Chapitre 39

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Affranchies de leurs hauts respectifs, Laurel et Françoise continuaient de s'embrasser mais cette fois-ci sur le grand canapé du salon. Leurs mains commençaient à se frayer des chemins dans des endroits plus intimes les uns que les autres, ce qui n'était pas pour leur déplaire. Beaucoup moins novice que sa partenaire de la soirée, Françoise avait prit les commandes et semblait savoir exactement comment s'y prendre pour rendre l'atmosphère de plus en plus chaude.

Jennifer quant à elle avait réussi à déposer sa fille à l'heure pour son entraînement mais n'avait pas quitté le parking pour autant. Les yeux rivés sur son portable, elle scrutait le moindre commentaire sous la photo qui l'avait faite sortir de ses gonds deux heures plus tôt. Poussée par une petite voix dans sa tête, elle lui envoyait un message privé.

« Quitte à être encore plus énervée, autant que je sache pourquoi » Se dit-elle.

En Italie la soirée se déroulait parfaitement bien, les deux amantes se découvraient de plus en plus...Littéralement.

« -C'est ton téléphone qui vient de sonner?

-Laisse, c'est Insta."

Le téléphone se remit à sonner, ce qui irrita légèrement Françoise.

"-Sinon... Tu peux l'éteindre?

-Non désolée je peux pas, je dois rester joignable au cas où, pour mes filles... Mais continues, viens..."

La photographe se redressa, se grattant la tête et s'assit sur le canapé. Laurel, qui sentait son invitée se tendre, se dirigea vers son téléphone.

"-Tu sais quoi? Je vais désactiver les notifica..."

Elle bloqua net devant son écran. Françoise, qui l'avait vu changer de couleur en prenant son smartphone, savait qu'il ne s'agissait pas d'un commentaire d'une personne lambda. Elle fit mine de ne rien voir et se leva, enfilant son t-shirt pour se rendre sur la terrasse, cigarette à la main.

"-Ben qu'est-ce que tu fais?

-Je fume une clope, pourquoi?

-Sérieusement? On n'était pas sur le point de faire autre chose?

-Ecoute Laurel, crois-moi ce n'est pas l'envie qui m'en manque mais mon petit doigt me dit que tu as quelques petites choses à régler avant. Tout n'a pas l'air très clair".

Elle éteignit sa cigarette, prit ses affaires et se dirigea vers la porte. "-Tu as mon numéro.
-Mais attends je...
-Je ne suis pas très adepte du triolisme."

Elle lui sourit et sortit, refermant la porte derrière elle et laissant Laurel au milieu de la pièce à moitié nue, téléphone à la main...

"Je vois que tu as fais de belles rencontres en vacances..."

C'est ce que lui avait envoyé Jennifer sur la messagerie instantanée du réseau social. Puis elle avait

rajouté (par orgueil, probablement) : "Surtout une à priori...".

Le sourire aux lèvres, elle jeta son téléphone sur le siège passager et démarra le Range Rover. Elle roulait sur Burrard Street, quand son téléphone se mit à sonner. Elle se doutait bien de qui se cachait derrière ce message, elle gara sa voiture sur un parking d'un drive-in et s'empressa de récupérer son smartphone.

LH: Je ne sais pas si tu as une activité sexuelle avec ton mari (et d'ailleurs, je ne veux pas le savoir) mais tu viens de me faire passer à côté d'une partie de jambes en l'air inespérée...

JB: Ah oui? Tu couches le premier soir?

LH: Ben là pour le coup, je n'ai pas couché du tout...

JB: Aouch... Désolée! Il était si irrésistible que ça pour que tu ne puisses pas te retenir?

LH: IL? Qu'est qui te faire croire que c'était un "il"?

Le rictus de Jennifer s'effaça à l'instant même où elle lu le message.

JB: Je ne sais pas... Ca ne m'avait jamais effleuré l'esprit à vrai dire.

LH: Tu sais pourtant que je suis attirée par les femmes, non?

JB: Oui oui je sais, c'est juste que je pensais avoir le privilège d'être la seule...

LH: Rassures-toi, vu sa réaction je ne suis pas prête de la revoir et de ce fait, tu es encore la seule ;-)

JB: Alors c'était bien une fille?

LH: ...

JB: Je vois... Ma fille va bientôt sortir du basket, je dois y aller... Excuse moi encore pour ce soir, la prochaine fois je m'abstiendrais. Je t'embrasse.

Jennifer posa son téléphone et eu du mal à réaliser ce que Laurel venait de lui avouer. Elle voyait quelqu'un. Une femme. La seule chose qu'elle avait retenue de leur conversation, c'est qu'elle avait eu très envie d'elle. A cet instant, même le camion qui se tenait à côté d'elle ne lui aurait pas fait aussi mal en lui rentrant dedans que ce qu'elle venait d'entendre. Elle déglutit non sans mal et récupéra Ella à son cours de Basketball.

Et si c'était vrai...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant