Scyllia tome 4 : L'assassin

Chapitre 8

Si Scyllia pensait être libérée dans la journée, elle fut d'autant plus déçue lorsqu'on lui annonça qu'ils n'avaient pas réussi à contacter ses instructeurs et qu'elle devrait passer la nuit en cellule. Au moins, elle ne se trouvait plus en compagnie de criminels cinglés et totalement irrécupérables. Dans l'aile est se trouvait les personnes comme elle, en attente de jugement, ainsi que ceux qui avaient commis des délits mineurs. La plupart d'entre eux n'avaient même pas leur âme d'entachée et n'avaient fait que des erreurs de parcours.

Les prisonniers étant différents, les runes qui parcouraient les murs n'étaient pas les mêmes et la sécurité n'était pas la même. Des gardes faisaient régulièrement des rondes et étaient plus abordable que ceux qu'elle avait croisé dans l'aile de haute sécurité. Quant à la nourriture, même si elle n'égalait pas celle de l'académie ou d'une simple auberge, ce qu'il y avait dans son écuelle était tout de même mangeable. Pour finir, cette cellule était pourvue d'une fenêtre et permettait à l'adolescente de se rendre compte de l'heure.

Après le repas, le supérieur des deux chasseurs de mage qui l'avaient arrêtée était venu s'excuser de l'avoir enfermée dans une cellule de l'aile sud. Il la remercia même d'avoir pris sa défense lors du procès. D'après ce qu'elle en avait déduit, il devait avoir subi une remontrance de la part du conseil des mages.

Au moins, la prétendante avait une certitude. Ses instructeurs avaient cours le lendemain, donc elle ne resterait pas bien longtemps entre ses quatre murs étriqués. Avec cette pensée en tête, l'adolescente s'endormit en espérant pouvoir bientôt rejoindre son propre lit.

La nuit qu'elle passa ne fut cependant pas la meilleure de sa vie, loin de là. Alors que l'obscurité régnait autant à l'extérieur qu'à l'intérieur de la prison, Scyllia se réveilla avec une étrange impression. La dernière fois qu'elle avait eu ce sentiment, elle se trouvait dans l'infirmerie de l'académie et venait d'absorber la source des dragons. Calmement, elle expira longuement et se leva pour faire face au visiteur qui l'épiait. Au moins, cette fois-ci, Ouros ne l'avait pas totalement entravée.

Cependant, la silhouette qui se dessinait derrière la grille n'était pas celle du dieu de la mort, mais celle d'un enfant, au mieux un adolescent.

— Tu es enfin à la place qui te revient, meurtrière, clama l'assassin. Mais cet endroit est encore trop bien pour toi. Tout ce que tu mérites est la mort et je te l'offrirai bientôt, lorsque tu auras assez souffert.

D'un bon, la prétendante s'approcha des barreaux et invoqua sa dague pour égorger l'assassin. Malgré tout, elle ne fut pas assez rapide et la lame s'arrêta à quelques centimètres du cou de sa victime.

— Tu n'es qu'une bête dans une cage. Je n'ai qu'un pas à faire pour que tes griffes ne m'atteignent plus.

S'il croyait que ces barreaux allaient la retenir longtemps, il se trompait lourdement. En peu de temps, l'adolescente s'enveloppa d'un brouillard dense et noir pour se téléporter dans le couloir. Elle sentit cependant une forte résistance et n'arriva pas à passer les barreaux de sa cellule comme elle l'avait déjà fait.

— C'est un peu paradoxale. Les runes de cette aile t'affectent bien plus que celles de haute sécurité. Si tu veux passer ces barreaux, il va falloir les briser et tes pouvoirs seront fortement réduits jusqu'à un certain seuil.

Briser les barreaux ? Cela ne prendrait que peu de temps. Ce qui l'inquiétait un peu plus était le fait d'avoir ses pouvoirs réduits. D'ailleurs, que voulait-il dire par un certain seuil ?

— Si tu veux lancer une boule de feu, tu n'enverras qu'une flammèche. Cependant, si tu envoies un sort bien plus destructeur, les runes n'arriverons pas à le gérer et sa puissance sera la même. Cependant, ce genre de pouvoir ne s'utilise pas en un contre un dans un endroit clos.