L'instinct

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- Nafi,  tu m'arrêtes tout de suite ces blagues. Mais qu'est-ce qui te prend à la tête?  Hurla Chérif.
    Les passants et les agents de l'hôtel s'arrêtèrent et les regardèrent interloqués.

- Qu'est-ce que vous regardez,  vous?  Occupez-vous de vos affaires avant que je m'énerve davantage,  cria t-il en tirant la main de sa sœur vers son bureau.

    Nafi le suivit sans chercher à se plaindre. Chérif la fit s'asseoir sur la chaise et s'accouda sur elle.

- Nafi,  si t'es hantée , dis-le moi!  Tu ne peux être aussi iraisonnable. Même une bête se serait sentie frustrée après l'entente de tels mots adressés à elle !

- Que lui reproches-tu?  D'être gay?  Mais il est prêt à changer pour moi. Je pense que tout le monde mérite une seconde chance. Par exemple toi,  tu es comme lui mais personne ne t'interdirait d'avoir une épouse.

- Déjà TU NE ME COM-PA-RES plus à ce gros tas de merde. Depuis un moment,  tu me manques de respect,  dorénavant tu arrêtes,  je vais devoir te rappeler que je suis ton grand frère et vu que ton papa n'est plus de ce monde,  je prends sa place. May seu kilifeu

Évite de jouer à ce jeu avec moi; on se connaît à peine , toi et moi...

- Arrête,  je sais là où tu veux en venir.  Nous avons pas passé l'enfance ensemble mais c'était pas de ma faute.  Mais vois-tu?  Je suis dorénavant là pour te protéger, pour que tu viennes pas deux mois te lamenter sur mes bras : J'ai surpris Daouda dans les bras d'un homme. Pour t'éviter cette vie,  je te parle en toute amabilité entre deux personnes matures et fraternelles,  de ne penser à embarquer dans cette relation.

- Mouhamed Chérif Diagne?  May kiy seuy , je serai madame Sall et le reste demeure le cadet de mes soucis.

- Tu dois être envoûtée,  je vais en parler à Maman,  soupira t-il en sortant.

- Alors,  regarde-moi pour une dernière fois,  car ce sera la dernière fois que tu me verras,  je partirai loin de toi et maman. Et ce sera de ta faute.

      Chérif resta consterné sur place puis avança vers elle,  la saisit de épaules,  voulut parler mais perdit entièrement ses mots.

- Ça,  je te le jure sur la tombe de mon papa,  répliqua t-elle en repoussant son frère et sortit

      Il s'assit sur sa chaise,  les yeux rougis de colère et d'appréhension. Sa sœur dégageait quelque chose de maléfique et de dangereux,  il le sentait très sincèrement,  du regard et de ses actes dernièrement. Que faire?  Il se le posait sans cesse! Ce fut au lendemain que toutes ses craintes devinrent plus réelles. Sa mère l'attendait pour partir chez son oncle car Daouda allait envoyer ses proches  envoyer la dot et faire d'amples connaissances. Sa mère n'arrêtait de le rabâcher,  il faisait 10h00 et c'était presque l'heure.  Il porta un basin noir que sa mère lui avait choisi.
    A son apparition sur le hall de l'hôtel,  tous les regards se braquèrent sur lui. Première fois de sa vie,  qu'il fût gêné ainsi,  c'étaient pas des regards discrets ,tout le monde semblait couper activité rien que pour le regarder. Chérif se confondait avec le basin,  sa peau et la couleur de son boubou etaient identiques.  Ses cils saupoudrés de son eternel Toussngeul derobait toute discrétion à ses beaux yeux verts.

     Dès qu'ils entrèrent  dans la voiture,  il se retourna vers sa maman.
- Pourquoi me regardent-ils tous ainsi?

- Bah,  tu es très élégant aujourd'hui.

- Je l'ai toujours été hein,  mais jamais aussi admiré à ce point.

- Haha,  sacré Chérif  , bon démarre.
   
       Ils arrivèrent et trouvèrent de belles voitures au seuil de la villa des diagnes,  chez le frère de son défunt père.
     Ils entrèrent et virent Cheikh et Nathan assis au jardin plongés dans une discussion. Ils vinrent saluer les nouveaux arrivants pendant que Nathan dévorait Chérif du regard.

Deux puces ( Tom 2 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant