Chapitre 20 - La panique.

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Une semaine encore passa sans aucune saveur pour Aurélien. Il n'arrêtait pas de penser à Guillaume et au fait qu'il avait failli lui dire. Mais lui dire quoi ? Qu'il l'appréciait vraiment ? Qu'il était amoureux de lui ? Que c'était pour ça qu'il ne pouvait pas choisir entre Claude et lui ? Que c'était pour ça qu'il était complètement détruit depuis qu'il l'avait laissé ? Il se trouvait ridicule. Comment avait-il pu tomber amoureux de lui en si peu de temps ? Et surtout... avec toutes les mises en garde de Claude. Parce que c'était ça le vrai danger. Pas un pari quelconque ou un jeu. C'était qu'il lui avait brisé le cœur en s'en allant. Et qu'il avait pensé faire ça pour son bien en plus.

***

Cette nuit-là, il se réveilla en sursaut et transpirant. Ses battements de cœur étaient erratiques dans sa poitrine et il eut du mal à reprendre sa respiration. Un cauchemar. Encore. Ce n'était pas la première fois qu'il en avait un et il en avait l'habitude maintenant mais cette fois, il avait l'impression que son cœur allait exploser et il attrapa maladroitement son téléphone portable sur sa table de chevet à ses côtés. Ses doigts cherchèrent machinalement le numéro de Guillaume dans ses contacts sans qu'il ne sache pourquoi et il pressa le bouton d'appel tout en toussant avant de porter une main à sa gorge en se sentant suffoquer. Plusieurs sonneries retentirent avant que Guillaume ne décroche et il crut qu'il allait s'évanouir devant le manque d'air dans ses poumons.

« Guillaume ! cria-t-il avant même que celui-ci n'ait ouvert la bouche en l'entendant décrocher.

— Orel, c'est toi ? Pourquoi tu m'appelles ?

— Viens... Je t'en supplie, viens... dit-il en haletant.

— Orel, qu'est-ce qu'il t'arrive ? l'entendit-il lui demander d'une voix inquiète.

— Mes pa... Guillaume, je n'arrive plus à respirer... Je t'en supplie, je vais mourir... se mit-il à sangloter en se recoquevillant sur lui-même sur son lit.

— Non, tu ne vas pas mourir Orel. Je ne le permettrai pas, tu m'entends ? J'arrive dans dix minutes à tout casser. Tu crois que tu peux tenir jusque là ?

— Non, j'y arriverai pas... Guillaume... pleura Aurélien en se sentant partir.

— Respire, un deux, voilà très bien... dit Guillaume en l'entendant faire comme il le lui demandait. J'ai confiance en toi, Orel... Je dois raccrocher... Je te vois très bientôt, je te promets. »

Il secoua la tête, effrayé de perdre le seul lien qu'il y avait entre eux deux, et quand il entendit un bip signifiant la fin de l'appel, il lâcha son portable qui tomba à ses côtés sur le matelas. Il tenta un moment de faire comme lui avait montré Guillaume pour essayer de reprendre sa respiration mais sa crise de panique fut la plus forte et il finit par se sentir perdre pieds petit à petit, jusqu'à ce que tout devienne noir autour de lui.

***

Guillaume avait descendu les escaliers de chez lui quatre à quatre avant de sauter sur son scooter et de foncer le plus rapidement possible jusqu'à là maison du plus jeune. Une fois arrivé chez ce dernier, il s'était retrouvé coincé à l'extérieur, la porte d'entrée étant fermée à clés et il était maintenant en train de chercher une manière d'entrer dans la maison. En avisant la fenêtre de la chambre d'Aurélien au premier étage, il vit qu'un arbre était situé juste en-dessous de sa fenêtre et décida d'y grimper pour essayer d'atteindre cette dernière. Avec de la chance, la fenêtre de la chambre était restée ouverte et il réussit à passer à travers cette dernière. Il se tourna vers Aurélien en le voyant du coin de l'œil et se précipita vers son lit, sur lequel le plus jeune s'était évanoui, afin de le secouer pour le réveiller.

« Orel... S'il-te-plaît, répond-moi ! Allez, réveille-toi. »

Un petit gémissement passa le seuil des lèvres d'Aurélien et il le vit ouvrir difficilement les yeux, prenant une grande inspiration comme s'il se remettait soudainement à respirer après avoir été privé d'air trop longtemps. Il l'attira fortement a lui en le voyant revenir à lui et le serra dans ses bras, un énorme soulagement le submergeant alors.

« Putain Orel, se mit-il à pleurer en glissant ses doigts dans ses cheveux et en agrippant ces derniers fortement. Ne me fais plus jamais ça. J'ai eu la peur de ma vie.

— Je suis désolé, murmura Aurélien dans son cou et il le sentit attraper son tee-shirt faiblement de ses doigts. Vraiment... Je suis désolé pour tout, Guillaume. »

Guillaume secoua la tête, les larmes coulant toujours sur ses joues, et il serra fortement le plus jeune dans ses bras comme s'il avait peur que ce dernier ne disparaisse s'il le serrait moins fort.

« Idiot, tu n'as rien à te faire pardonner. Pas toi. »

Aurélien ne répondit rien et il se laissa aller aux larmes en enfouissant son visage dans ses cheveux. Ceux-ci sentaient le citron frais et cette odeur réussit à le calmer un peu. Il exhala un petit rire brisé dans les cheveux du plus jeune. Ça ne l'étonnait tellement pas de lui.

Fiction OrelxGringe - Le pari.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant