Chapitre 23 - La découverte.

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Claude cligna des yeux une fois, deux fois, se les frotta, puis les cligna de nouveau. Il ne rêvait pas. Ou peut-être que... Il se pinça la main. Aïe, non. Il ne rêvait vraiment pas. C'était vraiment Guillaume Tranchant qui embrassait son Aurélien. Guillaume putain de Tranchant. Et Aurélien... avait l'air de plutôt aimer ça. Il plissa les yeux en regardant Guillaume s'éloigner pour rejoindre leur classe sans aucun doute et se mit à observer le plus jeune. Il avait un fin sourire sur les lèvres et il le vit suivre Guillaume des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse au coin du couloir. Claude jeta un dernier regard à Aurélien qui rentrait dans sa classe avant de s'éloigner à son tour, tournant à l'angle du couloir où il se tenait. C'était pour ça qu'Aurélien était déjà parti ce matin ? C'était pour ça qu'il lui avait envoyé un message lui disant de partir sans lui ? Claude sentit un léger pincement dans son cœur. Est-ce que pendant toutes ces semaines, Orel lui avait menti ? Pourtant c'était la première fois qu'il les voyait ensemble depuis... depuis qu'ils s'étaient réconciliés en fait. Même si en vérité il ne lui en avait jamais vraiment voulu personnellement. Depuis qu'Aurélien lui avait avoué qu'il pensait être amoureux de Guillaume et qu'il ne le verrait plus. Décision prise par Guillaume en plus, non ? Claude fronça les sourcils. Qu'est-ce qu'il s'était donc passé après cette soirée où il l'avait laissé chez lui ? Aurélien avait semblé perdre sa joie de vivre. Cela faisait presque un mois à présent et maintenant, c'était fini ? Parce que Guillaume était revenu dans sa vie ? Il ne pouvait pas laisser ce dernier s'en tirer comme ça, il devait savoir la vérité.

***

Il patienta toute la journée et à la fin de la dernière heure de cours, il s'avança vers Ablaye et Matthieu qui étaient en train de parler en rangeant leurs affaires. Guillaume avait été appelé dans le bureau du directeur. Sûrement par rapport au football, pensa-t-il distraitement.

« Yo, les débilos. » salua-t-il Ablaye et Matthieu.

Ces derniers le dévisagèrent quelques secondes en silence avant de se lancer un regard moqueur.

« Comment tu nous as appelé là, connard ? demanda Ablaye d'une voix menaçante en se levant de sa chaise.

— Ben les débilos, quoi. Il est pas là le troisième ? demanda-t-il en regardant derrière eux.

— Tu parles de Gringe ? demanda Matthieu en soupirant.

— Ouais, Tranchant. Il est pas avec vous ?

— Comme tu peux le voir, non il n'est pas avec nous, dit Ablaye en serrant les dents.

— Il a enfin compris que vous étiez trop cons pour lui ? rit Claude. Ou bien il vous a abandonné pour mon pote ? »

Ablaye et Matthieu se regardèrent d'un air surpris et Matthieu lui lança un regard interrogateur :

« Ton pote ?

— Ouais, Orel... Vous savez de qui je veux parler je suis sûr.

— Ah lui... rit Ablaye. Le gamin ? »

Claude se retint de lui sauter dessus pour lui casser la gueule à ce moment-là et lui offrit un large sourire forcé.

« Ben écoute ça m'étonnerait mon gars, reprit Ablaye. C'est pas trop son genre, tu vois ? Il lui manque deux trucs là, rit-il en montrant sa poitrine.

— Ah ouais ? Et pourquoi je les ai vus s'embrasser ce matin, alors ?

— S'embrasser ? manqua de s'étouffer Matthieu. Mais t'es malade, non ? Ou peut-être... Ablaye...?

— Quoi ?! s'énerva Ablaye en le regardant.

— Il avait pas dit qu'il voulait plus faire le pari ?

— Quel pari ? demanda Claude en fronçant les sourcils.

— On a parié qu'il n'arriverait pas à le faire tomber amoureux de lui après la fête.

— Donc il a réussi ? rit Matthieu. Il a réussi le pari ?! »

Claude sauta sur Matthieu à ce moment-là et lui donna un coup de poing dans le nez. Il se retourna et attrapa Ablaye par son tee-shirt et prit un air menaçant :

« Tu vas appeler ton pote maintenant et lui dire de me rejoindre au gymnase. Tout de suite ! »

Ablaye ne se fit pas prier une deuxième fois et appela Guillaume. Dès qu'il fut sûr de l'appel, Claude sortit de la salle de classe et appella Aurélien. Celui-ci lui répondit presque aussitôt et il se dirigea vers le gymnase :

« Rejoins-moi au gymnase, Orel. C'est urgent. »

Fiction OrelxGringe - Le pari.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant