Un à un, les amis de Scyllia traversèrent le portail doré, le père de Zack fermant la marche pour s'assurer que personne d'autre ne le franchisse. La prétendante étant dans les dernières à y entrer, elle heurta le dos de Zoé à son arrivée. Au lieu d'avancer, son amie s'était arrêtée juste après l'avoir franchi et, lorsque l'adolescente posa son regard autour d'elle, elle comprit pourquoi.
La loge des dieux était en fait une pièce gigantesque, aussi grande que la salle de banquet du palais du roi. Les murs et les piliers qui soutenaient le toit étaient d'un marbre blanc immaculé et des dorures les parcouraient dans tout les sens. À cela s'ajoutait des traits fins de peinture bleu qui courraient harmonieusement, tels des rivières, sur les parois lisses. Rien que cette décoration murale transpirait la richesse, mais elle était aussi très distinguée et peu tape à l'œil.
— La manie des dieux et de la pureté à tout pris, c'est horrible...
Pour un démon, peut-être, mais pour son hôte, cet endroit était tout simplement ravissant. Outre les murs, d'autres éléments attiraient inexorablement le regard, tel que les différents meubles installés.
Des tables recouvertes de grandes nappes blanches avaient été disposées de chaque côté de la pièce et supportaient le poids d'innombrables plats qui donnait l'eau à la bouche rien qu'en les regardant. Il n'y avait cependant aucune trace de viande sur aucune d'entre elles.
— Ha, tu vois ! Tes dieux adorés sont des abrutis qui bouffent des graines et de la verdure. Ils ne comprennent rien à la vie. Rien ne vaut une belle pièce de viande bien saignante.
Même si ça n'était pas une obsession comme pour Shed, Scyllia aimait aussi la viande. Elle comprenait cependant que les dieux n'en mangent pas. Après tout, même si les humains devaient être les seuls à les vénérer, ils n'en restaient pas moins les dieux de toutes les créatures vivantes sur le plan mortel. Dans ces cas-là, qu'est ce qui les empêchait de manger de la viande humaine qui, au même titre que les animaux, étaient leur création ? Au final, ça n'était pas plus mal de savoir qu'ils étaient végétariens, même si cela ne restait qu'une supposition.
Alors que la prétendante continuait de détailler les lieux, elle sentit que quelque chose la poussait derrière.
— Aïe, entendit-elle.
— Ho, désolé Margaux, s'excusa Scyllia en se retournant.
— Waouh, c'est magnifique !
— Oui, rit sa grande sœur, mais viens, si tu restes dans le passage, quelqu'un va te pousser en arrivant.
Après quelques pas sur le côté pour éviter qu'une autre personne leur rentre dedans, toute deux continuèrent de détailler l'endroit. Plusieurs espaces avaient été aménagés pour pouvoir parler en étant confortablement assis sur des canapés ou des fauteuils dont le tissu était en accord avec le reste de la pièce.
Scyllia remarqua aussi un escalier dont l'entrée était, de là où elle se trouvait, presque entièrement caché par un pilier et qui descendait vers, peut-être, une autre salle comme celle-ci ou qui permettait de rejoindre le reste du colisée.
Le colisée, la prétendante en avait presque oublié qu'elle se trouvait à l'intérieur. Pourtant, il était difficile de ne pas remarquer qu'il manquait le mur du fond et que, même de là où elle était, elle pouvait voir les gradins d'en face, déjà noirs de monde.
Avec une si grande superficie, la loge des dieux pouvait paraître vide, mais les grands espaces étaient, pour la plupart, remplis de dieux et d'anges qui parlaient entre eux. Même si elle ne les avait pas comptés, elle n'avait pas besoin de ça pour se rendre compte que la grande majorité du panthéon était présent, si ce n'est tout le panthéon. En fait, non. L'un d'eux manquait à l'appel. Il n'y avait aucune trace d'Ouros parmi eux.
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Scyllia tome 4 : L'assassin
FantasyÀ présent en possession d'un éclat de l'orbe de souvenir que Ouros, le dieu de la mort, avait brisé et dispersé dans son monde après avoir insufflé de grands pouvoirs dans les fragments, Scyllia peut enfin retrouver sa vie presque normale d'étudian...