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Un mauvais rêve.

C'est cela, ma vie n'est qu'un mauvais rêve sans fin. Jamais il ne s'arrêtera, jamais je ne serai tranquille. Je suis trop sensible pour ce genre de chose, émotionnellement je suis sûrement instable, ou alors les autres sont plus forts que moi mais dans tous les cas, je suis terrifiée.

Mon cœur bat à mille à l'heure, ce serait presque si je ne serai pas en plein début de crise cardiaque. Mes poumons ne sont sûrement dans un meilleur état. En fait j'ai simplement envie de mourir. Non Noa ne dit pas ça, tu ne le penses pas vraiment. Mourir est clairement excessif, mais disons que j'ai l'irrémédiable envie de disparaître dans un tout petit trou de souris et de ne plus jamais en sortir jusqu'à la fin de mes jours.

Je ne saurais même pas expliquer clairement à qui que ce soit ce qui est en train de se passer. Charlie, Charlie, et encore Charlie. Ma vie entière se résume à son existence ces derniers temps. Durant ces dernières semaines, je la voyais de temps en temps, on a dû s'échanger deux ou trois bonjour, quelques sourires, mais rien de plus. Moi car j'avais beaucoup trop honte et mal dans ma poitrine quand je la voyais, et elle je ne sais pas. Sûrement ressentait-elle mon malaise.

Quoi qu'il en soit, je tiens actuellement sa main dans la mienne, mais nos doigts ne sont pas enlacés, il n'y a aucun signe d'affection dans cet acte et ça me tue. Nous sommes vendredi, le soir des vacances de noël, la ville est colorée des couleurs de cette fête. Les gens sont heureux, les rues sont bruyantes, l'ambiance est joyeuse.

Et à côté de cela, il y a moi traînée par Charlie qui vraisemblablement n'a pas l'air très enjouée. Bien évidemment, je flippe comme pas possible. Je n'ai clairement pas les ovaires pour entretenir une conversation avec elle maintenant.

Mais je crois que je n'ai visiblement pas le choix.

Elle était là, devant ma salle de classe. C'était la dernière sonnerie annonçant les vacances. À peine suis-je sortie qu'elle m'a demandé de la suivre, qu'elle avait besoin de discuter. Et je n'ai pas su dire non, sûrement qu'au fond de moi je souhaite aussi mettre les choses au clair.

De ce fait cela fait plusieurs longues minutes que je suis derrière elle. Ses fins doigts entourent un peu de ma paume et un peu de mon poignet, signe qu'elle n'a pas fait attention et qu'elle ne veut rien démontrer à travers ce geste. Ce qui est plutôt normal après mon comportement de ces dernières semaines.

Oh. Ça y est. On s'est arrêtées, on est dans le parc juste avant la gare. Elle se retourne vers moi. Ses yeux semblent ternes, j'ai envie de voir ce triste éclat disparaître. Malgré tout elle demeure magnifique. Ses lunettes qui tombaient jusqu'à lors légèrement furent remis en place par sa main qu'elle décrocha de la mienne.

J'ai peur. J'appréhende le moment où elle va ouvrir la bouche. Je ne veux pas de cet instant où je vais me sentir minable. Je veux à tout prix repousser ces minutes de ma vie.

«—Noa... »

Non, non je ne veux pas.

«—Regarde moi Noa., fit-elle doucement en me relevant le menton. Je veux juste qu'on s'explique... Que tu me donnes des explications., souffle t-elle. »

J'aimerais lui dire que tout ce que j'ai fait était une erreur, que j'ai mal agit à cause de la panique et que je regrette tout ce que j'ai fait. Ou du coup, tout ce que je n'ai pas fait. Mais ce serait mentir. Je l'ai fait pour Alex.

«—Je... Je voulais pas que ça se passe comme ça.

Explique moi, je comprends pas.

Je pensais pas qu'il ressentait des sentiments pour toi. »

À mes mots, je la vois reculer, désabusée. Elle semble surprise et à la fois ne pas comprendre de quoi je parle. Comme si ce qui sortait de ma bouche était d'une autre langue.

«—Alex.

Quoi Alex?, perd t-elle patience.

Avant, il était amoureux de toi. Et je ne veux pas faire de mal à mes amis. »

Mes mots semblent la blesser. Et ils me blessent aussi.

«—Et moi alors? Certes, je ne t'étais pas encore aussi proche qu'Alex mais je méritais pas ça., dit-elle en élevant la voix de reproche, je vois ses yeux briller et ca me brise littéralement le cœur.

J-Je sais! Je voulais pas...! Je pouvais pas choisir... C'était trop dur... »

Ma tête est honteusement baissée et mes poings sont fermement serrés. J'ai honte et à la fois la haine. Je veux pas qu'elle m'en veuille mais ça c'est juste un comportement d'enfant que j'ai.

Ma tête se relève quand j'entends des bruits de pas qui s'éloignent. Mes yeux s'écarquillent quand je la vois repartir le visage baissé.

Non, non, non! Ce n'est pas juste! Je refuse qu'elle s'en aille comme ça. Mais d'un côté je me sens terriblement impuissante, elle seule décide de ce qu'elle veut faire. Et visiblement c'est de partir.

Je fini tout de même par avancer à sa suite et d'attraper son poignet.

«—S'il te plaît... Charlie..., la regardais-je d'un regard suppliant. Je suis pathétique.

Quoi?

... Je... Tu comptes... Énormément. Pour moi. »

Je regarde mes pieds. Ma paume glisse de son poignet et finit par pendre dans le vide.

«—Je suis désolée Noa. »

Et elle parti.












•ᴄʀᴜsʜ

ᴄʀᴜsʜOù les histoires vivent. Découvrez maintenant