Chapitre 28

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Les valises en soute, le passeport en poche et des dollars prêts à être changés en euros, Jennifer s'installait en première classe d'Air France direction Paris. L'hiver venait de laisser sa place à la plus jolie des saisons, et malgré des températures très basses, la France et ses habitants commençaient à réapparaître en terrasse. Cette ville elle l'avait toujours adoré et pour elle, «Paris était toujours une bonne idée » comme elle aimait le dire sur ses photos au pied de la Tour Eiffel !

Cela faisait des mois, quatre pour être plus précise, qu'elle préparait ce voyage, non pas pour assister à la « March for our lives » comme elle l'avait annoncé officiellement mais pour prétexter sa présence en Europe au moment de l'exposition de Laurel et Susi à Milan quinze jours plus tard et comme à son habitude, elle résidait au Four Season, le nec plus ultra selon elle du bon goût français. Arpentant le boulevard Haussmann en tout anonymat, elle se demandait encore si elle allait se rendre à cette exposition, elle savait que ça pourrait nuire à l'éventuelle future « re » collaboration pour la série, Laurel se montrait parfois si changeante qu'elle ne pouvait jamais anticiper ses réactions.

A Milan, les œuvres étaient bien arrivées et habillaient petit à petit la galerie. Laurel commençait à stresser, comme avant chaque vernissage mais heureusement pour elle, l'assurance de Susi et sa riche carrière l'apaisait. Pour se changer les idées, elle avait décidé de faire un tour en ville, plus précisément au Dôme de Milan, situé sur la place qui porte le même nom. Elle ne savait pas pourquoi mais cet endroit l'apaisait, elle qui n'était pourtant pas croyante, trouvait en ce lieu sacré, une plénitude indescriptible. Il faisait très beau ce jour-là et le soleil transperçait les vitraux, ce qui rendait la scène presque divine. Elle errait dans la cathédrale immense, faisant le vide autour d'elle, ne pensant plus ni à ses filles ni au vernissage mais simplement à ce qu'elle contemplait. Après une longue heure de visite, elle s'assit à la terrasse d'un café où elle se délecta d'un Latte Macchiato confectionné par l'un des meilleurs baristas de la ville.

Le lendemain soir, la Fondation Luciana Matalon était pleine à craquer. Les gens étaient tous venus admirer le travail remarquable des deux artistes et les journalistes se bousculaient pour pouvoir échanger avec elles. Laurel portait un simple mais très joli tailleur noir ainsi qu'un petit débardeur en soie bleu électrique et un verre à la main, elle déambulait, accompagnée de Susi à travers l'exposition et les convives. Holland qui venait d'arriver avec Sarah s'approcha d'elles.

« -C'est absolument fabuleux les filles !

-Holland ! Tu as pu venir c'est super, je me demandais si tu ne t'étais pas perdue dans les bras d'une jeune milanaise !

-Et bien pour tout te dire Susi, j'étais belle et bien perdue dans les bras d'une femme mais à ma connaissance, elle n'a aucune origine italienne ! » Elles se mirent à rire.

« -Je ne savais pas que vous deviez venir toutes les deux, je suis très touchée !

-Je leur avais donné trois invitations lorsque l'on s'est rencontrée la dernière fois. D'ailleurs, qu'en est-il de la troisième personne ?

- Malheureusement, elle vient de me laisser un message, je crois qu'un groupe de paparazzis rôde et sa venue ici à Milan ne doit pas être trop ébruitée... » Elle regarda avec insistance Laurel, qui comprit immédiatement qui était cette mystérieuse personne. Susi semblait vraiment embêtée par la situation et proposa :

« - Oh quelqu'un de connu... Venez avec Laurel et moi après l'exposition au Bulgari Hôtel, c'est là que nous logeons et nous avons réservé un petit salon pour le dîner. Vous n'avez qu'à dire à cette personne de nous rejoindre.

-Peut-être que la troisième personne ne venait que pour le vernissage... » Interrogea Laurel des yeux ses deux amies.

« -Oh non crois-moi Laurel, le vernissage n'est qu'un prétexte pour renouer avec son passé! »

Une légère tension pleine de sous entendues s'installait peu à peu lorsque, pour le plus grand bonheur de Laurel, un journaliste lui demanda si elle pouvait lui accorder quelques minutes pour son article. Holland en profita pour prendre son téléphone et tapota machinalement.

Et si c'était vrai...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant