Comme Scyllia s'en doutait, la téléportation l'avait emmenée, elle et Margaux, dans l'un des bureaux du directeur, celui du dixième étage de la bibliothèque. Elles n'étaient cependant pas les seules à avoir été envoyées ici. À leurs côtés se trouvaient Elisabeth, Alphonse, mais aussi tout le reste de sa classe.
— Si je vous avais téléporté juste toutes les deux, vos amis se seraient mis à votre recherche et auraient fini, par je ne sais quel moyen, à réussir à passer les sécurités et vous rejoindre, donc j'ai préféré les faire venir directement, répondit Enzo à sa question silencieuse.
— Et donc, quelle est cette chose que vous vouliez nous dire ?
— Pour sa propre sécurité, Margaux ne peut plus rester à l'académie tant que le meurtrier sera en liberté.
C'était bien ce à quoi la prétendante s'attendait. Maintenant qu'il connaissait ce point faible, l'assassin allait continuer encore et encore ses assauts jusqu'à réussir à atteindre sa petite sœur. L'adolescente avait d'ailleurs déjà réfléchi à cette possibilité.
— Je pourrais demander à ma fille de l'héberger le temps que nous réglions la situation, proposa le maître d'armes.
— Non. Nous ne connaissons pas l'étendue des pouvoirs du meurtrier. Il est possible qu'il sache se téléporter sur de longues distances et dans ce cas, seul Scyllia serait en mesure d'intervenir. Nous ne pouvons pas courir un tel risque.
— Pourquoi pas dans la famille de Scyllia, à Eronne ? réfléchit Lise.
— Même si je pense que cela ne les dérangerait pas, le problème resterait le même, contredit la prétendante. Il faut l'emmener dans un endroit sûr et méconnu.
— Et je crois que nous avons eu la même idée, compléta le directeur.
Sans donner d'autres explications, Enzo saisit l'encrier qui se trouvait sur son bureau et se dirigea vers un grand miroir. Il trempa ensuite ses doigts à l'intérieur et commença à dessiner une rune sur la surface réfléchissante. Une fois terminé, il y insuffla un peu de son énergie avec son autre main et attendit que le sort agisse.
L'encre se mit à s'étendre sur tout le miroir jusqu'à le recouvrir entièrement. Petit à petit, elle se mit à changer de couleur et à tourner pour former un étrange tourbillon qui finit par se stabiliser et former l'image d'une femme avec, en arrière-plan, une chambre.
— Bonjour Hélène, salua le directeur.
— Bonjour Enzo. Je vois que vous n'êtes pas seul. Bonjour tout le monde, et bonjour Sin.
— Bonjour maman.
Enzo avait bel et bien deviné les intentions de Scyllia. Mis à part envoyer Margaux sur un autre plan, l'endroit le plus sûr était sans aucun doute le sanctuaire.
— Je ne savais pas que vous vous connaissiez, s'étonna la duchesse.
— Évidemment qu'on se connaît, je suis son amant ! affirma fièrement le directeur.
— Enzo, je vous conseille de retirer immédiatement ce que vous venez de dire si vous ne voulez pas vous retrouver avec quatre dragons à vos trousses, répondit-elle avec un calme à faire froid dans le dos.
— Mais c'est qu'elle ne se laisse pas faire, rit Shed.
Étant la mère adoptive de trois dragons noirs qu'elle avait élevés depuis qu'ils étaient sortis de leur œuf, il avait bien fallu qu'elle apprenne à se faire entendre et respecter par ces puissantes créatures. Tenir tête à un humain à la blague facile devait être une formalité pour elle.
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Scyllia tome 4 : L'assassin
FantasyÀ présent en possession d'un éclat de l'orbe de souvenir que Ouros, le dieu de la mort, avait brisé et dispersé dans son monde après avoir insufflé de grands pouvoirs dans les fragments, Scyllia peut enfin retrouver sa vie presque normale d'étudian...