Chapitre 32

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La journée s'était passé comme un conte de fées, elles avaient profité de la journée pour faire le tour de la petite île. Elles avaient parcouru une dizaine de kilomètres, à travers la mini jungle, se rappelant de leur endroit à Vancouver sur le plateau de The L Word. Elles avaient vu des oiseaux aux couleurs improbables, des feuilles tellement grosses qu'elles s'étaient amusées à se les rouler autour d'elles et des petits animaux qu'elles ne reverront certainement jamais.

Le soir, elles avaient prévu de manger au restaurant de l'hôtel mais leur périple du jour avait eu raison d'elles. Après une douche douloureuse à cause des coups de soleil, elles s'étaient littéralement effondrées sur le grand lit « quelques minutes » pour reprendre des forces, mais ne s'étaient réveillées qu'à l'aube.

C'est Laurel qui s'était levée la première, profitant de la quiétude et des premiers rayons du soleil pour poster quelques photos sur les réseaux sociaux.

-« Déjà debout?

-Oui, je viens de poster des photos sur Insta sur la journée d'hier, histoire de ne pas, moi non plus me faire trop discrète sur la toile.

-Oui ça pourrait paraître louche. »

Elles avaient rapidement enfiler un paréo par dessus leur maillot de bain et se dirigeaient vers le restaurant pour le petit déjeuner. La nuit n'avait pas tout à fait laissé place au jour, et c'est peut-être ce qui donna du courage à Laurel pour prendre délicatement la main de Jennifer, qui ne manqua pas de sourire et de bomber légèrement le torse, marquant sa fierté.

A cette heure-ci, le restaurant était presque vide, seule un couple de retraité était aussi matinale qu'elles. Après avoir posé leurs affaires à une table, elles s'avancèrent vers le gigantesque buffet. Là, une montagne de fruits exotiques plus beaux et plus savoureux les uns que les autres n'attendaient qu'à être dégustés. Il y avait aussi un îlot central avec du muesli, des fruits secs et à coques différents types de lait:de vache, de chèvre, de soja, d'amandes... Un autre buffet, encore plus imposant que le premier leur faisait face: du bacon, des oeufs, des toast d'avocats et une multitude de mets salés attendaient bien au chaud, sous cloches.

« -Dans ces moments-là, je voudrais avoir deux estomacs » Dit Laurel, les yeux brillants. 

« -Regarde-ça Laurel comme c'est beau »

Elles n'en revenaient pas. Un arbre dominait la pièce, en plein centre avec ses énormes feuilles et plusieurs fontaines de jus de fruits coulaient comme des cascades. Les clients pouvaient soit se servir à « la source » avec des coques de noix de coco, soit prendre des bouteilles directement dans des piscines de glaces pilées.Encore une fois, et comme à chaque fois qu'elles posaient leurs yeux sur quelque chose, elles se disaient qu'elles ne pouvaient pas voir plus beau.

Le petit déjeuner ne s'éternisa pas, trop pressées de profiter d'une nouvelle journée et de retourner dans leur bulle. Elles avaient décidé de louer, pour la journée un scooter des mers, à la découverte d'îles vierges.

Panier repas réfrigéré en mains (qui se résumait en réalité à deux sandwichs une bouteille d'eau et une de rosé) et gilets de sauvetage sur le dos, elles montèrent sur le scooter, Jennifer aux commandes. Elles naviguèrent une demie heure quand Laurel lui fit remarquer un bout de terre qui paraissait immaculé et proposa de jeter l'ancre à cet endroit.

Effectivement, il n'y avait personne. La plage était entourée d'une végétation d'un vert flamboyant, de fleurs grosses comme des pastèques, d'interminables bananiers, de lianes par centaine, mais on pouvait quand même apercevoir l'autre extrémité de l'ile.

Elles passèrent la matinée à nager avec les poissons, munies de masques et de tubas: des raies, des poissons papillons, des idoles des maures... Ils étaient tous venus à la rencontre des deux femmes qui les nourrissaient de leurs sandwichs.

-« Lolo, tu sais quelle heure il est? » Laurel, regarda le soleil.

-« Oula oui! Il est rosé et quart »

Elles pouffèrent de rire et telle deux adolescentes, se mirent à faire une course improvisée jusqu'à la plage. Installées sur leurs paréos, elles se passaient la petite bouteille de rosé en regardant les énormes montagnes au loin.

-« Vraiment, je ne saurai pas comment te remercier pour tout ça...

-Le fait que tu es accepté est au delà de ce que je pouvais espérer, vraiment!

-A nos vacances clandestines! » Lança Laurel en levant le rosé presque tiède en direction de Jennifer qui lui répondit en imitant son geste, avec la bouteille d'eau.

Afin de profiter de leur soirée et de ne pas finir endormies à l'heure des poules, elles avaient décidé de rebrousser chemin en début d'après-midi et de lambiner sur leur transats. Même si la seule marque de tendresse se résumait à l'étreinte du matin sur la route du petit déjeuner, une tension sexuelle latente était belle et bien présente. Il y avait des regards, des effleurements, de la jalousie lorsqu'un homme se montrait un peu trop avenant envers l'une ou l'autre. On sentait bien, derrière leurs rires et leurs discussions frivoles, que les deux femmes attendaient que l'autre face le premier pas.

Et si c'était vrai...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant