Dès qu'elle entra dans le bâtiment des dortoirs, Scyllia se précipita dans sa chambre et s'enferma à double tour. Une idée lui était venue pour protéger Margaux et elle comptait bien sur ça pour qu'il ne lui arrive rien.
— Elazar, Meracus, j'ai besoin de vous !
En quelques secondes, une épaisse fumée noire enveloppa la petite chambre et se condensa pour former les deux démons. L'un avec une peau bleue et l'autre rouge. Dans cet espace restreint, leur tête frôlait le plafond et ils étaient encore plus courbés que d'habitude.
— Bonjour maîtresse, saluèrent-ils en cœur.
— Vous avez grandi, remarqua la prétendante.
— Certains démons grandissent selon leur puissance. En tant que vos serviteurs, maître Ouros nous fait subir nombre d'entraînements pour être digne de vous servir.
— Il n'est pas trop dur avec vous au moins ? demanda-t-elle, sincèrement inquiète.
— Au contraire. En voyant comment évoluait votre puissance, c'est nous qui lui avons demandé une telle chose.
— Parfait ! Si je vous ai appelés, c'est pour une mission de la plus haute importance. Vous voyez qui est Margaux ?
— Celle que vous considérez comme votre sœur, répondit le démon bleu.
— Je veux que vous gardiez un œil sur elle de la même manière que vous m'observez. Je veux une surveillance constante, relayez-vous s'il le faut. Un assassin va peut-être tenter d'attenter à sa vie. Si vous le voyez, considérez votre invocation sur ce plan comme accepté et apparaissez auprès d'elle pour la sauver.
— Il ne lui arrivera rien, assura Elazar. Si le meurtrier apparaît, l'un de nous le retiendra pendant que l'autre viendra vous prévenir.
— Je compte sur vous.
Après une profonde révérence, les deux démons se dissipèrent en un épais brouillard et laissèrent leur maîtresse seule. Scyllia avait une totale confiance en ses démons, mais elle ne pouvait s'empêcher de continuer à s'inquiéter. Le moindre moment d'inattention pouvait se révéler fatal et, même si tout le monde se croyait en sécurité dans l'enceinte de l'académie, la prétendante savait que cela ne l'arrêterait pas. Pour être certaine que rien n'arrive à Margaux, il lui fallait une surveillance constante qui puisse à la fois sentir le danger, être présent physiquement et pouvoir intervenir pour la protéger.
— Tu sais déjà qui conviendrait. Il faut juste qu'elle accepte.
Voyant de qui il voulait parler, Scyllia prit des affaires propres dans sa commode, rouvrit la porte et sortit de sa chambre. Elle ne se dirigea cependant pas vers les bains, mais frappa à la porte en face de la sienne. L'adolescente savait qu'à cette heure-ci, Zoé se trouvait souvent dans sa chambre et cette fois-ci ne fit pas exception. Elle n'eut pas à attendre bien longtemps sur le pas de la porte avant que son amie ne lui ouvre la porte.
— Scyllia, tu as été libérée ! s'exclama la furie en l'enlaçant.
— Bonjour Zoé. Oui, je viens tout juste de rentrer. Je peux te parler ? J'ai besoin que tu me rendes un énorme service.
— Bien sûr, entre.
D'un mouvement de la main, Zoé invita Scyllia à entrer dans la chambre et lui indiqua une chaise qu'elle accepta volontiers tandis que la pyromancienne s'asseyait sur son lit. Étrangement, sa chambre n'était pas sens dessus dessous, bien au contraire. De plus, quelque chose posé sur l'étagère attira l'attention de la prétendante.
VOUS LISEZ
Scyllia tome 4 : L'assassin
FantasyÀ présent en possession d'un éclat de l'orbe de souvenir que Ouros, le dieu de la mort, avait brisé et dispersé dans son monde après avoir insufflé de grands pouvoirs dans les fragments, Scyllia peut enfin retrouver sa vie presque normale d'étudian...