Sophia avait été jugée depuis deux mois et condamnée à dix ans de prison pour homicide volontaire. C'était elle même qui avait décidé de se livrer à la police et déclarer le meurtre qu'elle avait commis. Elle s'interdisait de trainer sur la terre après tout le mal et trahison qu'elle avait commis... Elle regrettait et elle se disait que le bagne est la seule solution de noyer sa grande culpabilité qu'elle ressentait en ces moments.
Sophia ne regrettait pas tout de même d'avoir tué son copain Babacar; elle l'avait clairement confié à sa nouvelle copine Maguette avec qui elle partageait sa nouvelle cellule. C'était une fille très mignonne, les vingt-un ans, au sourire innoncent . Maguette était le genre de fille joviale dont on ne peut qu'aimer ... Dans sa confidence de l'autre soir , elle se trouvait en prison injustement et depuis deux ans , elle n'arrivait toujours pas à y croire . C'était simplement la mauvaise fréquentation de filles frivoles et matérialistes qui l'avaient fait atterir dans ce lieu immonde.Maguette se rappelait avoir eu un besoin pressant de trouver de l'argent car ayant au préalable manger ses deux mensualités scolaires ; elle allait être mise à la porte et sans doute rencontrer le courroux de ses parents qui se battaient ardemment pour avoir des condiments à assurer les trois repas quotidiens avec trois autres bouts de bois de Dieu.
Elle posa ce problème sur la table de ses copines qui ménaient une vie de riches sans avoir des papas nantis. C'étaient les types filles que tout le monde savait envier à leur vue . Tout était à leur disposition, le cheveux le plus garni et long, les habits les plus chics et chers, et les dernières fringues, le dernier téléphone à la mode... Elles ne rataient aucune soirée ni le moindre événement qui faisait fureur sur la toile et trustaient tout le buzz sur les reseaux sociaux. Maguette était la belle brebis galeuse du groupuscule michetonneuse, croqueuse de diamant, chasseusse de porte feuille...
C'était l'occasion rêvée d'officialiser Maguette car la sachant dans une position inconfortable où il lui fallait impérativement trouver de l'argent. C'était un riche blanc qui venait des Etats-unis et voulait passer du temps avec une fille africaine, le choix était fait! Maguette devait sortir sa grande artillerie d'aguicheuse pour mettre le blanc dans ses filets.
A Mbour le groupe de filles s'était retrouvé dans une magnifique villa et quand Maguette jouait le jeu de jambes en l'air avec leur hôte, les profiteuses deroberent tout l'argent et les biens de l'Américain qui, sa libido assouvie, découvrit la forfaiture perpétrée.
Il n'hésita à retenir Maguette et la poursuivit en juste car pour lui, elle faisait partie du coup. Elle croupit en prison pendant que ses copines avaient disparu dans la nature.
Aux dernières nouvelles, elles etaient plus dans le pays.
Maguette ruminait sa colère et l'amitié de sa co-détenue lui faisait tellement plaisir car trouvant son alter-ego. Toutes deux etaient dans ce lieu à cause de deux éléments : l'homme et l'argent tout en étant consciente que ce fut bien l'argent l'objet de tout leur mal.
Elles avaient compris quelque chose, l'argent n'est que mirage. La question controverse de : L'argent fait le bonheur ou pas n'est pas, en vérité, la question.
La vraie question est : sommes-nous dignes? Que vaut notre dignité?Car la richesse est la dignité et non l'argent ni la popularité. L'argent n'englobe que des billets et des pièces, la dignité rassemble en même temps les valeurs, la piété, l'intégrité, la bonne personnalité, la foi, notre personne même... Quand on est digne on vaut tout et quand notre position ou nos actes et paroles peuvent être fragilisées par l'argent, on ne vaut absolument rien.
Sophia regrettait d'avoir cédé aux caprices d'un homme, c'était autre chose plus que de l'amour. Était-elle envoûtée par ce vaurien de Babacar pour qu'elle acceptât d'acquiescer à tous ces vœux les plus abjects? Elle regrettait d'avoir voulu abuser de Chérif même si ce dernier lui devait une solide ardoise : il l'avait violée... Tout en sachant que c'était elle qui l'avait côtoyé pour de l'argent.
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Deux puces ( Tom 2 )
AdventureMa plume qui ne fait objet d'aucune restriction a l'outrecuidance de toucher n'importe quel sujet et d'écrire tout ce qu'elle entend griffonner dans la mesure que tout se lie aux faits sociaux. Cette plume ne connait pas de tabou ; le tabou est , du...