Dans la peau de Samir Belluya.
Région parisienne.
Un jour il sera trop tard pour m'offrir à toi.
J'ai plus vu ma famille depuis un moment et même ma sœur ne me donne plus de nouvelles .
Quand j'y ai mis les pieds je n'ai trouvé personne alors j'ai appelé ma mère , elle m'a annoncé qu'ils étaient tous à l'hôpital pour soutenir la famille d'Intisar. Ma mère m'a dit qu'elle était dans le coma artificiel, son corps ne veut plus survivre.
J'ai raccroché complètement énervé, pourquoi personne ne m'a dit quoi que ce soit ?
Je leur en voulais , je lui en voulais à elle aussi. Pourquoi voulait- elle à ce point mourir ? Certes c'était fini entre nous mais mon monde ne serait plus mon monde sans elle . Je pourrais pas m'y faire , je pourrais pas voir ma sœur mourir de tristesse , je pourrais pas voir ma mère consoler celle de l'amour de ma vie.
Pour la première fois , je l'ai vu morte , j'ai vu la vie sans elle , c'était impossible.
Aylin m'appelait , je ne pouvais pas répondre , je ne pouvais plus , elle n'était plus la priorité.
J'ai pris la direction de Noisy le Grand.
Arrivé là bas j'ai cherché ma famille , je leur ai demandé pourquoi ils ne m'ont rien dit.
Insaf : Je vois pas en quoi ça pourrait t'intéresser , c'est vrai t'as ta copine. Intisar ne fait plus partie de ta vie .
- Gère tes paroles parce que j'ai pas la foi de me maîtriser aujourd'hui.
Insaf : Qui l'a appelé déjà ? Il est complètement responsable de la situation.
- Et en quoi je le suis ? Vas-y ouvre ta gueule pour dire un truc intéressant pour une fois.
Insaf : Elle s'est littéralement laisser mourir , les médecins disent qu'elle ne veut pas se réveiller , c'est sûrement parce qu'elle veut plus voir ta putain de gueule .
J'ai failli lui sauter dessus mais mon père m'a retenu , j'ai hurlé que je n'y pouvais rien , qu'elle avait son putain de mec et que c'était elle qui a décidé de me jeter.
Ibrahim est arrivé dans la salle d'attente avec l'autre enculé qui servait de mec à Intisar.
Ibrahim : C'est quoi le problème ?
Insaf : C'est lui qui se ramène alors que personne lui a demandé quoi que ce soit !
Vous êtes sur que c'est ma sœur cette pétasse ?
Ibrahim m'a pris par le bras.
- Quoi ? C'est quoi le problème encore ? Je sais qu'on est plus les meilleurs amis du monde mais on l'a été alors laisse moi juste la voir.
Ibrahim : Comme tu l'as dit, on ne l'est plus. Elle n'a pas besoin de t'avoir près d'elle Samir.
- Pourquoi tu me détestes à ce point ?
Ibrahim : Je te déteste pas , j'ai juste vu ton vrai visage quand t'as essayé de baiser ma sœur.
- J'ai jamais essayé de baiser ta sœur , c'était bien plus que ça entre nous.
Ibrahim : Et c'est ce bien plus qu'il l'empêche de se réveiller . Maintenant laisse nous Samir , j'ai pas envie d'en venir aux mains.
Amine : Ça va Ibrahim ?
- Ouais ça va très bien et reste bien en dehors de ça toi.
Amine : Tu parles à qui la fils de pute ?
Je lui ai littéralement envoyé mon putain de poing dans la gueule , faut pas pousser le bouchon.
J'ai du partir , m'en aller , c'était pas ce que je voulais seulement , je n'ai pas eu le choix.
Elle m'aime à la mort .
J'ai pas dormi cette nuit , il n'y avait qu'elle dans ma tête comme il n'y a toujours eu qu'elle.
Alors , je me suis levé , j'ai fais les cent pas.
Aylin me demandait ce que j'avais , c'était pas le moment.
Le lendemain , vers 7h , je ne dormais toujours pas.
J'ai pris ma voiture et je suis retourné à l'hôpital , elle allait mourir et je ne pouvais pas me résoudre à ne plus jamais la revoir.
Alors , arrivé à son étage j'ai vu que la salle d'attente était vide.
J'ai fini par trouver sa chambre , en ouvrant la porte j'ai vu sa mère pleurer près d'elle.
Elle m'a longuement regardé dans les yeux avant de me dire d'entrer , elle savait à qui appartenait le cœur de sa fille , elle avait raison.
Elle est sortie et je me suis mise à la regarder en la voyant vraiment.
Elle était pâle , blanche , cadavérique. Des tubes partout qui lui permettaient de survivre lui recouvrait presque le visage.
Un silence cassé par le bruit des machines , chacun de ses battements de cœur m'éloignait un peu plus d'elle.
J'ai pleuré, juste une larme.
Puis j'ai pris sa main et j'ai prononcé son nom.
Ce que je m'apprête à vous raconter va vous paraître si ridicule et enfantin , oui on est pas dans Disney pourtant je l'ai vu ouvrir les yeux .
Elle a ouvert grand les yeux et puis sa poitrine s'est soulevée , elle convulsait.
Le bruit des machines s'intensifiait, les infirmières arrivaient en courant , on me poussait , on me demandait de partir pourtant j'ai vu , je les ai vu appliquer l'électrochoc sur sa poitrine. Je l'ai vu ne pas réagir , j'ai entendu le bruit strident des machines qui indiquait que son cœur ne battait plus.
En clair , je l'ai vu mourir.
I've learn to lose, you can't afford to.
Je pleurais , j'arrêtais pas de pleurer , peut-être que c'était de ma faute. Peut-être qu'ils avaient tous raisons, j'aurais pas dû la connaître , encore moins l'aimer.
Dans mon appart, il n'y avait pas plus de vie qu'il y en avait en elle. Dans le noir toute la journée correspondait parfait à mon état d'esprit.
Aylin m'appelle, elle n'arrête plus d'appeler , je ne réponds pas , je n'ouvre plus.
Ce matin , j'ai cru que c'était encore elle alors j'ai pas ouvert jusqu'à ce que j'entende l'horrible voix de ma sœur crier à travers la porte.
Lorsque j'ai ouvert, elle m'a sauté dans les bras en me disant qu'elle était désolée , désolée pour tout.
Je l'ai serré dans mes bras aussi fort que j'ai pu , ce pourquoi elle s'était préparée toute sa vie venait d'arriver pourtant elle ne s'en remettra sûrement jamais.
Insaf : ....
Je suis dans le placement t'es dans la perte .
Fin du chapitre
À suivre .
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Intisar - La rancoeur du mal
General FictionJ'ai l'impression que rien c'est tout ce qu'il me reste.