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Intisar Asrar Saad

Clinique privée de Marne la Vallée

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Clinique privée de Marne la Vallée .

La haine est une fleur qui pousse sans qu'on l'arrose.

- Parlez moi de votre frère et sa relation avec la maladie.

Moi: Ibrahim a beaucoup souffert de la mort de mon père mais il n'a pas eu le temps de faire son deuil car il a dû s'occuper de moi , aider ma mère et terminer ses études.

- Avez vous une bonne relation avec lui ?

Moi : Non , pas vraiment .

- Pourquoi ?

Moi : Il a toujours eu du mal à accepter mon ressentiment envers mes traitements. Pour lui le remède est là et je dois le prendre. Il refuse de comprendre mais je suppose que c'est parce qu'il a peur de me perdre comme papa.

- Pour vous personne ne peut comprendre votre ressentiment ?

Moi : Oui, personne ne peut . Sauf les gens qui sont dans le même cas que moi.

- Quand est ce que ce ressentiment en question est apparu ?

Moi : Peu de temps après mon diagnostic. En réalité j'ai bien pris ma maladie au début, je me suis dit qu'au pire j'irais rejoindre mon père au paradis mais cette idée n'a pas plus à tout le monde.

- Pourquoi à votre avis ?

Moi : Parce que les gens ne pensent qu'à eux en faisant croire qu'ils pensent à nous. Ils ne veulent pas accepter ma volonté de vouloir abandonner et de m'en aller , ils ne veulent pas l'accepter car ils ne veulent pas me perdre. Ils ne veulent pas que je les laisse seul , mais ce que moi je veux ils s'en foutent.

- Vous y voyez une forme d'égoïsme ?

Moi: Oui.

- Pourtant c'est grâce à cet égoïsme là que vous êtes toujours en vie.

Moi: Oui mais c'était pas ce que je voulais . Pour moi être en vie n'était pas ce qu'il y avait de plus important.

- Est ce toujours le cas ?

Moi : Lorsque je suis dans les bras de Samir je vous dirais que non mais quand je me retrouve seule dans mon lit à cracher du sang , je me dis que le jeu n'en vaut peut-être pas la chandelle.

- Et si je vous disais que si ?

Moi : Je risquerais de ne pas vous croire.

- J'aimerais que vous fassiez quelque chose pour moi cette semaine

Moi : Quoi ?

- Sourire , vous obligez à sourire à chaque fois que ça ne va pas , cherchez le positif dans le négatif , c'est le travail sur lequel vous devez vous concentrez cette semaine. Essayez de chasser ce côté négatif que vous avez appris à voir chaque jour. Ça vous permettra de comprendre que le jeu en vaut la chandelle.

Intisar - La rancoeur du malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant