Chapitre 18 - La peine.

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Claude avait attendu Aurélien après les cours et l'avait appelé sur son téléphone plusieurs fois, sans réponse. Inquiet, il s'était rendu chez lui et sonnait maintenant depuis 5 minutes pour qu'on lui ouvre quand Janine lui ouvrit enfin et le regarda d'un air inquiet.

« Et bien mon garçon ? Qu'est-ce qu'il y a ?

— Salut Janine. Est-ce qu'Orel est rentré ? demanda-t-il en essayant de reprendre son souffle.

— Oui, il y a déjà une heure... Dis-moi Claude... vous vous êtes disputés tous les deux ?

— Pourquoi ? demanda-t-il, confus.

— Parce qu'il est rentré dans un état pas possible. Et il refuse de me dire ce qu'il s'est passé... »

Claude écouta la vieille dame attentivement et hocha la tête.

« Je vais voir ce qu'il a. »

Claude monta les escaliers et s'arrêta devant la porte de la chambre du plus jeune. Il se demanda un instant s'il faisait bien d'être là. Il toqua et ne reçut aucune réponse mais il décida quand même d'entrer afin d'être sûr que le plus jeune allait bien. Aurélien était endormi sur son lit, son oreiller entre ses bras, et Claude eut un petit pincement au cœur en le voyant ainsi. Il s'approcha de son ami et vint s'asseoir à ses côtés sur son lit, l'observant tristement.

« Orel... souffla-t-il en caressant ses cheveux doucement. Orel, réveille-toi. »

Aurélien fronça les sourcils et ouvrit les yeux lentement avant de le dévisager d'un air fatigué.

« Claude...?

— Oui, c'est moi, dit-il en forçant un petit sourire sur ses lèvres.

— Qu'est-ce que... tu fais là...? demanda Aurélien en se redressant sur son lit pour se mettre en position assise.

— Je m'inquiétais pour toi, p'tite tête. Je t'ai attendu après les cours et je t'ai appelé sur ton portable mais tu répondais pas.

— Je suis parti plus tôt... » murmura simplement le plus jeune en détournant le regard sans lui donner plus d'explications.

Claude ne répondit rien et un petit silence s'installa entre eux.

« Je... Je suis désolé pour hier soir, chuchota Aurélien dans un sanglot. Mais ce que tu me demandais de faire... c'était clairement de faire un choix entre toi et Guillaume...

— Et ce choix... il était si dur que ça à faire, Orel ? demanda claude alors qu'il sentait son cœur se serrer légèrement dans sa poitrine.

— Tu n'as pas le droit de me faire culpabiliser comme ça, souffla Aurélien en baissant la tête. Tu es mon meilleur ami et je te connais depuis la primaire, c'est vrai. Mais Guillaume... même si je le connais depuis peu... Je sais pas... Je ressens quelque chose de fort pour lui. Presque comme... de l'amour... murmura Aurélien en se mordant la lèvre et il sentit sa mâchoire se serrer en l'entendant dire cela.

— Orel... Tu ne le connais même pas.

— Je m'en fiche, Claude. Tellement, si tu savais, murmura-son jeune ami en gardant les yeux rivés sur ses genoux.

— Orel... Lui et ses potes, depuis qu'ils sont petits... ils font les quatre cents coups. Ils aiment faire le malheur des gens et...

— Je le sais, tu me l'as déjà dit, soupira Aurélien. Est-ce qu'ils t'ont déjà fait quelque chose à toi ?

— À moi ? dit-il en fronçant les sourcils. Non, à moi rien. Mais, s'il te fait du mal à toi, il m'en fera à moi aussi. Indirectement. Parce que tu comptes trop pour moi, Orel. Et je refuse de le laisser te faire du mal sans rien dire.

— Les gens changent, Claude. Il faut leur permettre le bénéfice du doute, dit le plus jeune en se rallongeant sur son lit. Mais ne t'inquiète pas, il ne me fera rien. Plus maintenant. Il m'a bien fait comprendre qu'on ne pouvait plus se voir.

— Il t'a dit ça ? s'étonna Claude.

— Mais tu sais ce que c'est le plus cruel dans cette histoire ? murmura le plus jeune en fermant les yeux. Le plus ironique ? C'est que c'est pour qu'on se réconcilie qu'il a fait ça. Parce qu'il sait que jamais tu ne lâcheras l'affaire. Alors il a préféré s'éloigner pour que je n'ai pas à faire de choix entre lui et toi. Il a choisi pour moi. Et à travers ce choix, à travers lui, c'est toi qui m'as fait du mal, Claude. »

Claude était complètement perdu. Il avait eu ce qu'il voulait et pourtant... Aurélien souffrait à cause de cela. Pourtant s'il voulait ça, c'était pour son bien. Il savait qu'il y avait quelque chose de louche avec Guillaume. Il en était persuadé.

« Pars maintenant, Claude.

— Orel... murmura-t-il en dévisageant tristement le plus jeune allongé sur son lit.

— S'il-te-plaît. Ça ira... On survivra. Notre amitié survivra. Mais pars maintenant. »

Claude ne bougea pas, pesant le pour et le contre dans son esprit.

« Laisse-moi seul, s'il-te-plaît. Tu me dois au moins ça. J'ai besoin de me retrouver un peu seul. »

Claude se leva à contrecœur et s'éloigna en direction de la porte de la chambre de son ami. Il se retourna une dernière fois avant de sortir de cette dernière et murmura :

« À demain, Orel...? »

Aurélien ne répondit rien et il soupira silencieusement avant de fermer la porte derrière lui.

Fiction OrelxGringe - Le pari.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant