17 - Voile

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PDV Hermione Granger, 20h34

Merde. Merde. Merde.

Je me portais une haine inconsidérée. Je haïssais cette peur. Cette fichue frayeur qui m'avait compressé le cur, qui m'avait privé de la liberté de mes mouvements, de mes pensées. Qui m'avait fait me lever brusquement, qui m'avait fait transplaner.

J'avais autant d'expérience qu'une gamine de quinze ans, éludai-je. Mes relations amoureuses se limitaient au nombre de trois et je n'avais couché qu'une demi-douzaine de fois avec le même homme. Bart. Dieu qu'il me semblait loin à présent, Dieu que cette relation me semblait futile et dénuée de sens. D'un geste furieux, je plongeais ma tête dans mon coussin pour me remettre les idées en place.

Et je réalisai. Que c'était différent, que cela divergeait exhaustivement de ce dont j'avais connaissance. Et c'était spécifiquement cela qui me provoquait un vertige démesuré.

Parce-que j'avais toujours eu affaire à des faits ostensibles. Parce-que Fred et moi, c'était bien plus tordu et excentrique.

« Tu es importante, Hermione. »

J'avais été prise d'une envie saisissante, c'était indéniable. Et maintenant ? pensais-je. Maintenant, c'était terminé, je me devais de tourner la page. Fred Weasley n'avait certainement pas son temps à perdre avec une gamine indécise.

Le sentiment d'être de retour entre les murs de Poudlard, coincée à la bibliothèque par la pression des examens. Ma seule préoccupation se limitant à apprendre les dates des guerres entre sorciers et gobelins. Avec pour unique autre distraction les chuchotements effrénés de deux Serdaigle dissimulées derrière une étagère, se demandant si le regard que leur avait jeté Drago Malefoy était significatif.

Je replaçais d'un geste pensif la mèche de cheveux qui me cachait la vue lorsqu'un faible tapotement se fit entendre contre ma porte.

Curieuse de savoir qui daignait me rendre visite à une heure pareille, je me mis sur mes deux pieds, ce qui me fit chanceler, une seconde.

Je soulevai le loquet et ouvrai la porte avec désinvolture.

« - Hey. »

Je sursautai en reconnaissant cette voix que je connaissais si bien. Je me raidis aussitôt tout en cherchant frénétiquement quelque chose à souffler en retour.

« - Salut, Bart. Je peux savoir ce que tu fais ici ?

- Je suis simplement venu te ramener cette robe. Je l'ai trouvé derrière la banquette et je sais que tu y tiens. Elle était à ta mère, non ? »

Je me radoucis immédiatement et parvins même à esquisser un sourire.

« - Oh, oui. C'est gentil à toi. »

J'allais ajouter que je souhaitais à présent qu'il me laisse et qu'il ne revienne même jamais mais quelque chose s'était posé sur mes lèvres, ce qui rendait la tâche impossible.

Avec un certain dégoût, je m'apercevais que Bart était en train de m'embrasser de façon tout à fait déplacée et je le poussai alors de toute mes forces.

« - Oh merde. Je te demande pardon, Hermione, je pensais que... enfin que... » balbutiai-t-il en secouant les mains pour m'indiquer ce qu'il ne parvenais à formuler.

« - Ce n'est pas grave. »

Si, ça l'était. Parce-que ça m'avait rappelé à quel point j'avais envie d'embrasser Fred. A quel point c'était impossible parce que j'avais laissé ma chance s'échapper.

Qu'en est-il de nous ? - Fremione [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant