Un horrible bruit provenant de mon ventre se fait entendre. Ma voisine, Marnie, explose de rire silencieusement pour ne pas se faire choper.«—T'as pas mangé ce matin?
—Si pourtant..., fis-je la moue. »
Je regarde l'horloge, il ne reste que quelques minutes. Les filles m'attendent, leur prof les laissent toujours sortir plus tôt le mardi. Autant dire que je suis déjà prête à partir, que Madame français ait finit ou pas.
Ma trousse est fermée et mes affaires dans mon sac, la professeur finit son discours de fin de cours. La cloche sonne, tout le monde se lève, je réussi à sortir la première.
Je rejoins la queue du self et patiente à peine quelques secondes avant que le surveillant, ne fasse passer une vague de lycéen pour aller manger. Je le salue et passe les portes du réfectoire.
«—Noa, enfin! Aller grouille, je crève la dalle., m'informe Ève.
—Nous aussi t'inquiète., répondons-nous en chœur avec Rosy. »
Nos cartes à la main, nous attendons que les élèves passent le tourniquet. Adossée à un mur, les mains dans les poches, j'écoute les filles se plaindre de leur heure de cours précédente.
«—Ce prof est flippant je te jure j'avais envie de pleurer.
—Oh non Ève... Il fait ça à tout le monde mais au fond il t'aime bien tu sais?
—Mais j'ai pas le niveau en anglais, j'aurais pas dû faire LVA!
—Tais-toi, bien sûr que si t'as le niveau!
—Rosy à raison, si tu ne l'avais pas, tu serais pas là aujourd'hui., décidais-je d'intervenir. »
Elle nous sourit sincèrement touchée puis les deux reprennent leur conversation.
Je suis perdue dans mes pensées lorsque quelqu'un se place derrière moi par surprise et me pince la taille en riant.
Je lâche un petit cri étouffé de peur. Je me retourne la main sur cœur et voit Alex dans mon champ de vision.
«—Salut Nono!, sourit-il à pleines dents. »
Alex est un terminal que j'ai aussi rencontré cette année. Il est dans sa classe et et accessoirement son meilleur ami. Bien évidemment, je ne l'ai su qu'après être devenue son amie. Il fait court de japonais avec moi, et part d'ailleurs avec moi au Japon le mois prochain. On s'entend super bien, même si nous ne nous voyons pas souvent.
Même si j'apprécie énormément Alex, très souvent, elle l'accompagne, et malheureusement, mon rythme cardiaque en pâti.
«—Charlie! Ramène toi, je suis là!, se retourne t-il. »
Charlie.
C'est son nom. Je le savais déjà, bien que je ne lui ai encore jamais adressé la parole.J'entends Rosy se racler la gorge d'une manière peu discrète. Je l'assassinerais plus tard.
«—Salut Alex, ça va?, me décidais-je à dire.
—Oh ba écoute, aussi bien qu'on puisse aller après un devoir de trigonométrie! T'as réussi d'ailleurs Charlie? »
Mon regard se pose timidement sur celui de la châtain.
Charlie est magnifique, réellement. Je la trouve tellement charismatique et à la fois si mignonne. Elle a des cheveux courts châtain, j'ai envie d'y passer ma main. Décoiffés, ils lui donneraient un côté fougueux encore plus irrésistible. J'adore aussi ses lunettes noires, elles sont simples mais lui vont divinement bien.
Charlie elle a les traits fins, une mâchoire vraiment fine. Ses yeux sont sombres et profonds, je n'ai jamais prit le risque de m'y plonger de peur de ne pas en ressortir.
Pour mon plus grand désespoir, elle semble si innacessible. Elle ne parle à personne mis à part ses amis. Ou alors ce n'est que moi? Mais dans tous les cas c'est triste.
«— J'ai mit n'importe quoi, mais je pense que j'ai la moyenne., répond t-elle doucement, les yeux scotchés sur son portable.
De loin on pourrait croire qu'ils sont le parfait opposé. L'un est une pile électrique super sociable, l'autre est plutôt intravertie et silencieuse. Mais quand on les observe rien qu'un tout petit peu, on se rend compte qu'ils ne sont pas si différents. Elle est vraiment énergique et vivace, avec certaines personnes. Peut-être un jour ferais-je partie de ce cercle? C'est beau de rêver.
«—Toujours pas de nouvelles de ton correspondant Alex?»
Mon objectif, rester naturelle, tu peux le faire Noa.
«—Arrête de remuer le couteau dans la plaie Noa..., boude t-il»
Le pauvre, nous partons dans à peine un mois au Japon, et il n'a toujours aucune nouvelle de sa famille d'acceuil. Lui qui se faisait une joie de sympathiser.
Je regarde discrètement Charlie, jetant des petits coup d'œil de temps en temps. Elle est encore sur son portable, faisant je ne sais quoi. Je soupire.
«—J'adore vraiment t'es cheveux, j'aimerais trop avoir les mêmes... »
Alex lança cette phrase d'un air pensif, passant sa main dans ma chevelure avant qu'elle ne retombe le long de son corps.
Je souris quelque peu gênée. Dans mon état normal j'aurais très sûrement blagué en lui proposant un prix de vente ou une connerie du genre. Mais à l'instant présent elle est là, et je suis paralysée.
Mais d'un côté je comprends Alex, j'ai de la chance d'avoir des cheveux donnant beaucoup d'envieux. M'arrivant au dessus du menton, ils forment naturellement de jolies boucles créant un volume naturel. Rajoutez à cela une semi frange, le rendue est plutôt bien. Cela m'a prit seize ans à trouver une coiffure adéquat à mon visage alors j'aime que l'on me le fasse remarquer.
«—Haha... Merci...
—Prête pour demain? C'est à toi de lire le poème japonais provenant de mon magnifique livre!, dit-il avec enthousiasme en appuyant sur le "ma".
«—Noa?, m'interpelle Ève. Passe, avant que les secondes doublent. Ils ont plus de respect ces gosses. »
Je ris doucement et passe devant elle en souriant à Alex pour lui dire aurevoir.
Avant de les quitter définitivement, je jette un dernier regard en sa direction, comme par réflexe. Je croise ses yeux sombres me fixant eux aussi. Je déglutis, et tourne vite la tête. Elle ne me regardait pas moi, sûrement quelque chose derrière ou à côté. Ou alors j'ai peut-être un truc dans les cheveux? Dans les dents? La honte c'est pas vrai.
Je prends un plateau et suit Rosy. Celle-ci me donne un petit coup dans les côtes. Je tourne la tête avec un regard noir et voit qu'elle me hausse les sourcils suggestivement.
«—Ferme ta bouche! Ils sont juste derrière!, sifflais-je tout bas.
—Oh mais je n'ai rien dit! Tu parlais de quoi toi en fait? »
Son air innocent m'agace, je sais ce que tu as en tête ma belle. Je te maudis toi et tes quatres futures générations.
«—Je te prends un dessert en plus Noa?, me propose Ève. »
J'acquiesce vivement. Mes yeux se posent une fois de plus sur Charlie juste derrière Alex.
Je secoue la tête, ne pense pas à ça Noa.
Mon plateau remplit, je suis Rosy et nous nous installons à une table. Et l'espace d'un repas en compagnie de mes amis, je me sors Charlie de la tête. Et c'est vachement apaisant.
•ᴄʀᴜsʜ
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ᴄʀᴜsʜ
Romansa• Connaissez-vous ce sentiment indescriptible que l'on ressent envers la personne qui nous attire? Lorsque je me suis aperçue que cette fille m'obsédait, j'ai d'abord prit peur, ne voulant pas me jeter à l'eau. Mais au final, la cur...