te plaît, demanda la duchesse.
La pyromancienne appela son animal de compagnie et le brumare quitta instantanément les jambes contre lesquelles il se frottait pour monter sur les genoux de la furie.
VOUS LISEZ
Scyllia tome 4 : L'assassin
Viễn tưởngÀ présent en possession d'un éclat de l'orbe de souvenir que Ouros, le dieu de la mort, avait brisé et dispersé dans son monde après avoir insufflé de grands pouvoirs dans les fragments, Scyllia peut enfin retrouver sa vie presque normale d'étudian...