Chapitre 14 - Le matin.

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Quand Guillaume se réveilla tôt le lendemain matin et ouvrit les yeux, le cerveau encore un peu endormi, il lui fallut quelques minutes d'adaptation pour se rappeler d'où il était et un bras autour de sa taille pour se rappeler de qui dormait avec lui. Il se tourna vers Aurélien qui dormait toujours, la tête bien calée sur son épaule, et il se prit à rougir en sentant son cœur battre plus fort. Il se mit à admirer ses traits ensommeillés et, la surprise passée, un fin sourire se glissa sur ses lèvres. Il était vraiment mignon ainsi, complètement innocent et à sa merci. Il passa une main un peu distraitement dans les cheveux du plus jeune afin de mieux voir son visage et au contact, Aurélien s'étira, sa main venant toucher sa joue. Il le vit froncer légèrement les sourcils dans son sommeil au contact et quand Aurélien ouvrit les yeux une demie-seconde plus tard, le plus jeune plongea son regard dans le sien. Ils restèrent un instant immobiles à se dévisager en silence et Guillaume remarqua le rouge qui apparut graduellement sur ses joues.

« Guillaume ? murmura Aurélien, les sourcils légèrement froncés en une question.

— Tu... Tu m'as demandé de rester hier soir, s'empressa d'expliquer Guillaume, de peur qu'il ait oublié.

— Ah... Oui, je me rappelle... balbutia Aurélien avant qu'il ne le voit rougir doucement. Je... C'est moi qui... me suis autant rapproché de toi pendant la nuit ?

— Sûrement, rit Guillaume. Mais un peu moi aussi, je suppose. »

Aurélien le regarda timidement, le rouge aux joues, et Guillaume lui sourit.

« Ça fait longtemps que j'avais pas aussi bien dormi, d'ailleurs.

— Ah... Ah bon ?

— Ouais, et tu sais quoi ? dit-il en lui décochant un sourire malicieux, ce qui fit monter encore une fois le rouge aux joues du plus jeune.

— N-Non, quoi ? »

Le sourire de Guillaume s'agrandit devant l'air gêné d'Aurélien et il se rapprocha de lui tout doucement :

« Tu ressembles à un petit chat quand tu dors. »

Aurélien devint rouge cramoisi à ça et le dévisagea, un air confus sur le visage.

« Un... Un petit chat ?

— Oui. Et c'est adorable. » rit Guillaume en passant une main dans ses cheveux afin de le décoiffer encore plus, ses cheveux étant déjà bien emmêlés.

Aurélien lui décocha un petit sourire gêné et il sentit son cœur rater un battement à l'intérieur de sa poitrine en apercevant ce sourire. Puis Aurélien baissa les yeux et il le vit se mordre fébrilement la lèvre inférieure, semblant hésiter à dire ce à quoi il pensait.

« Je... Je suis désolé pour hier... Je sais pas ce qui m'a pris. Claude est très important pour moi, tu comprends ?

— Oui, bien sûr que je comprends, sourit-il, attendri.

— Et... Il fait que me dire de faire gaffe... De ne pas m'attacher à toi... Parce que selon lui... tu ne peux pas m'apprécier à ma juste valeur...

— Comment ça ? demanda Guillaume en fronçant les sourcils. Pourquoi je ne pourrai pas t'apprécier réellement ?

— Parce que... hésita Aurélien en le regardant timidement à travers sa frange. Parce que apparemment... toi et tes amis... vous vous amusez avec les gens...

— Pardon ? s'étonna Guillaume.

— Il dit que vous faites des jeux débiles dans lesquels vous vous moquez des gens... Des... blagues... Des... paris...

— Des paris...? répéta Guillaume en déglutissant, soudain inquiet que Claude ait tout découvert.

— Mmh... dit Aurélien en hochant la tête. Il dit que vous êtes... pas des gens... biens. Que peu importe les années qui passeront... que vous... que tu ne changeras pas et que je ne devrais pas te faire confiance... »

Guillaume observa tristement Aurélien qui avait la tête baissée et les larmes aux yeux.

« Je veux pas Guillaume, murmura alors le plus jeune. Je veux pas le croire mais j'ai peur. J'ai peur que tu te moques de moi... l'entendit-il dire dans un sanglot avant de se passer une main sur les yeux. Parce que moi je t'apprécie vraiment. Et j'ai envie que tu m'apprécie aussi. Pour de vrai. Pas pour de faux ou pour un jeu que tu serais en train de faire avec tes amis. »

Guillaume se sentit mal. Très mal. Bien sûr que tout ça n'était qu'un pari. Au départ. Maintenant il s'en foutait de ce pari ridicule. Il aimait vraiment ce garçon qui était là devant lui et qui semblait essayer tant bien que mal de s'empêcher de pleurer de nouveau, sans y réussir.

« Orel... dit-il dans un souffle. Je t'apprécie vraiment, crois-moi. Et pas seulement pour un... pari ou je ne sais quelle autre bêtise que j'aurai fait avec mes amis, continua-t-il en passant une main sur sa joue pour lui faire relever la tête. On peut changer, je te jure. J'ai changé. Je suis peut-être encore un petit con, d'accord... mais je t'apprécie vraiment. Je te promets. C'est pas pour de faux. C'est pas un mensonge. »

Aurélien le regardait avec une lueur de doute encore dans ses prunelles sombres et Guillaume l'attira à lui afin de le serrer fort contre lui.

« Crois-moi, s'il-te-plaît. »

Il le sentit hocher la tête doucement dans son cou et il sourit tristement. Il n'y avait plus de pari, il avait perdu et il s'en foutait. Parce que c'était lui qui était tombé amoureux d'Aurélien, et non pas Aurélien de lui. Maintenant, il devait arranger les choses avec Claude. Et s'expliquer avec ses amis.

Fiction OrelxGringe - Le pari.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant