Méli-mélo

7.8K 1.3K 92
                                    

- Sophia,  pourrait-on parler seul à seul? Finit-il par sortir de son silence.

    Le papa de Sophia gardait toujours un air glacial et loin d'être prêt d'en demordre : soit c'est le mariage pour l'honneur de sa fille,  soit la prison au cas où Chérif refuserait. Sophia accepta de le suivre dans son bureau et ils s'enfermerent tous seuls tandis que Chérif tournait à rond autour de sa table.

- Sophia, euh..  tu es sûre que c'est moi?

- Toi quoi?  Répondit-elle d'un ton revêche.

- Euh je veux dire l'auteur de ta grossesse...  Grommela t-il

- Parce que y'a écrit sur mon front prostituée qui couche de gauche à droite?  Il te faut te rafraîchir la mémoire et je te le ferai avec grand plaisir. Tu m'as violé,  Chérif!  Brutalement!  Et le pire c'est que j'étais vierge, t'avais vu tout ce sang. Et après tu oses remettre en cause les dires de mon papa,  tu n'es qu'un misérable homme.

Chérif se tint les tempes de douleur!  Comment avait-il pu faire cela? Briser la vie de cette jeune fille pour des bêtises alors qu'elle ne cherchait qu'à l'aider à rentrer chez lui,  lui qui était ivre comme une soupe.

- Euh je demandais simplement...  Me détestes-tu présentement?

- Je suis mélangée,  je ne sais pas... Tout ce que je sais est que je t'en veux énormément,  j'allais être mise à la porte de chez moi à cause de tes bêtises.

    Chérif ouvrit gros les yeux de remords...  Elle scruta avec parcimonie la fille qui était tout à fait d'une candeur innocente , sa sincérité etait insusceptible de remise en cause.

- Penses-tu que le mariage est la meilleure des solutions?  Tu sais que le mariage est sacré! On ne se marie pas par intérêt ni par contrainte que ça soit une grossesse ou autre... On se marie car on le veut,  on se marie car on aime la personne.

- Je t'aime Chérif Diagne, je suis éprise de toi depuis longtemps répondit-elle automatiquement

Chérif s'écroula sur sa chaise et baissa les yeux sur sa table. Quel genre de fille voulait épouser son violeur?  Elle devait être cinglée,  pensa Chérif.

- D'accord mais pour jouer cartes sur table avec toi , je ne suis pas attiré par toi encore moins amoureux. Donc je crois que l'idée de se marier n'est pas trop bonne.

- Peu importe,  je veux me marier,  point final...  Disait-elle comme une enfant qui réclamait un bonbon impérativement.

- Sophia toi aussi,  sois raisonnable. Ecoute,  je suis pas un gars à épouser je te promets. Je suis tout à fait singulier,  j'ai ma personne que tu ne rencontreras jamais ailleurs,  un type à éviter comme une peste.

- C'est d'ailleurs cette singularité qui me plait en toi, sourit-elle toute en extase comme une gamine qu'on racontait un conte avant d'aller au lit

- Tu comprends vraiment rien de ce que je suis en train de dire. Je suis sadomasochiste, je suis violent...

- Il faut accepter les différences des gens pour pouvoir vivre avec eux. Et pour tout te dire,  ça ne me déplaît pas ta manière de faire...

Chérif perdit la voix face à cette fille.  Que dire de plus?  Elle lui fit tableau clair de la situation : soit le mariage soit la prison. Il n'y avait pas de choix,  la prison était impensable,  Chérif n'était prêt à revivre son passé : l'objet sexuel de ces gros gaillards en prison.

Tout sauf ce lieu immonde et humiliant,  à recevoir dans son cul toute sorte de semence ou parfois dans la bouche. Il était livré à toute sorte de perversité, il se rappelait douloureusement de sa deuxième semaine en prison où il fut partagé entre trois hommes musclés qui , en plus de le violer,  le battait. peut-être fut né là son sadomasochisme!   Il se faisait martyriser et violer chaque nuit pour avoir la protection pendant la journée , pour avoir une couverture contre les oppresseurs de la prison. Il s'était allié avec l'homme le plus fort et  craint : Khoss.  Une sorte de contrat les liait,  la journée il était son garde corps et la nuit chérif était soumis à sa libido. À un moment de sa vie en bagne,  il regrettait d'avoir assassiné Abdou Diambar,  c'était un bien qui l'avait envoyé dans un plus grand mal,  mais il reprimait très vite ces remords : Abdou Diambar devait mourir et il est mort,  se rassurait-il de temps à autre pour pouvoir atténuer ses maux journaliers. Il souffrait énormément dans cette prison entre la sollitude et les viols vesperaux,  son derrière en souffrait... La prison netait pas une solution

Deux puces ( Tom 2 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant