arc-en-ciel

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Celine faillit étrangler de joie sa fille Nafi quand elle entendit le verdict.  Son aîné,  son fils fut acquitté,  elle ignorait de quelle magie. L'avocat lui  fit un clin d'œil dont elle gratifia avec un immense sourire. Des voix tonnèrent à l'autre côté pour montrer leur désapprobation tandis que Celine était occupée  à fixer son fils qui gardait une mine impassible comme si cet acquittement n'était pas une joie,  un dénouement de son calvaire...  Leurs regards se croisèrent , elle eût l'impression de voir ses yeux qui se crispèrent,  ses paupières qui semblèrent s'alourdir et très vite il chuta brusquement.  Elle fut saisie de peur,  avant même de se lever pour courir vers lui,  son garçon  fut embarqué. Elle ne se tenait plus,  elle se debattait frénétiquement comme une belle diablesse ,  les avocats la rassurèrent et la calmerent , qu'ils etaient simplement en train de l'acheminer à l'hôpital.

- Suivons les alors,  rejoignez-moi dans ma voiture.
    Celine ordonna à un de ses hommes d'amener sa fille dans sa suite et puis prit la direction vers l'hôpital.  Rien de grave,  Chérif s'était simplement évanoui devant tout ce tintamarre. À présent,  il était couché sur son lit en dormant paisiblement les traits innocents.  Sa maman s'approcha de lui et se posa sur son chevet, elle circula sa main fiévreuse et hésitante sur tout son corps et rejoignît l'autre main pour encadrer son visage.  Ses yeux se mouillèrent de larmes,  elle éprouva de véritables remords.

- Qu'il est beau,  mon petit garçon!  Comme son papa, mais plus beau et les traits plus saillants. Fiston,  je t'aime tellement,  je te promets d'être tout près de toi à vie...  À vie j'ai dit,  avoua t-elle presque en criant

Chérif ouvrit les yeux en faisant encore face à elle,  il lui sourit et defila sa main sur la sienne en la serrant. Il la serra si fort comme pour rattraper toutes les étreintes manquées,  sa mère eut bonne interprétation de ce geste profond. Elle se jeta sur sa poitrine et se mit en sanglots.

- Chérif,  je te prie de me pardonner. Tu as du énormément souffrir.  J'ai lu ton malheureux journal;  comment as-tu pu  saquer tout cela?  A ta place,  je n'imagine supporter . Allah n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité a-t-il dit,  je sais que tu es très fort,  tu es très courageux , plus courageux que tous les hommes réunis...  Chérif,  me détestes-tu?  Comme tu l'as dit dans ton journal,  tu nous en veux toujours ton papa et moi?

   En réponse,  Chérif renifla pour réprimer ses larmes qu'il sentait sur pied. Il ne répondit pas,  ce n'était pas parce qu'il n'en avait envie mais parce qu'il ne savait pas et qu'il ne pouvait pas. Il aurait pu mourir et sa mort serait prise à la norme la plus légère,  il aurait pu se suicider,  combien de fois ces tentations l'avaient envahi?  Par aubaine,  il était doté de foi pour supporter mieux toutes ces épreuves qui l'accablaient. Sa maman avait daigné débarquer simplement après l'appel de phare habillé sous un cahier.  Ledit objet ne représentait rien à côté de toutes ses souffrances , il y'avait ces choses qu'on ne pouvait dire ni écrire,  c'étaient des sentiments forts et insortables qui résidaient aux profondeurs des trippes. Sa vie était un tissu de malheurs taillés de catastrophe  l'une plus déplorable que l'autre. Était-ce la fin se demanda t-il au fond de lui? La fin du lot d'épreuves, le moment de repos.
    Face au silence pesant,  sa maman lui demanda de se lever et qu'il était temps d'aller chez eux.
    Ils sortirent et prirent la voiture. Ils arrivèrent ensemble puis entrèrent dans leur suite.
  - Bienvenu chez toi,  mon cherif. Je te presente mon hôtel , nous en reparlerons plus tard et je te présenterai tous les gens que tu devrais connaître .

  Elle l'emmena dans une grande chambre au decor exotique et très special , les couleurs etaient eclatante et les meubles assez décoratifs qui rendaient la chambre comblée. On aurait dit la piéce d'un roi , tout était à sa place. Des que Cherif posât les fesses sur le lit , l'extrême douceur des draps et la confortabilité du lit lui rappelèrent sa fatigue . Il s'y plongea naturellement en oubliant la douche que sa maman lui avait recommandé de prendre , il fut accaparé en quelques secondes par Morphée. Toute la journée , il semblait mort sur le lit , sa maman n'arrêtait de faire des va-et-viens pour voir s'il s'était reveillé mais elle le retrouvait au lit plus amoureux de Morphée.
      Prison dou pour Gooore ( la prison est indigne de l'homme digne)
   La prison extorque tout de l'homme,  il ne lui laisse rien , il lui grignote même sa dignité.  Diomoul kéne nak ( personne n'en est exempté)  , ne rien commettre ne signifie pas  que l'on en est épargné.  Personne ne connaît en entier son lot d'épreuves,  c'est comme à l'examen,  nul ne connaît les épreuves,  on a simplement bonne présomption que ce qui sortira sera à notre portée. C'est pareil quand on débarque du ventre de notre maman,  dès qu'on pose le pied sur le placard du médecin et que notre cordon ombilical est occupé,  notre lot de malheurs est mis en activité. Et on crie,  l'enfant crie,  il sait que cette  vie est en rien facile. Ses parents sont joyeux,  ses proches pareils . Mais l'enfant continue à gémir , il sait que là où il vient n'est pas comparable en ce bas monde , il ressent du mal car il sait en âme et en conscience qu'il subira des épreuves , eh oui !  Le bébé est plus sage que l'homme grand , car il venait simplement de terminer une longue discussion tissée de promesses avec Dieu et il est mis en test dorénavant , ah le voilà qui crie dorénavant , il est jété dans ce bas monde , il craint car il sait , à force de prendre des jours , des semaines , des mois , les promesses s'oublient par le bonheur subtil qu'on lui présente. Une année , deux années , l'enfant oublie la discussion avec Dieu et commence à aimer ce bas monde. Mais le Dieu non,  lui oublie pas,  il n'oublie pas ce pourquoi il a fait descendre ce bébé même si lui feint d'ignorer.  Le pourquoi qui est de l'eprouver pour qu'il puisse réussir les tests et lui revenir pour qu'il le gratifie de bonheur et le paradis. Chérif se releva de ce rêve profond,  il avait senti dans son sommeil une voix miraculeuse et extraordinaire lui discuter,  les images de son enfance defilèrent,  il avait l'impression de renaître.
Il transpirait  , sa maman vint le calmer et lui offrit à boire mais déclina la bouffe qu'elle lui présenta.  Il se faisait nuit,  il se rendormit.  Il se réveilla très tôt le matin en faisant ses ablutions et pria très longuement. 
  Sa vie reprenait,  il prit une bonne douche d'une heure de temps et sortit en embrassant sa maman pendant un moment. Chérif avait décidé de passer à autre chose,  le passé c'était le passé,  elle restait sa maman malgré tout et c'était bien elle qui l'avait dehalé et tiré d'embarras. Il se retourna et  releva sa petite sœur Nafi en la serrant ardemment contre lui.  Elle avait fichtrement grandi et avait très belle mine.  Sa beauté était éthérée,  le genre de beauté obscure qui ne laissait personne indifférent,  elle demeurait le point de mire aux lieux où elle passait. Sa maman ne la laissait jamais derrière elle,  c'était une jouvencelle à protéger contre les Casanova qui ne savaient gérer leurs envies. Nafi et Cherif se ressemblaient comme deux gouttes d'eau,  elle dégageait tant de splendeur;  Celine était très ravie de voir ses deux enfants réunis comme une belle paire,  elle ne rêvait mieux.

  Des hommes entrèrent dans leur suite avec énormément de sachets et de sacs.
   - Ils vont te faire ta nouvelle garde robe,  je t'ai acheté toutes les nouvelles fringues qui font la mode,  tu verras comment ta mère est branchée,  disait Celine avec un sourire radieux.
     Je n'ai pas fini,  il faut être chic dans deux heures de temps car j'ai une grande surprise pour toi.

Chérif lui sourit,  il était content.  Content car sa maman dorénavant était là et voulait combler toute son absence d'antan,  si seulement c'était encore plus tôt...  Il repartit dans sa chambre quand tout fut installé et se recoucha l'air pensif.  Il circula des yeux sa large armoire qui faisait les cinq mètres  et monumentale. Il troqua sa tenue avec une chemise violette avec des points noirs et un pantalon blanc qui lui seyait élégamment. Il semblait abasourdi en découvrant la collection de chaussure mise à sa disposition.  Elles coûtaient les fesses,  les dernières sorties certainement,  il en sourit.  Il se rappelait qu'il y'avait deux ans,  il cirait de belles chaussures en échange d'une pièce  en ville et là...  Cette pensée  le fit sourire,  il découvrit la collection de montre qui le laissa abasourdi. Plus d'une vingtaine de montres rutilantes ,  ça y est,  sa maman devait être folle.
    Il finit de s'habiller et arpenta le couloir pour rejoindre sa petite famille en bas.  En bas tout était bien décoré,  tout détail pris en compte,  les lieux débordaient de splendeur. 
    Mais gêné fût-il assis tout près de sa mère et de sa sœur.  Ils constituaient le point de mire de tout le monde,  mais lui seul semblait embarrassé. Ils étaient autour d'une table jusquà ce qu'un homme s'approcha et tendit à Céline un dossier en se retirant.

    - Mon fils,  voilà  le lourd héritage que ton papa t'a laissé qui pourrait te tenir pour toute la vie. Tu es un grand homme dorénavant et apte à gérer proprement ta vie. C'est un cadeau de ton père,  le mien je m'en vais te le donner.

    Elle se releva en trainant sa robe majestueuse qui la rendait splendide.  Elle saisit le micro en demandant l'attention de tout le monde.

- Bonjour à tout le monde,  bonjour cher convives,  bonjour très chère charmante et dévouée équipe.  Vous voilà tous conviés à cette petite cérémonie qui en constitue une grande,  une très grande même pour moi . Je voudrai que vous fassiez du bruit à votre nouveau patron de ce prestigieux  hôtel  , monsieur Mouhamed Cherif Diop.

To be continued...

Je vous offre cette partie en guise de cadeau à la veille de mon anniversaire 😊😊🤗😎😍.
   J'espere que la chronique vous plaît , l'aventure sera plus que magnifique avec vous .
    

Deux puces ( Tom 2 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant