Je retiens fermement Ève par la manche, il est hors de question que je mange avec lui, y a trop de risque, imaginons qu'il retrouve ses amies et qu'elle soit dans le lot? Je peux tout simplement pas me risquer à ça.
”—Hé, qu'est-ce que tu perds au pire?, me demande Ève toute calme. »
Ce que j'y perds? J'ai beau y réfléchir, rien du tout. Et puis quand bien même, si je me tapais la honte ou quoi que ce soit du genre, ce ne serait pas la fin du monde. De toute façon ce n'est même pas certifié que Charlie soit de la partie!
«—Hey! Dit Alex, je peux manger avec toi ce midi?, j'ose finalement.
—Bien sûr., me sourit-il. Par contre on y va, j'ai super faim et faut pas qu'on soit en retard pour le jap'. »
J'acquiesce et lui intime que j'arrive dans les prochaines secondes.
«—Merci Ève., dis-je en soupirant, résignée. Souhaite moi bonne chance, de toute façon il va rien se passer., finis-je par sourire. »
Elle me souhaite une bonne journée et je me retourne retrouver Alex pour partir tous les deux en direction du self.
Nous discutons vivement tandis que l'on se dirige vers l'autre bâtiment. Il me raconte sa matinée ainsi que tout ce qui lui passe par la tête, jamais ce garçon ne s'arrête de parler, je sais pas comment il survit lorsqu'il a une extinction de voix le pauvre.
Ces derniers temps je réfléchissais à une chose importante. Je me demande si parler à Alex de ce que je ressens envers Charlie pourrait être une bonne idée. Après tout, il est son meilleur ami ou ce qui s'en rapproche le plus. Et c'est aussi un ami pour moi.
Je n'attends rien en retour, c'est purement pour nettoyer ma conscience. Côtoyer si souvent Alex m'oblige en quelque sorte, à être avec Charlie par la même occasion, bien qu'il ne se passe rien à chaque fois. Alors je me dis, que lui en parler, m'aiderais à passer à autre chose. Mais, est-ce que j'ai vraiment envie de passer à autre chose? J'en sais rien, je suis un peu paumée. Alors il m'aiderait à m'arranger un coup? J'en ai sûrement pas envie, c'est hors de question.
J'arrive pas à me comprendre, je suis trop paradoxale c'est fatiguant.
«—Bonne fête Ignace!, me sort la voix d'Alex de mes pensées.
—Hein? Quoi?
—C'est sa fête aujourd'hui., me sourit-il en pointant du doigt le tableau avec le menu. Sur ce tableau il y a chaque jour le nom de la saint du jour. »
Je lui donne une petite frappe sur son épaule lorsqu'il se retourne, un sourire au coin. Nous avons parallèlement, rejoins quelques uns de ses amis avec qui il mange habituellement le mercredi.
Ce sont des personnes de sa classe, ils discutent alors tous du contrôle duquel ils viennent de sortir. Heureusement que je n'ai pas fait S. Tous ces devoirs, rien qu'en entendre parler me donne mal à la tête.
«—Tu prends pas de dessert?, Alex me fait non de la tête. Tu peux me prendre une crêpe s'il te plaît? Merci!, souris-je grandement. »
Nous nous installons à une table, nous sommes cinq alors je me suis désignée en tant que personne sacrifiée, je ne suis qu'une intrus après tout. Je m'installe donc en face du vide.
J'écoute alors attentivement leurs conversations, j'interviens de temps en temps mais sans insister davantage. J'ai toujours du mal à me mettre à l'aise au début lorsque je ne connais pas. Comme la majorité des gens je pense.
«—Charlie! On est là!, hurle soudainement Alex en agitant la main en l'air. »
Pardon?
J'ai bien entendu?
Je me redresse net comme un piquet, ce n'est tout de même pas ce que je pense qu'il va arriver qui est en train de se passer?
Mes yeux se connectent immédiatement aux siens lorsqu'elle entre dans mon champ de vision. Elle aussi semble surprise bien que moins que moi j'imagine. Je la vois passer de l'autre côté de la table et s'assoir.
En face de moi.
Évidemment, c'est la seule place de libre, autant remuer le couteau dans la plaie. Merci destin, merci.
Je continue mais cette fois timidement, de regarder de temps en temps Charlie, une fois m'être reprise.
«—Salut., dit-elle. T'as réussi le devoir? »
Elle s'adresse à Alex et tous deux commencent une conversation.
Comment dire que je sens la température de mon visage être presque égal à celle du soleil. Mon cerveau réfléchis à mille à l'heure alors que concrètement, y a absolument rien qui se passe.
Je ne fais qu'écouter ce qu'ils disent, j'ose pas intervenir. Pourquoi tu dis rien Noa? Dire un simple petit truc c'est rien, je peux le faire. Mais, et s'ils me regardent mal parce que ça me regarde pas? Non, Alex ferait jamais ça. Enfin j'espère, je suis plus sûre de rien là.
Je suis un peu perdue, et je stresse un peu sans réelle raison. Et quand je stresse, je manifeste cette sensation en secouant mon pied frénétiquement. Il se bouge en rythme avec la musique que j'ai en tête, que je me répète intérieurement très fort pour pas me concentrer que sur Charlie. Histoire de préserver un peu de ma dignité.
Je sens au toucher que mon pied frappe doucement contre l'un des pieds de la table. Étrangement cela ne fait même pas vibrer la table. Je me recule légèrement pour observer le dessous de la tablée.
Oh mon moi. Seigneur Marie Josette.
Sacrilège.
Ce n'a jamais été le pied de table.
C'était son pied.
Je relève le regard morte de honte vers elle, et voit clairement qu'elle me jette des coups d'œil répétés et surtout gênés. Qu'est ce que je vient de faire. Noa, tu viens réellement de lui faire du pied?
Il faut que je disparaisse maintenant, que quelqu'un m'enterre six pieds sous terres. Heureusement, personne n'a l'air de remarquer notre gène, mais je vois bien que Charlie est bien silencieuse, plus que d'habitude.
«—H- heu, il faut que j'y aille., dis-je précipitamment à l'intention d'Alex en prenant soin d'éviter les yeux de Charlie.
—Hein? Attend je viens aussi je te rappelle! »
Alex me rejoins alors et commence à se rhabiller pour me suivre mais je ne l'attends pas et pars directement ranger mon plateau.
Je ne me sens pas tranquille avant d'être sortie du self et Charlie loin de moi. J'ai si honte.
Pourquoi je suis comme ça, karma de merde.
•ᴄʀᴜsʜ
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ᴄʀᴜsʜ
Romance• Connaissez-vous ce sentiment indescriptible que l'on ressent envers la personne qui nous attire? Lorsque je me suis aperçue que cette fille m'obsédait, j'ai d'abord prit peur, ne voulant pas me jeter à l'eau. Mais au final, la cur...