Paumé

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Nafi demeurait le centre des problèmes de la famille Diagne. Personne dans la famille ne pouvait lui arracher un mot de sa bouche,  ne fût qu'un simple bonjour  , ni sa maman ni chérif.  Elle rendait malheureux tout le monde , plongée dans un profond mutisme.  Nafi ne sortait plus de sa chambre et regardait mal tous ses visiteurs. Elle se limitait qu'un repas par jour et l'on ne savait si elle se douchait ou pas,  dans tous les cas,  c'était patent,  elle s'était coupée de tout soin. Sa maman était partie voir en personne Daouda pour l'obliger à lui dire ce qu'il lui avait fait mais ce dernier disait ne rien comprendre de cette situation et qu'il était reellement désolé de cette situation,  de ce changement qui arriva juste à quelques jours de son mariage.  Elle chercha à voir des marabouts mais personne ne semblait être en mesure de décanter la situation même le psychologue qu'elle avait convoqué chez elle,  Nafi ne voulait piper mot. Sa maman en pleurait matin,  midi,  soir même devant sa fille pour attiser la pitié en elle mais elle demeura encore plus que flegmatique.

  - NAFI,  TU ES TRÈS MÉCHANTE. TU ES UN MONSTRE SANS COEUR.  AY NAFI YEUREUM MEU ( AIES PITIÉ DE MOI).
     NAFI,  NE VOIS-TU PAS TOUS MES EFFORTS?  NAFI , JE NE MANGE PLUS,  JE NE BOIS PLUS.  NAFI , REGARDE MES cernes?  NAFI,  JE NE CONNAIS PLUS MORPHÉE À CAUSE DE TOI. WA NAFI KHANA WAKHOU MA AK YAW?  NAFI COMMENT PEUX-TU ÊTRE SI AIGRE.  NAFI YAW BOUGOMEU,  ANKEY!  TU NE M'AIMES POINT,  TU ES UNE SADIQUE. TU ADORES ME VOIR SOUFFRIR,  TU ADORES ME VOIR ME LAMENTER,  NAFI SI JE MEURS SACHE QUE CE SERA DE TA FAUTE,  NAFI BAKHO  , hurla sa maman qui suffoqua de ses pleurs.
      Chérif débarqua à ce moment et fit face à sa maman puis comprit. Il la saisit dans ses bras en la caressant et jeta un regard dépité à sa sœur qui fixait le mur d'un regard désintéressé.

- Nafi,  tu me déçois très sincèrement. Je te croyais plus forte que tout cela,  pour un homme,  tu nous fais morfler ainsi. Regarde dans quel état tu mets cette dame qu'est notre maman qui ne demande rien de plus que ton sourire. Pour un homme tu m'as giflé,  pour un homme, tu nous ignores. Bravo,  tu mérites le trophée d'or d'amour,  tu mérites le poste de Cupidon. Tu as le temps de te ressaisir mais le temps de te rattraper t'est vraiment compté.

     Les larmes de Nafi coulèrent, Chérif amena sa maman dans l'autre pièce et la calma puis sortit prendre sa voiture en allant directement chez Daouda. Il trouva le gardien et lui ordonna d'aller appeler son patron,  celui-ci l'invita tout incrédule à entrer.

- Qu'as-tu dit à ma sœur?  Je te le demande une dernière fois.

- Je t'ai déjà dit,  je lui ai demandé de rompre car je ne pouvais plus continuer avec elle.

- Ah!  Tu vas me conter que c'est cette raison qui l'a anéantie ainsi pendant deux mois. Aimer un vieux tel que toi à ce point

- Elle m'aime beaucoup,  tu devrais te rendre à l'évidence. Tout ça c'est de ta faute,  tu m'as forcé la main et là tu viens te plaindre.

- Alors c'est le prix à payer d'avoir aimé un vaurien comme toi,  qu'elle souffre pendant deux ans , c'est mieux . L'essentiel est que ce mariage n'ait lieu. Je suis rassuré,  disait-il en prenant congé de sa demeure

     Il partit voir Faty chez elle et croisa son papa à la porte. Ils s'echangèrent amicalement comme s'ils se connaissaient depuis longtemps et s'assirent au salon.

-  Ça va,  l'etat de votre santé,  papa?  Demanda Chérif

- Oui mon fils,  je rends grâce à Dieu,  Dieureudieuf fiston. Si nous sommes aujourd'hui dans ces conditions c'est bien grâce à ta bonté. Mais laisse-moi te dire quelque chose, tu ne le regretteras jamais de la vie,  un bienfait n'est jamais perdu.

- C'est moi qui devrais vous remercier.  Vous m'aviez toujours bien accueilli chez vous alors que j'étais qu'un simple talibé pourtant j'avais l'impression d'être un ministre, chez vous tellement on s'occupait bien de moi,  je me sentais important.

Deux puces ( Tom 2 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant