Chapitre 24 - La bagarre.

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Guillaume courait à perdre haleine dans les couloirs du lycée. Il avait les larmes aux yeux, les paroles d'Ablaye résonnant dans sa tête : Espèce d'idiot, t'es dèp ?! T'aurais pu nous le dire, tu crois pas ? Claude vous a vu ce matin. Avec qui ? Mais avec Orel ! Arrête de me prendre pour un con. D'ailleurs il a un message pour toi. « Ramène-toi au gymnase tout de suite. » Allez, bouge. Il est plutôt vener là. Claude. Claude savait, putain. Et qu'est-ce qu'il savait d'autre ? Pourquoi il voulait le voir ? Pour lui casser la gueule ? Si c'était par rapport à sa relation avec Orel, il n'avait rien à cacher. C'était pas à lui de décider pour eux. Mais il avait peur que ce ne soit pas pour cette raison qu'il souhaiter le voir... Guillaume attrapa son tee-shirt de sa main gauche, par-dessus son palpitant. Il était essoufflé, à bout de force... mais au moins il était arrivé au gymnase. Il entra avec fracas dans ce dernier, faisant claquer la porte derrière lui, et aperçut tout de suite Claude... et à ses côtés Aurélien. Celui-ci avait la tête baissée et les mains enfoncées dans les poches de son pull tandis que Claude lui parlait.

« Orel ! cria Guillaume en courant vers le plus jeune.

— Guillaume ? » s'exclama Aurélien en relevant le visage et il le vit faire un pas vers lui en retirant ses mains des pochesde sa veste.

Claude l'arrêta en le rattrapant par le bras et Guillaume fronça les sourcils. Aurélien regarda Claude d'un air inquiet puis se tourna vers lui alors qu'il s'était arrêté à quelques pas à peine d'eux.

« Je suis désolé, Guillaume. Il nous a vu, dit Aurélien en essayant de se dégager en vain de la prise de son ami. Je n'ai rien dit, je te jure.

— Eh, Orel... C'est pas grave, le rassura-t-il en souriant. On a pas été très discrets non plus, non ? Claude, qu'est-ce que tu veux ? » continua-t-il en se tournant vers Claude.

Ce dernier ne dit rien et continua de le regarder d'un air mauvais.

« Quoi ?! Tu veux me casser la gueule ? C'est ça ?! lui demanda-t-il en s'énervant. Ben viens alors, je t'attends ! Mais est-ce que tu lui as demandé son avis au moins ?! C'est son choix, putain !

— C'est son choix ? Vraiment ? rit Claude en lui lançant un regard noir. Je sais tout, Tranchant.

— Comment ça, tu sais tout ? demanda Guillaume d'une voix tremblante.

— Je sais pour le pari. » dit Claude en pressant un peu plus fort le bras d'Aurélien.

Guillaume eut l'impression de se recevoir un coup au cœur et blanchit en entendant Claude parler de pari. Il savait vraiment tout, alors. Ses yeux se posèrent sur Aurélien qui le regardait à présent avec un air confus sur le visage et il se sentit légèrement défaillir à l'idée qu'il allait tout comprendre. C'était de l'histoire ancienne ce pari mais... personne ne le croirait.

« Guillaume ? murmura Aurélien, les larmes aux yeux, et il baissa les yeux, incapable de soutenir son regard triste.

— Il s'est foutu de toi, Orel. Depuis le début ! s'exclama Claude. Tout ça ce n'était qu'un putain de pari. Sur s'il arriverait à te faire tomber amoureux de lui ou pas !

— Guillaume... Est-ce que c'est vrai ? lui demanda Aurélien d'une voix pressante, les larmes coulant désormais sur ses joues.

— Il ne t'a jamais aimé, Orel. Je suis désolé, dit Claude en passant une main sur le dos du plus jeune.

— C'est faux, réagit-il alors. Orel, tu sais que c'est faux ! La connerie... la... chose... dont je te parlais ce matin. Celle pour laquelle j'ai coupé les ponts avec mes amis... Celle qui a failli foutre toute ma vie en l'air, c'est celle-là. C'est d'avoir accepté ce pari. Et j'y ai mis fin parce que... j'ai compris à quel point c'était mal et qu'en fait... je tombais amoureux de toi... Orel, crois-moi ! Je t'en supplie !

— Ta gueule putain, espèce de menteur ! » lui cria Claude en se lançant sur lui.

Il n'eut pas même le temps de dire ouf qu'il sentit un poids lui tomber dessus et il tomba par terre, sous le poids de Claude. Il n'essaya pas de lui rendre ses coups mais seulement de se défendre et il poussa un cri de douleur en sentant le poing de Claude s'abattre sur son nez. Il sentit le goût du sang s'immiscer dans sa bouche et faillit tourner de l'œil lorsqu'il entendit Aurélien crier, tout près de lui.

« Arrête !! Claude...!! Lâche-le, putain !! »

Après de nombreux efforts, Aurélien réussit à pousser Claude de lui et il porta une main à son front, grognant sous la douleur. Il regarda sa main qui revint couverte de sang et il se sentit mal. Il resta allongé par terre, essayant de se concentrer sur les bruits de voix qui résonnaient autour de lui, et entendit la voix d'Aurélien sur sa droite. 

« Regarde ce que tu as fait, putain !! T'es content ?!

— Orel, il a que ce qu'il mérite !

— Tais-toi ! Mais tais-toi un peu !! Tu n'as rien compris !!

— Orel...

— Non, dégage !! Claude, pars ! Je te jure que ça vaut mieux. »

Guillaume poussa un gémissement de douleur et bientôt, il sentit Aurélien se pencher sur lui en le rejoignant sur le sol.

« Oh, Guillaume... Viens-là... Doucement, lui murmura le plus jeune en l'aidant à se relever et il le sentit passer un bras autour de sa taille.

— T'es encore là, Orel...? demanda-t-il en grimaçant sous la douleur.

— Oui. Bien sûr que je suis encore là... rit Aurélien à travers ses larmes. Je ne bouge pas, je ne t'abandonne pas. J'ai promis, tu te rappelles ? Je t'ai dis que tu pouvais me faire confiance.

— Oui, je me rappelle... dit Guillaume dans une grimace.

— Accroche-toi à moi, Guillaume. On rentre à la maison. Je vais m'occuper de toi, d'accord ? Bientôt, tout ira mieux... Fais-moi confiance.

— Tout va... déjà mieux, Orel... sourit-il malgré la douleur. Tu es là... Tu ne m'a pas laissé... Tu ne m'as pas abandonné...

— Non, bien sûr que non. J'ai compris, Guillaume... dit le plus jeune en exhalant un petit rire à travers ses larmes. Et je t'aime tellement. »

Guillaume sourit et tourna la tête vers Aurélien pour le regarder d'un air tendre. Il avait compris et il ne l'abandonnerait pas. Guillaume sentit des larmes couler sur ses joues et se mélanger au sang présent sur son visage. Pourtant, il sourit. Parce que malgré sa douleur physique, il était heureux.

Fiction OrelxGringe - Le pari.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant