Ces manifestations commencent sérieusement à me taper sur le système. Obligée de faire les trois kilomètres à pied alors que j'aurais pu tranquillement prendre le tram. Mais non, il a fallu que les gens décident de manifester en faisant chier les autres. Allez bloquer mon lycée, là ça rendrait nombre d'étudiants heureux.
Je soupire, j'ai mal aux jambes, heureusement Rosy est avec moi et réussi à me faire oublier ce détail dérangeant. Nous nous rendons au cinéma, voir le dernier film d'une trilogie que nous apprécions énormément toutes les deux. Dans deux jours, ce sont les vacances de Noël, alors nous aurons beaucoup moins d'occasion de se voir pour notre plus grand malheur.
«—Faut qu'on se dépêche Noa, on va rater les bandes-annonces., dit Rosy en regardant sa montre. »
J'acquiesce et on accélère le pas. En plus de bloquer le tram, ils ont bloqué certaines rues, les rendant absolument impraticables. Meilleure idée les gens.
Heureusement que nous avons acheté nos places à l'avance. En entrant dans le cinéma, nous fonçons directement à la sécurité qui vérifie les billets. Nous nous dirigeons vers la salle numéro une et choisissons un siège double. Évidemment, Rosy n'oublie pas de faire une remarque.
«—Oh regarde un accoudoir!
—Rosy non...
—Hop! Plus d'accoudoir! Tu veux t'accouder sur moi?, dit-elle sans aucun sous-entendus évidemment. Oh pardon c'est vrai, je ne m'appelle pas Charlie., finit-elle comme si de rien était en regardant la salle innocemment. »
Je lui frappe gentillement l'épaule même si mon fort intérieur me hurle de lui faire bouffer son accoudoir. Finalement nous avons tellement foncées, que nous avons encore quelques minutes à attendre. La salle n'est pas très remplie, sûrement à cause de l'heure qui est en pleine semaine. Et comme à mon habitude, j'ai l'impression de voie Charlie à chaque coin de rue, sur chaque rangée, partout. Mais évidemment, ce n'est que mon cerveau qui me fait tourner en bourrique.
D'humeur joueuse, je décide de sortir à Rosy mes meilleures blagues.
«—Oh mais c'est dingue regarde!, m'émerveillais-je.
—Quoi! Quoi!?
—Y a plein d'épaules! Une ici. Une là., dis-je en désignant mon épaule puis l'autre. Une ici aussi., je touche de ma main son épaule qui touche la mienne. Et une dernière ici!, fini-je en passant mon bras par dessus sa nuque pour toucher de ma main son épaule qui m'était la plus éloignée.»
Je ne bouge plus, fière de moi, entourant ses épaules comme dans les films à l'eau de rose clichés.
Rosy me tapote la cuisse pour m'interpeller. Elle me pointe du doigt quelque chose au rang juste devant nous. Je ne vois rien alors elle rumine, mais ce n'est pas ma faute si elle montre mal aussi.
«—Le mec à droite. Oui. Non pas lui. Oui celui-là c'est ça. »
Je souris malicieusement, j'ai de quoi embêter mon amie pour les prochaines heures. Pour une fois que c'est moi qui suis dans ce rôle, je vais en profiter. La roue tourne a tournée, dirait un grand philosophe.
J'essaye d'encourager mon amie à aller lui parler mais elle ne veut rien entendre. Je souffle même si au fond je ne suis pas surprise. La timidité vient tous nous frapper à un moment donné. Et évidemment je suis la meilleure placée pour dire ça. Oui je m'étoufferais presque.
Nous nous taisons lorsque les lumières de la salle diminuent, pour finir par disparaître.
Le film débuta et durant tout le long, je captais le visage de Rosy qui se tournait régulièrement vers le garçon. Au bout d'un moment je me perdis dans ma bulle et fut absorbée par l'écran.
La séance se termina après deux heures de visionnage, tout le monde se levait pour partir.
«—Mouais, finalement il est beau que de profil., finit Rosy en parlant du garçon qu'elle avait aperçu plus tôt. »
Je rigole à sa remarque tout en pensant à ma fin de semaine. J'ai peur de recroiser Charlie.
•ᴄʀᴜsʜ
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ᴄʀᴜsʜ
Romansa• Connaissez-vous ce sentiment indescriptible que l'on ressent envers la personne qui nous attire? Lorsque je me suis aperçue que cette fille m'obsédait, j'ai d'abord prit peur, ne voulant pas me jeter à l'eau. Mais au final, la cur...